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Liban

Nasrallah se déchaîne contre Washington et les pays du Golfe

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est apparu en personne, le 23 octobre 2015, pour prononcer un discours, dans la banlieue sud de Beyrouth, à l'occasion de Achoura. REUTERS/Khalil Hassan

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé hier une attaque virulente contre la politique des États-Unis dans la région, dont il a stigmatisé les relations avec l'Arabie saoudite.
Dans un discours de près d'une heure qu'il a prononcé à la veille de la Achoura, dans le complexe Sayyed al-Chouhadaa, où il s'est rendu pour l'occasion, le leader du parti chiite a d'abord insisté sur la constance des objectifs américains dans la région, indépendamment de l'alternance du pouvoir à Washington. « Les États-Unis ne se comportent pas comme une superpuissance d'une manière arbitraire, mais visent des objectifs précis qui ne varient pas d'une administration à l'autre. Seules les méthodes changent », a d'abord souligné Hassan Nasrallah. « En tant qu'héritiers des anciennes forces coloniales, les États-Unis, soutenus par ce qu'il reste de ces forces, comme la Grande-Bretagne et la France, ont pour objectif d'imposer leur hégémonie politique, militaire, sécuritaire et économique, voire culturelle et religieuse, dans la région », selon lui.


« Quel que soit le poids de leur interlocuteur dans la région, qu'il s'agisse de peuples, de gouvernements, de forces politiques ou de groupes sociaux, tous doivent faire preuve de servilité et de soumission à l'administration américaine, a-t-il ajouté. Il est interdit à tout État arabe ou islamique, comme l'Égypte ou le Pakistan, de devenir un État fort, c'est-à-dire indépendant, libre et souverain », a-t-il expliqué.
Énumérant plus d'une fois les quatre objets de convoitise américaine dans la région (« la politique étrangère, la sécurité, le pétrole et l'économie des pays arabes et islamiques, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis »), il a qualifié ces pays de « gouvernorats tout au plus, mais pas d'États en bonne et due forme, puisque leur décision de guerre ou de paix, leur politique étrangère et leur marché relèvent entièrement des Américains ».
Même Israël n'échappe pas à l'hégémonie des États-Unis. « Israël n'est pas un projet d'hégémonie américano-occidental, mais un outil d'exécution de ce projet », a-t-il précisé, renvoyant aux États-Unis, plus qu'à Benjamin Netanyahu, « la responsabilité des actions d'Israël ».
Estimant que « le pétrole et le gaz sont l'un des principaux motifs de la politique d'hégémonie des États-Unis dans la région », le secrétaire général du Hezbollah a dénoncé en substance l'instrumentalisation américaine des pays arabes. « En apparence, les ressources pétrolières et gazières appartiennent aux pays arabes et islamiques. En réalité, les gouvernements de ces pays ne sont même pas capables de fixer leur prix de pétrole ou de gaz. Le pétrole de la région appartient aux compagnies pétrolières américaines, qui, avec les producteurs d'armes, sont ceux qui gouvernent l'Amérique. C'est d'ailleurs des armes d'une valeur de centaines de milliards de dollars US que de nombreux pays arabes ont achetés aux sociétés américaines au cours des dernières années. »


C'est ensuite l'ambivalence de la politique de Washington que le leader chiite a décrite. « Tout le discours américain sur les droits de l'homme et la démocratie est un discours vide, puisque Washington parraine les dictatures régionales les plus puissantes et les plus corrompues », a-t-il dénoncé. Dans une allusion à peine voilée à l'Arabie saoudite, il a accusé les États-Unis de « soutenir les régimes qui condamnent ses internautes à des coups de fouet », ce qui signifie que « les slogans de liberté véhiculés par les États-Unis et qui leurrent malheureusement certains peuples de la région ne sont que mensonges ».
« D'une part, les États-Unis parrainent et soutiennent les régimes dictatoriaux, de l'autre, ils décident de dénoncer les régimes et les peuples qui choisissent de ne pas se soumettre à la volonté de Washington », a-t-il encore affirmé, revenant sur les rapports irano-américains. « L'interdiction imposée à l'Iran pendant treize ans de produire l'arme nucléaire – sachant que cette production est un droit élémentaire de tout État – et les sanctions qui l'ont accompagnée étaient fondées sur des informations mensongères diffusées par Washington, selon lesquelles l'Iran avait soi-disant déjà mis au point une bombe atomique et l'avait cachée », a-t-il déploré, citant dans ce cadre le président « d'un grand État, la Russie, qui a reconnu que les États-Unis ont leurré le monde sur la question du nucléaire iranien ».

