Rechercher
Rechercher

À La Une - Terrorisme

L'EI revendique les attentats de Paris, une réponse aux frappes "en terre de califat"

"Ce qui s'est produit hier c'est un acte de guerre (...) qui a été commis par Daech", déclare le président Hollande, après la série d'attaques sans précédent qui a fait au moins 128 morts.

Des policiers français, au pied de la Tour Eiffel, à Paris, le 15 novembre 2015, au lendemain des attentats revendiqués par l'EI. REUTERS/Yves Herman

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué samedi les attentats ayant fait au moins 128 morts à Paris, dans un communiqué publié sur internet.  "Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris", indique le communiqué publié en deux versions, une en arabe et une en français.
"Que la France et ceux qui suivent sa voie sachent qu'ils resteront à la tête des cibles de l'Etat islamique", a ajouté l'organisation extrémiste sunnite.
Selon le communiqué, les attaques de paris seraient une réponse aux "bombardements des musulmans en terre du califat", un terme généralement utilisé pour désigner les régions d'Irak et de Syrie contrôlées par l'EI.
La France mène, au sein d'une coalition internationale, des frappes aériennes contre les jihadistes de l'EI en Irak et en Syrie.

 

Un peu plus tôt dans la journée, l'EI avait publié une vidéo non datée menaçant de mener de nouveaux attentats sur le sol français si les raids aériens se poursuivaient en Syrie et en Irak. La vidéo a été publiée par le Al Hayat Media Centre, bras médiatique de l'EI. Il était impossible de déterminer le lieu ou la date de sa réalisation. Un activiste, portant une barbe, s'y exprime en arabe et appelle les musulmans français qui ne peuvent pas se rendre en Syrie pour combattre à commettre de nouveaux attentats

 

Acte de guerre

Peu avant la revendication de l'EI, le président français François Hollande avait accusé l'EI d'être responsable de cette vague d'attaques. "Ce qui s'est produit hier c'est un acte de guerre (...) qui a été commis par Daech (acronyme arabe de l'EI), organisé de l'extérieur et avec des complicités intérieures que l'enquête devra établir", a déclaré à l'Elysée M. Hollande. Le président a aussi décrété un deuil national de trois jours et annoncé qu'il s'exprimerait lundi devant le Parlement français.

 

Paris s'est réveille samedi en état de sidération, après des attentats avec pour la première fois en France des actions kamikazes.

Au moins huit assaillants ont abattu des dizaines de personnes dans une salle de concert, à des terrasses de café, ou se sont fait exploser près du Stade de France, un mode opératoire inédit sur le sol français.
"Cette fois, c'est la guerre", résumait samedi en une Le Parisien. "La guerre en plein Paris", titrait, aussi, Le Figaro.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le président Hollande avait décrété l'état d'urgence dans le pays tandis que la police demandait aux habitants de la Ville lumière de rester chez eux. 

Les nouvelles attaques, qui surviennent dix mois après les attentats visant notamment l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, jettent une ombre sur la capacité de la France à assurer la sécurité. Et ce alors que
Paris doit se transformer en capitale diplomatique à compter de lundi à l'Unesco où plusieurs chefs d'Etat sont attendus pour les 70 ans de l'organisation, avant une conférence de l'Onu sur le climat réunissant dans une quinzaine de jours 40.000 personnes, dont plus de 100 dirigeants du monde entier pour l'ouverture le 30 novembre. Samedi, le président iranien Hassan Rohani, qui devait effectuer lundi une visite de deux jours en France, a d'ores et déjà annoncé qu'il renonçait à ce déplacement.

 

(Reportage : « Ils ont tiré en plein dans la foule en criant "Allah Akbar" »)

 

Nuit cauchemardesque
C'est une véritable nuit cauchemardesque que Paris a vécu
Le carnage dans la salle de spectacles du Bataclan dans un quartier parisien très festif s'est fait aux cris de "Allah Akbar". Au Stade de France, le président François Hollande et 80.000 spectateurs assistaient à un match de football amical entre la France et l'Allemagne au moment des attaques. Des terrasses de cafés ont été balayées de rafales à l'arme automatique.

 

Près du Bataclan, la police entoure une victime de l'attaque terroriste. REUTERS/Christian Hartmann


Le bilan est d'au moins 128 morts et environ de 180 blessés dont 80 grièvement atteints, selon une source proche de l'enquête. Huit assaillants sont morts, dont sept en actionnant des ceintures d'explosifs lors des attaques ou lors de l'assaut des forces de l'ordre. Quelque 1.500 spectateurs étaient présents au Bataclan, célèbre salle de concerts proche du lieu où des jihadistes avaient déjà décimé la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier.

 

(Voir aussi : Attentats à Paris : les photos et vidéos d'une nuit cauchemardesque)

 

Tirs à l'aveugle

"Deux ou trois individus non masqués sont entrés avec des armes automatiques de type kalachnikov et ont commencé à tirer à l'aveugle sur la foule", a raconté un journaliste de la radio Europe 1, Julien Pearce, présent dans la salle. "Ca a duré une dizaine, une quinzaine de minutes. Ça a été extrêmement violent et il y a eu un vent de panique, tout le monde a couru vers la scène, il y a eu des scènes de piétinement", a-t-il ajouté.
Les assaillants "ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+", a déclaré un témoin à la radio France Info. Ils ont aussi invoqué l'intervention militaire française en Syrie pour justifier leur action. "Je les ai clairement entendu dire aux otages +C'est la faute de (François) Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie+. Ils ont aussi parlé de l'Irak", a raconté un autre témoin, Pierre Janaszak, à l'AFP.

La France participe depuis septembre 2014 à la coalition contre l'EI en Irak et a élargi en septembre ses frappes aériennes à la Syrie où des camps d'entraînement et des sites pétroliers ont été visés.
Plusieurs rues du même quartier de Paris ont été le théâtre de fusillades.

 

Au Stade de France, le public sur la pelouse, après l'attaque perpétrée dans le quartier. AFP PHOTO / MATTHIEU ALEXANDRE

 


Au stade de France, situé au nord de la capitale, le président François Hollande a été évacué dès les premières détonations et les entrées et sorties ont été bouclées. Le match s'est poursuivi jusqu'au bout, et le public a finalement été évacué dans un calme relatif.

 

'Combat impitoyable'

Parmi ses premières mesures, le gouvernement a renforcé la présence militaire à Paris et fermé samedi écoles et équipements municipaux, notamment sportifs. "C'est une horreur", il s'agit d'"attaques terroristes sans précédent", a commenté François Hollande, visiblement marqué par cette nouvelle série d'attentats alors que l'exécutif venait de restaurer des contrôles aux frontières dans la perspective de la conférence sur le climat de l'Onu.

Le gouvernement affinait les conditions de sécurité devant entourer cette conférence internationale et, ironie du sort, a présenté vendredi un plan visant à éradiquer les trafics d'armes. Le président socialiste a annulé sa participation dimanche à un sommet du G20 en Turquie et promis un "combat impitoyable" contre le terrorisme.
Lors d'un entretien téléphonique, son homologue américain Barack Obama lui a promis d'accroître la coopération bilatérale contre le terrorisme, selon Paris. Dans le monde, de la Russie à la Chine, en passant par Israël et l'Allemagne, les condamnations ont été unanimes. L'antenne de la tour du World Trade Center à New York s'est illuminée vendredi soir aux couleurs du drapeau français, en solidarité avec la France.

Ces nouvelles attaques - les plus meurtrières en Europe de ces 40 dernières années avec celles de Madrid en 2004 - surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier visant l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière et un supermarché casher à Paris (17 morts au total). Ils avaient été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives avortées.

 

Lire aussi

Pour la presse, c'était "la guerre en plein Paris"

Eclairage

Le scénario-cauchemar des services antiterroristes s'est confirmé

Pour mémoire

Les Européens veulent plus de coopération en matière de sécurité

 

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué samedi les attentats ayant fait au moins 128 morts à Paris, dans un communiqué publié sur internet.  "Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris", indique le communiqué publié en deux versions, une en arabe et une en français."Que la France et ceux qui...

commentaires (1)

François Hollande : "Ce qui s'est produit hier c'est un acte de guerre organisé de l'extérieur et avec des complicités intérieures." ! Il a aussi annoncé qu'il s'exprimerait lundi devant le Parlement français. Qu'il n'oublie pas, lundi, de mentionner aussi l'assassinat de son ambassadeur Louis Delamare et l'attentat contre ses soldats à leur camp de l’immeuble Drakkar ; mêmes types d'actes de guerre "fabriqués par son allié" objectif l'aSSaSSin aSSadique.... Qu’il n’oublie pas !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 39, le 14 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • François Hollande : "Ce qui s'est produit hier c'est un acte de guerre organisé de l'extérieur et avec des complicités intérieures." ! Il a aussi annoncé qu'il s'exprimerait lundi devant le Parlement français. Qu'il n'oublie pas, lundi, de mentionner aussi l'assassinat de son ambassadeur Louis Delamare et l'attentat contre ses soldats à leur camp de l’immeuble Drakkar ; mêmes types d'actes de guerre "fabriqués par son allié" objectif l'aSSaSSin aSSadique.... Qu’il n’oublie pas !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 39, le 14 novembre 2015

Retour en haut