Rechercher
Rechercher

À La Une - Sur le net

Attentats de Paris : Quand deux Français endeuillés s'adressent directement à l'EI

Le premier a perdu l'amour de sa vie, le second, sa cousine. Ils écrivent chacun une lettre au groupe jihadiste.

Les messages et les bougies allumées qui constituent le mémorial temporaire, près du Bataclan, à Paris. AFP PHOTO / BERTRAND GUAY

Antoine Leiris et Simon Casteran ont tous les deux perdu des êtres chers dans les attentats terroristes qui ont meurtri Paris en cette triste soirée du vendredi 13 novembre, faisant 129 morts et 352 blessés. Le premier a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, dont il a vu le corps criblé de balles. La jeune femme de 35 ans a été abattue dans la salle de concert du Bataclan. C'est en ce même lieu que le second a perdu sa cousine, Madeleine Sadin, 30 ans.

Ces deux Français en deuil ont écrit chacun une lettre à l'organisation Etat Islamique (EI) qui a revendiqué ces attaques terroristes, les plus meurtrières qu'ait connues la France.

Dans sa lettre qu'il a postée sur son compte Facebook, Antoine Leiris, journaliste à France Bleu, annonce d'emblée qu'il ne fera pas cadeau de sa haine au groupe jihadiste. "Vendredi soir vous avez volé la vie d'un être d'exception, l'amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n'aurez pas ma haine. (...) Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l'avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes".

Ce désormais veuf, qui se retrouve seul à élever son enfant de 17 mois à peine, assure qu'il ne va pas entrer dans le jeu de l'EI : " Vous voulez que j'ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore".

Malgré sa douleur, Antoine Leiris ne s'avoue pas vaincu : "Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu'elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n'aurez jamais accès.".

 

"Moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre"
Quant au toulousain Simon Casteran, lui aussi journaliste, c'est une lettre plus virulente qu'il adresse aux auteurs des fusillades qui l'ont privé de sa cousine. Il apostrophe l'EI avec des termes tels que "mon petit, ridicule, mesquin Daech" ou encore "multinationale des lâches et des peine-à-jouir". Avant de l'accuser de devenir, en agissant ainsi au nom de l'Islam qu'il prône, "impie", "pécheur", "encore plus coupable que tous ceux qu'il exècre". 

Dans la lettre postée sur son blog, Simon Casteran présente sa cousine comme une femme représentant tout ce que Daech a en horreur: "L'eussiez-vous connue, que vous l'auriez détestée immédiatement. C'était une femme libre et heureuse, pleine de cette lumière intérieure qui vous manque tant. Horreur suprême, c'était aussi une intellectuelle, qui aimait son métier de prof de lettres en collège".

Le journaliste poursuit non sans amertume : "Mon petit, ridicule, mesquin Daech, je te dois un aveu : moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre. J'aime la vie, le rock, les restaus et, parfois même, regarder un match de foot. Mea culpa, mea maxima culpa. Je suis un Croisé, comme tu dis. Un Croisé de la liberté, de l'amour et de la convivialité".

 

Lire aussi
Attentats de Paris : enquête, jihadistes, connexion syrienne... Ce que l'on sait en 5 infographies

« Les sociétés qui sont mentalement préparées aux attentats sont celles qui ont gardé vivants les rituels du deuil »

« C'est justement, au fond, une génération Bataclan »

Antoine Leiris et Simon Casteran ont tous les deux perdu des êtres chers dans les attentats terroristes qui ont meurtri Paris en cette triste soirée du vendredi 13 novembre, faisant 129 morts et 352 blessés. Le premier a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, dont il a vu le corps criblé de balles. La jeune femme de 35 ans a été abattue dans la salle de concert du Bataclan. C'est en ce...

commentaires (1)

PEINES PERDUES... C'EST COMME RECHERCHER À ÉMOUVOIR BELZÉBUTH...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 46, le 17 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • PEINES PERDUES... C'EST COMME RECHERCHER À ÉMOUVOIR BELZÉBUTH...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 46, le 17 novembre 2015

Retour en haut