 

L'aide à l'État islamique
Sur la base de tous ces précédents « points fondamentaux » de la politique régionale, le secrétaire général du Hezbollah a apporté un diagnostic régional général : « La guerre dans la région est une guerre menée par Washington, suite à sa défaite en Irak et en Afghanistan, et après le soi-disant printemps arabe, contre tous ceux qui refusent la soumission. En Irak et en Syrie, la guerre est la même, quelle qu'en soit la forme (...). La résistance au Liban depuis 1982, la Syrie d'Assad, la Palestine et l'Iran ont mis en échec le projet du nouveau Moyen-Orient, et du point de vue des États-Unis, ils doivent en payer le prix (...). Il y a, d'une part, ceux qui refusent la soumission et, de l'autre, l'axe que commandent les États-Unis. »
Hassan Nasrallah a dénoncé en outre l'instrumentalisation, « au service du projet américain », des puissances arabes qui « envoient des takfiristes combattre, par dizaines de milliers, dans tous les pays du monde ». « Cela aurait-il été possible sans le feu vert de Washington ? » s'est-il interrogé. « La guerre saoudienne au Yémen est une guerre américaine », a-t-il indiqué.
« Les États-Unis sont le vrai commandant de la guerre dans la région (ni Joulani, ni Zawahiri, ni Baghdadi...) », a ajouté Hassan Nasrallah, les accusant « avec tous leurs amis (ou serviteurs) régionaux d'aider et de soutenir l'État islamique en Irak et en Syrie ».
Estimant que la guerre menée en Syrie « vise à soumettre ce pays non pas à la volonté saoudienne, mais à la volonté américaine », il a estimé que l'un des moyens obéissant à cet objectif est « de transformer cette guerre en guerre sunnite-chiite ».
« C'est ce que Washington veut précisément », a-t-il affirmé, jugeant toutefois que « cette entreprise a échoué », grâce notamment « aux positions des ulémas sunnites fidèles et sincères dont je reconnais le plus grand mérite de la mise en échec du projet de greffer un caractère confessionnel au conflit en cours ».
Pourtant, les références à la bataille de Karbala ont meublé une grande partie du discours de Hassan Nasrallah. « Cette fois-ci, nous remporterons la bataille... », a-t-il conclu.

 

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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé hier une attaque virulente contre la politique des États-Unis dans la région, dont il a stigmatisé les relations avec l'Arabie saoudite.Dans un discours de près d'une heure qu'il a prononcé à la veille de la Achoura, dans le complexe Sayyed al-Chouhadaa, où il s'est rendu pour l'occasion, le leader du parti chiite a d'abord...

commentaires (13)

hahaha allez desinformer le peuple ailleurs que sur l'OLJ .. l'arabie saoudite vas d'ici 3 ans faire faillite !! la belle blague peut etre est ce aussi un wishfull thinking

Bery tus

15 h 20, le 24 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • hahaha allez desinformer le peuple ailleurs que sur l'OLJ .. l'arabie saoudite vas d'ici 3 ans faire faillite !! la belle blague peut etre est ce aussi un wishfull thinking

    Bery tus

    15 h 20, le 24 octobre 2015

  • Sayed Hassan attaque pêle-mêle tout le monde , les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, L'Egypte, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats... Mais il a oublié ceux qui se préparent à envahir son fief à la banlieue-sud et qui sont les plus dangereux, la Barbade, le Liechtenstein, le Vanuatu, Monaco, le Samoa, le Bélize, le Tuvalu... Ce sera pour la prochaine fois.

    Un Libanais

    13 h 03, le 24 octobre 2015

  • Le schisme chiite/sunnite est validé et amplifié en 2015 ...j'espère que les chrétiens (et autres minorités ) ne payeront pas l'ardoise de cet affrontement moyenâgeux...

    M.V.

    12 h 49, le 24 octobre 2015

  • Le millénarisme De Nasrallah se cache derrière le diable américain...et l'apocalypse et ça marche...

    Beauchard Jacques

    11 h 25, le 24 octobre 2015

  • J'aurai tout lu et tout entendu de 82 a 2000 et 2006 , jour de la debandade des vulgaires voleurs de terre . Mais avoir entendu dire que les bensaouds etaient ceux qui avaient aide les resistants du hezb a se defaire de cette racaille , je pense que j'ai affaire a des neuneus en politique . Et a supposer que cette enormite fut vrai , pourquoi les bensaouds n'ont pas aide leurs frères Sunnites depuis 48 et surtout a ce jour pour les aider a se debarasser des memes predateurs que ceux du sud Liban ?? Ah! une petite info qui ne se divulgue pas sur l'olj , la bensaoudie vient de se faire sermonner par le FMI et toutes les instittions internationales pour cause de faillite a venir dans 3 ou 5 ans . Pourquoi la bensaoudie ferait faillite ? Pourtant pas d'embargo , pas de sanctions etc... Je vous le direz au prochain comment , si entre temps vous ne l'apprenez par vos propres moyens .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 12, le 24 octobre 2015

  • "...Quel que soit le poids de leur interlocuteur...tous doivent faire preuve de servilité et de soumission à l'administration americaine...etc., etc..." C'est exactement ce que votre parti fait avec le Liban ! Vous appliquez les mêmes méthodes, et cela suivant les ordres de Téheran et Damas ! Vous êtes censé être un homme de DIEU, et commémorez un anniversaire religieux et sacré pour vous...mais pas une vraie parole de foi, d'apaisement et de charité dans votre discours.. .que des paroles de haine, d'accusations envers les "autres mauvais"... C'est cela, le but d'un soi-disant "parti de DIEU" ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 50, le 24 octobre 2015

  • Il y'a beaucoup de choses non verifiables mais qui sont invraisemblables. Par contre il a dit quelque chose on ne peut plus loin de la verite. Que le petrole du golfe appartient en fait au USA. Il est vraiment a cote de la plaque. L'arabie saoudite est en train de faire une guerre homerique aux us pour prendre des parts de marches sur le plan du petrole. C'est pour cela que le petrole est a $50.

