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À La Une - Syrie

Attentats de Paris : la France et la Russie amorcent une coopération

Raqqa, fief de l'EI, à nouveau bombardé.

La France et la Russie, toutes deux touchées par des attentats sanglants, ont annoncé mardi le début d'une coopération inédite dans la lutte contre le groupe État islamique en Syrie. Photo AFP.

La France et la Russie, toutes deux touchées par des attentats sanglants, ont annoncé mardi le début d'une coopération inédite dans la lutte contre le groupe État islamique en Syrie, dont elles ont à nouveau bombardé le fief. Parallèlement, les enquêteurs français cherchaient à comprendre le déroulé précis des attaques qui ont fait 129 morts et 352 blessés vendredi soir à Paris, et surtout à définir le nombre exact d'assaillants impliqués.
Les Russes ont pour la première fois admis que le crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien, qui a fait 224 morts il y a deux semaines, était bien dû à un "attentat" à la bombe.

Comme pour les attentats de Paris, l'attentat contre le vol A321 de la compagnie Metrojet avait été immédiatement revendiqué par les jihadistes de l'EI. Leur fief, Raqqa, dans le nord-est de la Syrie, a été bombardé dans la nuit de lundi à mardi par l'aviation française pour la deuxième fois en 24 heures. Un peu plus tard, la Russie a mené ses propres frappes sur cette ville avec des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques à long rayon d'action.

Les présidents François Hollande et Vladimir Poutine se sont ensuite entretenus de la "coordination" de leurs efforts, selon l’Élysée. Le Kremlin a précisé que les deux dirigeants étaient favorables à "une coordination plus étroite" entre services secrets sur la Syrie.

 

( Lire aussi : Attentats de Paris : Quand deux Français endeuillés s'adressent directement à l'EI )

 

Hollande, Obama, Poutine
Jusqu'à présent, Paris et Moscou divergent sur le sort à réserver au président syrien Bachar el-Assad, que la Russie soutient alors que la France exige son départ. Depuis fin septembre, les deux pays mènent des raids sur la Syrie. Si la France a frappé exclusivement l'EI, la Russie s'est concentrée jusqu'à présent pour l'essentiel sur des rebelles modérés.

Dans un discours au fort accent martial lundi devant le Parlement, le président Hollande a souhaité "unir" l'action des forces françaises, russes et américaines contre le groupe jihadiste. Il rencontrera le président Barack Obama le 24 novembre et Vladmir Poutine deux jours plus tard.

Signe d'une coopération naissante, le maître du Kremlin a déjà ordonné à ses navires de "coopérer avec les alliés" français, dont le porte-avions Charles-de-Gaulle qui appareille jeudi pour la Méditerranée orientale, au plus proche du théâtre syrien. La Syrie et la lutte contre l'EI ont été au coeur d'un entretien entre le chef de l'Etat français et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Celui-ci a assuré que la Syrie était peut-être à quelques "semaines" d'une "grande transition" politique, après un compromis international conclu à Vienne prévoyant une réunion entre le régime syrien et l'opposition d'ici au 1er janvier 2016.

La France a demandé l'assistance de l'Union européenne, invoquant un article des traités européens -jamais utilisé dans l'histoire de l'UE-, qui prévoit une clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'Union. Les Etats membres ont exprimé un soutien unanime à cette demande, qui permettra d'établir rapidement et précisément l'aide que chaque pays est prêt à apporter concrètement.

 

( Lire aussi : Le fonctionnement du groupe Etat islamique en cinq questions )

 

Le passeport d'un soldat mort
Sur le front intérieur, après une vaste opération de police ce week-end, les forces de l'ordre ont procédé à 128 nouvelles perquisitions et dix interpellations dans toute la France dans la nuit de lundi à mardi. A ce jour, l'enquête sur les tueries a permis l'identification de cinq des sept kamikazes, dont quatre sont Français, ainsi que l'identification de 117 victimes sur 129.

La traque d'un suspect-clé, possible huitième auteur des attentats, se poursuit. La police belge a émis mardi matin un nouvel avis de recherche à l'encontre du fuyard, Salah Abdeslam, soupçonné de s'être rendu en Belgique avec l'aide de deux complices -tous deux arrêtés depuis-, et qui "pourrait être lourdement armé". "Nous n'avons pas encore la vision du nombre de personnes impliquées dans les attentats", a reconnu mardi le Premier ministre Manuel Valls. L'enquête sur les attentats, "conçus à partir de la Syrie et de la Belgique", "avance rapidement", a toutefois assuré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Les quatre kamikazes français pour le moment identifiés, dont au moins trois sont allés combattre en Syrie ces deux dernières années, sont: Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), Bilal Hadfi (20 ans) et Brahim Abdeslam (31 ans).

Le cinquième était muni d'un passeport syrien dont l'authenticité "reste à vérifier", au nom d'Ahmad Al Mohammad, 25 ans, un homme dont les empreintes concordent avec "celles relevées lors d'un contrôle en Grèce en octobre" d'un migrant, selon la justice française. Le passeport pourrait néanmoins correspondre à celui d'un soldat syrien tué il y a plusieurs mois, selon une source proche de l'enquête.

"L'inspirateur" des attaques
Les enquêteurs ont aussi dans leur viseur un jihadiste belge en Syrie, Abdelhamid Abaaoud, ex petit délinquant de 28 ans, qui pourrait être "l'inspirateur" des attaques et semble avoir pris du grade au sein de la hiérarchie du groupe jihadiste.

Une voiture Clio noire, qui pourrait avoir servi à la préparation des attentats, a par ailleurs été retrouvée mardi dans le nord de Paris. Selon des sources proches de l'enquête, l'homme qui a enregistré la revendication sonore des attentats diffusée sur internet est le jihadiste français Fabien Clain. Ce proche de Mohamed Merah - qui avait tué sept personnes en mars 2012 - a purgé de la prison pour avoir acheminé des jihadistes vers l'Irak, et s'est rendu en Syrie à sa libération.

Lundi, le président français a annoncé la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois, une prochaine révision de la Constitution qui permette de "gérer l'état de crise", le renforcement des forces de l'ordre et un très net durcissement de sa politique sécuritaire.

L'atmosphère dans les rues de Paris restait pesante mardi, le traumatisme du carnage très présent.
"Ils ont les armes, on les emmerde, on a le champagne", a proclamé en une, et en signe de défiance aux jihadistes, le journal Charlie Hebdo, dont la rédaction avait été décimée par un attentat le 7 janvier.

 

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La France et la Russie, toutes deux touchées par des attentats sanglants, ont annoncé mardi le début d'une coopération inédite dans la lutte contre le groupe État islamique en Syrie, dont elles ont à nouveau bombardé le fief. Parallèlement, les enquêteurs français cherchaient à comprendre le déroulé précis des attaques qui ont fait 129 morts et 352 blessés vendredi soir...

commentaires (4)

Obligés ! Deux tartes dans le même sac....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 51, le 18 novembre 2015

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Commentaires (4)

  • Obligés ! Deux tartes dans le même sac....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 51, le 18 novembre 2015

  • La 1ére bonne chose positive que Poutine a réussi à faire c'est d'amener hollandouille à regarder dans la bonne direction et à oublier le résistant héroique Bashar El Assad, pour quelques temps . Step by step !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 44, le 18 novembre 2015

  • TOUTES LES PUISSANCES NE DEVRAIENT SEULEMENT PAS COOPÉRER MAIS FORMER UNE ARMÉE DES ALLIÉS... CELLE DE LA NORMANDIE EN EXEMPLE... ET DÉBARQUER SUR PLACE POUR FINIR ET LES TERRORISTES ET LEURS MAÎTRES FINANCIERS ET POURVOYEURS DES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE... QU'UNE AUTRE FACE ESSAIE AUSSI D'ÉQUIVALER OU DE DÉPASSER LES DEUX EXISTANTES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 14, le 18 novembre 2015

  • ce serait une bonne chose Au moins avec les russes on est sûr de l'action contre Daesch Il ne faut pas compter sur Obama Obama a annoncé clairement qu'il ne fera rien pour régler le conflit Israel vs Palestiniens d'ici la fin de son mandat. C'est effarant l'irresponsabilité de cet homme à la tête d'une grande puissance La seule coopération avec de la France et la Russie est elle garantie par Poutine qu'il ne se ne se retournera pas contre les rebelles "légitimes" anti- Assad??? On verra !!!

    FAKHOURI

    23 h 06, le 17 novembre 2015

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