Bassil rencontrera Lavrov à Vienne avant la tenue du sommet quadripartite

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a reçu une invitation officielle de son homologue américain, John Kerry, à venir rejoindre la réunion quadripartite à Vienne, après que celle-ci aura commencé.
Prévu pour aujourd'hui, le sommet réunira les États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie pour discuter de l'avenir de la Syrie sur la base d'une solution politique.
M. Bassil, qui a gardé à ce jour l'invitation confidentielle après qu'elle lui a été adressée lundi soir, a fini par en confier la teneur au Premier ministre hier matin, Tammam Salam étant injoignable mardi soir. À noter que la même invitation a également été adressée à l'Iran, l'Égypte, l'Irak, la France et la ministre des Affaires étrangères de l'Union européenne.
Prévue demain vendredi, l'intervention de M. Bassil à Vienne insistera sur la nécessité d'inclure, dans tout règlement politique envisagé en Syrie, le retour des réfugiés qui ont déferlé au Liban. Il rejoint ainsi la position reflétée par Tammam Salam à New York devant les responsables qu'il avait rencontrés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
M. Salam avait assuré que le règlement de la crise libanaise, dont l'élection présidentielle est une composante essentielle, commence par le règlement de la crise syrienne qui constitue la clé de voûte de l'ensemble des crises.
Le Liban a accueilli à ce jour, selon les chiffres fournis par le haut-commissariat des réfugiés, 1 300 000 réfugiés syriens, en plus des 400 000 autres non enregistrés auprès de l'agence des Nations unies. Rappelons que le Liban est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens, selon l'estimation des organisations internationales spécialisées.
M. Bassil exprimera dans son intervention la position libanaise unifiée consistant à accorder la priorité à la guerre contre le terrorisme qui, selon lui, « constitue un danger existentiel pour le Liban ». À cette occasion, il exhortera les participants à déployer un effort collectif en ce sens en rappelant l'importance d'une participation internationale et régionale complète pour assurer la réussite de ce sommet.
Selon une source informée, le Liban ne pouvait hésiter à accepter l'invitation d'autant qu'il s'agit d'une rencontre qui sera consacrée à la recherche d'un règlement à la crise syrienne. Celle-ci a, à n'en point douter, des effets négatifs directs sur le pays, et ce dans tous les domaines. M. Bassil refusera d'emblée toute proposition visant à intégrer les réfugiés syriens au Liban en leur accordant la nationalité ou en acceptant que leur séjour perdure au-delà d'une certaine période une fois qu'une solution politique à la crise syrienne ait été convenue.
Selon un rapport diplomatique, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a demandé à M. Bassil ainsi qu'à ses homologues égyptiens et irakiens à les rencontrer avant le début du sommet quadripartite. Les sources diplomatiques ont indiqué par ailleurs que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Jawad Zarif s'est excusé et déléguera son adjoint pour les Affaires du Proche-Orient et de l'Afrique, Hussein Amir Abdellahyan.