    George Khoury

    09 h 42, le 24 octobre 2015

  • A chaque génération de sectaristes, ressurgissent, indifférents aux désillusions d'hier et aux échecs d'avant-hier, leurs arrogants descendants qui, au nom de quoi!, mais nullement de leur réussite sur 1 bête point, en appellent à 1 intégrisme de + en + virulent. Cette brochette grasse d’autocrates, renforcée par 1 stupide fakkîh et par some rétrogrades et archaïques fakkihistes, sont trop occupés par la confection de ce new Moyen-Orient destiné à mettre en place 1 "fertile croissant" moumânäaïste résolument interdisant du front du refus chïïtico-äalaouïtique. Ces "frontistes" aux yeux baissés y comptent fermement, sur ce new "croissant" Per(s)cé ! Ils ne doutent pas que le résidu rance au fond de la sentine de ce qui restera en place de ces arriérations à leur image dans ce nouvel Orient fakihisto-asiatique, n'attend que sa "halal éclosion" pour l'adopter dans l’euphorie. Waiting ce new fertile, ils avaient le "Plan" subtil, yîîîh, chïïtique ! Pour le coup, on ne taxera pas tout sunnitique banal d'extrémisme intempestif. Car, alors que le but inavoué de ce "Plan" était de dégager 1 entêtant parfum Malsain au point que ces indigènes fakîhàRiens se tortillaient plaisamment le visage empreint de sûre fausse modestie, nul "imprécateur" sunnitique même vif d’esprit n'eut l'audace, même pour la forme, de s'en scandaliser. Ah!, si 1 sunnite style Hariri le bien-aimé avait pu se carrer dans le canapé Per(s)cé de ce fichu Nabäâh 1er, quelle économie de logorrhée on aurait économisé !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 28, le 24 octobre 2015

  • LES DÉMONS U.S.... ISRAËL... ET SAOUDITE... ET LES ANGES SYRIE... IRAN ET LEURS COMPARSES... çA NE SE VEND PLUS... IL FAUT CHANGER LES CHANSONS ET LE DISQUE... ET JE PASSE SUR TOUT LE RESTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 52, le 24 octobre 2015

  • "La guerre dans la région est une guerre menée par Washington, suite à sa défaite en Irak et en Afghanistan." ! Leur défaite ? Mais, ââïynéh, les Américains ont fait tout ce qu'ils voulaient tant en Afghanistan en y éliminant toute présence russe ; qu'en Irak en le partageant en trois (sunnite, kurde et chïïte) ! Et, "Après le soi-disant printemps arabe." ! Rien à faire ! C'est à désespérer ! Passons. "La résistance au Liban depuis 1982, la Syrie d'Assad, la Palestine et l'Iran ont mis en échec le projet du nouveau Moyen-Orient." ! "Projet" prévoyant la partition à terme du Liban, de la Syrie, de la Palestine et même de l'Iran ! De quelle façon voit-il donc que ce "projet" a-t-il été mis en échec, l'haSSine ? "Sacré" Nabääâh 1er, va !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 55, le 24 octobre 2015

  • Vous aviez commencer très bien ..mais après complètement dérailler enfin avez charger sur les USA comme si vous n'etiez pas de meche avec eux pendant les annees 90 (de 91 a 2005) car qui avez donner son OK pour l'occupation ou encore mise sous tutelle syrienne?!?! les USA ... (bien sur avec l'accord implicite des RUSSE) si vous tous etes honnete vous allez repondre a cette question

    Bery tus

    04 h 53, le 24 octobre 2015

  • Il aurait dû estimer que le pétrole et le gaz sont l'un des principaux motifs de la politique russe hégémonique dans la région », et dénoncer en substance l'instrumentalisation russe de l'Iran et de la Syrie. Car, en apparence, les ressources pétrolières et gazières appartiennent à cette "république" islamique. En réalité, ce pays Per(s)cé n'est même pas capable de fixer son prix de pétrole ou de gaz. Son pétrole, il n'est même pas capable de le raffiner, le vend Brut et en rachète du raffiné russe ou autre sur le Marché qui, lui, est entre les main des compagnies pétrolières russes et américaines, qui, avec les producteurs d'armes de ces deux pays, sont ceux qui gouvernent la région et spécialement ces deux pays. C'est d'ailleurs des armes d'une valeur de centaines de milliards de dollars US que ces deux pays, l'Iran et la Syrie, ont achetés aux sociétés russes au cours des dernières années !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 42, le 24 octobre 2015

  • Un discours essentiellement de haine contre les pays sunnites, sous couvert de l'Amérique.

    Halim Abou Chacra

    04 h 08, le 24 octobre 2015

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