Des dizaines de milliers de chiites libanais se sont rassemblés samedi à l'appel du Hezbollah pour commémorer Achoura dans la banlieue sud de Beyrouth, placée sous très haute sécurité.
C'est la deuxième fois depuis vendredi que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononce un discours. Hier soir, Hassan Nasrallah s'était longuement déchainé contre les États-Unis et leur "hégémonie". Aujourd'hui encore Hassan Nasrallah a assuré qu'il poursuivra son combat contre les États-Unis. "Comme nous avons défait Israël nous continuerons notre combat contre les États-Unis (...) nous dénonçons l'agression américaine et saoudienne contre le peuple yéménite". "Nous continuerons à combattre le projet sioniste dans la région", a-t-il affirmé.
Le chef chiite s'est ensuite attardé sur la politique intérieure libanaise. "J'appelle les leaders politiques et le peuple libanais à ne pas attendre les développements régionaux, les forces politiques doivent s'entraider pour trouver des solutions aux crises qui sévissent au Liban car il n'y a pas d'alternative à la table de dialogue".
La septième séance de dialogue national initié par le président de la Chambre Nabih Berry a eu lieu le 7 octobre au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth. Une prochaine séance est prévue le 26 octobre. Lors des précédentes séances le dossier de l'élection d'un chef de l'État a été placé en tête de l'ordre du jour. "Vous avez attendu le programme nucléaire pour débattre du dossier de la présidentielle mais votre supposition est fausse, l'accord (entre les États-Unis et l'Iran sur le nucléaire) a eu lieu mais qu'est ce qui a changé? Est-ce que l'Iran nous a vendus ?", s'est-il interrogé avant de répondre par la négative. "Les Iraniens sont honorables et ne vendront pas un ami ou un allié pour leur propre intérêt."
Le chef du Hezbollah a également assuré que "la Syrie ne tombera pas". "Vous avez attendu que la Syrie tombe pour gouverner le Liban mais la Syrie n'est pas tombée et ne tombera pas et vous ne profiterez pas de cette opportunité qui s'éloigne de vous, jour après jour, a encore affirmé Nasrallah. Nous devons nous diriger vers un dialogue sérieux au Liban. Certains disent que la présidentielle attend la guerre au Yémen, vous misez sur de l'imaginaire! (...)Trouvons des solutions nationales à nos problèmes et finissons de la dépendance de l'extérieur".
"Rien ne nous affectera ni les guerre d'Israël ni les guerres des takfiristes", a-t-il martelé.
Quelques minutes avant le secrétaire général du Hezbollah, c'est le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, qui s'exprimait lors d'une commémoration organisée par le parti Amal. Il a abondé dans le même sens que Hassan Nasrallah en soulignant la nécessité du dialogue. "Le dialogue national va se poursuivre, tout comme le dialogue entre le Hezbollah et le Courant du Futur", a-t-il déclaré affirmant qu'il s'agit du seul point de rencontre dans le monde arabe entre sunnites et chiites. Le ministre a également affirmé qu'il était urgent d'adopter "une nouvelle loi électorale basée sur la proportionnelle" ainsi que d'élire un président de la République.
L'Achoura est la commémoration la plus importante de l'année pour les chiites. Selon la tradition, l'imam Hussein, tué avec nombre de ses compagnons, a été décapité et son corps mutilé, ce que de nombreux fidèles chiites dans certains pays commémorent de nos jours par des actes d'auto-flagellation parfois jusqu'au sang.
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HN est une véritable bombe à retardement pour le Liban
FAKHOURI
09 h 30, le 25 octobre 2015