Rechercher
Rechercher

Économie - Diplomatie économique

Le gouvernement cherche à doper les exportations industrielles vers l’Irak

Une délégation économique s'est rendue la semaine dernière à Bagdad pour définir les grandes lignes d'un accord permettant de renforcer les échanges industriels entre les deux pays.

Le ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan, et le ministre irakien de la Planification, Salman Ali al-Jumaili, le 3 novembre à Bagdad. Photo Ani

Malgré la situation politico-sécuritaire en Irak, le potentiel de ce pays est plus que jamais dans la ligne de mire des industriels libanais, comme en témoigne la visite officielle effectuée entre le 31 octobre et le 3 novembre par le ministre libanais de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan.
Accompagné par une délégation d'hommes d'affaires et d'industriels libanais, M. Hajj Hassan s'est entretenu avec plusieurs hauts responsables de l'administration irakienne pendant son séjour. « En deux jours, nous avons été reçus par plusieurs ministres – notamment celui en charge de la Planification, Salman Ali Al-Jumaili ou encore le ministre du Travail et du Commerce, Mohammad al-Soudani – ainsi que par des responsables de la commission nationale pour les investissements et de l'administration des douanes », précise à L'Orient-Le Jour le président de l'Association des industriels (AIL), Fadi Gemayel, qui faisait partie de cette délégation.

Savoir-faire industriel
Si aucun accord n'a encore été signé, M. Hajj Hassan assure que cette visite « a d'ores et déjà permis de définir un préaccord qui pourrait être entériné dans un futur proche ». Le ministre précise néanmoins « qu'aucun calendrier n'a encore été fixé et que les détails de l'accord doivent encore être définis ». Il affirme toutefois « rester confiant quant au dénouement de ces tractations pour l'industrie libanaise ».
Un optimisme qui s'explique notamment par la volonté des responsables irakiens de faire la promotion de la nouvelle loi qui autorise les investissements privés étrangers dans les entreprises publiques de ce pays. « La mesure concerne 30 sociétés et devrait bientôt s'étendre à 60 entreprises de plus pour lesquels les autorités irakiennes espèrent aussi bien bénéficier des capitaux libanais que du savoir-faire de nos industriels », confirme encore Fadi Gemayel, qui rappelle néanmoins que cette loi est assortie d'une « obligation de réserver la moitié des emplois créés aux travailleurs locaux ». « La très forte dépendance (des recettes budgétaires et des exportations) de l'Irak aux hydrocarbures a grandement pénalisé le pays au moment de la chute des cours du pétrole en 2015, ce qui explique pourquoi ses autorités souhaitent développer son secteur industriel en bénéficiant de l'expérience de leurs partenaires étrangers », ajoute-t-il.

Normes de certification
Côté libanais, l'objectif du renforcement de la coopération économique avec l'Irak est d'abord d'enrayer la chute des exportations industrielles vers ce pays qui figurait en troisième position à cet égard en 2014. « Après avoir atteint la barre des 300 millions de dollars l'année dernière, la valeur des exportations issues de l'industrie libanaise vers l'Irak risque de terminer l'année en baisse de près de 30 % », déplore M. Hajj Hassan en se référant aux chiffres fournis par le ministère. Une contre-performance essentiellement provoquée par le blocage des voies d'exportations terrestres consécutif à la fermeture de la frontière syro-libanaise en avril et qui a obligé les industriels à se rabattre sur le transport maritime. « Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour alléger le surcoût lié à ce type de transport, il devient donc de plus en plus urgent de trouver de nouvelles alternatives avec nos partenaires irakiens », explique encore M. Gemayel.

Les tractations libano-irakiennes autour de cet accord ont également porté sur la recevabilité des certifications délivrées au Liban par l'Institut de recherche industrielle (IRI) rattaché au ministère de l'Industrie. « Les autorités irakiennes ne souhaitaient à l'origine n'accepter que les certificats émis par des sociétés privées comme Veritas ou SGS », précise M. Hajj Hassan. Cet enjeu concernant notamment les produits pharmaceutiques produits au Liban, le règlement de ce différend pourrait à terme doper les exportations industrielles libanaises en ouvrant le marché irakien aux médicaments fabriqués au Liban comme c'était le cas avant 2009. Cette année-là, le gouvernement irakien avait décidé de ne pas reconduire l'accord de 2002 dans lequel il acceptait les certifications issues de l'IRI. « Le secteur industriel libanais compte six acteurs spécialisés dans la fabrication des médicaments qui assurent la sous-traitance pour de grands groupes pharmaceutiques étrangers », ajoute M. Hajj Hassan, avant de conclure en réitérant sa confiance en un futur accord entre les gouvernements des deux pays « pour régler définitivement cette question ».

Selon les douanes, les exportations de médicaments libanais vers l'Irak ont atteint 6 millions de dollars en 2014, soit environ 1 million de dollars de plus qu'en 2011 mais pour un volume inférieur de 40 %. Une quantité qui représente dans les deux cas moins de 1 % du total pour cette catégorie de marchandises. Des chiffres qui seraient loin d'être exacts, selon le ministère de l'Industrie qui n'a toutefois pas fourni d'autres éléments permettant de le vérifier.

 

Lire aussi
Les banques libanaises maintiennent le cap sur le marché irakien

Les industriels de la Békaa peinent à exporter

Malgré la situation politico-sécuritaire en Irak, le potentiel de ce pays est plus que jamais dans la ligne de mire des industriels libanais, comme en témoigne la visite officielle effectuée entre le 31 octobre et le 3 novembre par le ministre libanais de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan.Accompagné par une délégation d'hommes d'affaires et d'industriels libanais, M. Hajj Hassan s'est...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut