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À La Une - Proche-Orient

Israël fait un geste d'apaisement sur l'esplanade des Mosquées

Tous les mouvements palestiniens ont appelé à une nouvelle "journée de la colère" en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Des policiers israéliens fouillent de jeunes Palestiniens, à l'entrée de la vieille ville de Jérusalem, le 18 octobre 2015. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Des milliers de fidèles palestiniens ont afflué vendredi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, ouverte par Israël à tous sans restriction pour la première fois depuis des semaines dans un signe d'apaisement face à une escalade qui fait craindre une nouvelle intifada.

La situation dans la Vieille ville par laquelle on accède à l'esplanade était sans comparaison à l'heure de la grande prière hebdomadaire avec celle de la semaine dernière quand les ruelles étaient hérissées de checkpoints où des centaines de policiers israéliens contrôlaient presque tout le monde et interdisaient le passage aux hommes de moins de 40 ans.

Aux deux barrages dressés vendredi entre la porte des Lions et l'esplanade, les policiers ne consultaient que sporadiquement les papiers des fidèles qui se présentaient, a constaté un journaliste de l'AFP. Israël a annoncé que tous les fidèles palestiniens pourraient se rendre sans réserve d'âge sur l'esplanade, alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu et la direction palestinienne sont soumis à la pression d'une communauté internationale inquiète, qui cherche à écarter le danger d'un embrasement généralisé. La levée des restrictions d'âge semble relever des "propositions constructives" évoquées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et M. Netanyahu lors de leur rencontre jeudi à Berlin.

Les fidèles interrogés par l'AFP savouraient l'instant, mais ruminaient de rester soumis au bon vouloir israélien. Beaucoup doutaient que cela suffise à dissiper les tensions et soulignaient que les problèmes fondamentaux des Palestiniens restaient entiers.

 

(Lire aussi : De Ramallah, Ban exhorte Abbas et Netanyahu à agir « urgemment »)

 

'Aucun respect'
Wissam Abou Madi, 20 ans, n'était plus allé sur l'ultra-sensible esplanade depuis trois mois, dont deux à cause des restrictions israéliennes. "Bien sûr que c'est mieux. Mais les checkpoints sont toujours là et les fouilles continuent. Ils fouillent les vieux, les enfants, les femmes. Il n'y a aucun respect", dit-il. Les attentats "vont continuer". "En deux mois, on a été autorisé à entrer une seule fois. Qu'est-ce que vous croyez ?" abonde Ahmed, 34 ans, quand on lui demande si la température va retomber.

La question du contrôle et de l'accès à l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme l'emplacement de leur ancien temple, catalyse les tensions. Une visite sur l'esplanade du leader israélien Ariel Sharon, alors chef de l'opposition, passe pour l'élément déclencheur de la deuxième Intifada en 2000.

Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël sont en proie depuis le 1er octobre à une vague de violences qui a coûté la vie à 49 Palestiniens (pour moitié des auteurs d'attentats), à un Arabe israélien et à huit Israéliens, et qui continuait vendredi.
Un soldat israélien a été légèrement blessé en Cisjordanie occupée, dans la dernière en date d'une série d'attaques quotidiennes à l'arme blanche de la part de Palestiniens isolés, a dit l'armée. Les camarades du soldat ont ouvert le feu sur son agresseur palestinien, âgé de 17 ans, le blessant sérieusement.

De nouveaux heurts sont attendus. Les mouvements palestiniens ont appelé à une "journée de la colère" devenue rituelle après la prière, en Cisjordanie et à Gaza, les deux territoires divisés géographiquement et politiquement et censés former un jour un Etat palestinien indépendant.

 

(Lire aussi : Majed Bamya à « L'OLJ » : « L'Autorité palestinienne n'est pas là pour assurer la sécurité de l'occupant »)

 

Rendez-vous diplomatiques
L'esplanade des Mosquées est au coeur de l'entreprise diplomatique pour apaiser les esprits. Symbole national et religieux, elle est située à Jérusalem-Est, partie orientale de Jérusalem annexée et occupée par Israël, et donc au coeur du conflit israélo-palestinien. Elle est administrée par une fondation islamique sous l'égide de la Jordanie mais Israël en contrôle les accès.

Les Palestiniens accusent Israël de vouloir changer les règles (le "statu quo") qui régissent les lieux et, au-delà, diviser l'esplanade entre juifs et musulmans. Les juifs ont l'autorisation d'y accéder à certaines heures mais y ont l'interdiction de prier. Les musulmans peuvent aller y prier à toute heure mais sont régulièrement soumis aux restrictions d'âge.

Israël se défend de tels projets. Mais, devant le caractère potentiellement explosif de violences sur l'esplanade, la police en a interdit l'accès aux hommes palestiniens (moins de 40 ans ou moins de 50 ans) tous les vendredis depuis mi-septembre, à l'exception d'une fois pendant une fête religieuse.

L'esplanade est un des rares points sur lesquels la communauté internationale peut faire pression, alors que les violences sont menées par une jeunesse échappant au contrôle politique. M. Kerry doit rencontrer samedi à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II de Jordanie. Une réunion du quartette (Russie, Etats-Unis, Union européenne, Onu) fondé en 2002 pour jouer le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, est prévue ce vendredi à Vienne.

 

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