Organisée par la Maison du Futur et le Civic Influence Hub, une conférence sur le thème de la sécurité nationale au Liban s'est tenue hier à Bickfaya au siège de la Maison du Futur. Les cinquante personnalités présentes – dont l'ancien président Amine Gemayel, représentant la Maison du Futur, et Neemat Frem pour le Civic Influence Hub – ont planché sur une approche « exhaustive de la sécurité nationale au Liban ».
Prenant la parole, Amine Gemayel a mis l'accent sur « l'importance de la collaboration entre les deux fondations car toutes deux ont pour ambition de tenter d'arracher le Liban du marécage dans lequel il s'est laissé piéger. Elles ont pour objectif de redonner espoir à ceux qui ne croient plus en l'avenir de ce pays ». M. Gemayel a ensuite analysé la sécurité nationale sous plusieurs angles, notamment politique et institutionnel. Il a souligné dans ce contexte le rôle des institutions constitutionnelles, économiques et sociales qui sont considérées comme la pierre angulaire de la sécurité nationale. Il s'est aussi arrêté sur les causes de leur déliquescence et sur la manière dont il convient de les rebâtir tout en redynamisant leur fonctionnement.
M. Gemayel a ensuite abordé le rôle des organismes de contrôle et l'absence notable de leur action. « Actuellement, aucun rapport n'est publié ni par la Cour des comptes, ni par l'Inspection centrale, ni par le Conseil de la fonction publique », a-t-il dit.
Il a également mis en relief l'importance de l'éducation, déclarant que « les jeunes doivent être éduqués en matière de sécurité nationale au lieu d'être abreuvés de culture sectaire ».
Frem
De son côté, Neemat Frem a déclaré que, pour des raisons multiples, « mais aussi parce qu'ils se sont habitués à une autorité de tutelle, les Libanais n'ont pas pu se constituer une idée claire de ce que doit être la sécurité nationale, de manière à transcender les projets confessionnels et à bâtir un projet national dans un pays qui est actuellement en état de mort clinique ». « En tant que groupe de pression, nous sommes très concernés par une prise en compte nouvelle de la société civile dans tous les domaines qui intéressent aussi bien les citoyens que le gouvernement. Nous désirons passer de la phase préparatoire à la phase de mise en application des plans. Il est grandement temps de mettre en place une initiative constructive. Nous ne sommes pas devant une impasse totale, ni face à une crise financière totale comme cela est le cas en Grèce. Nous sommes capables de nous départir des agendas externes et des jeux régionaux afin de moderniser notre acception de la sécurité nationale et de mettre fin à la paralysie », a ainsi indiqué M. Frem.
Cinq tables rondes
Après des allocutions de l'économiste Ramzi el-Hafez et du général Tannous Moawad, plusieurs tables rondes se sont succédé, la première consacrée à une approche politique de la sécurité nationale au Liban, sous la direction de Fahd Saccal et avec la participation des sociologues Fadia Kiwan et Harès Sleiman. Au cours de son intervention, Fadia Kiwan a noté qu' « il est impossible de trouver une solution radicale à la question de la sécurité nationale sans solidarité interne dans la résolution des problèmes socio-économiques ». « Il faut également continuer de se tourner vers l'avenir et y réfléchir stratégiquement tout en prenant soin de distinguer entre les questions qui concernent les citoyens et celles ayant trait à la crise du Proche-Orient. Il faut aussi une politique positive vis-à-vis des flux de réfugiés et un renforcement de la croissance économique, ainsi que la mise en place d'une loi électorale moderne », a-t-elle ajouté.
La deuxième table ronde a été axée sur l'aspect militaire de la sécurité nationale. Elle a été animée par le général Nagi Malaeb. Dans une allocution sur cette question, les généraux Abdel Rahman Chheaitly et Nizar Abdelkader ont notamment soulevé les questions suivantes : le Hezbollah suit-il désormais une autre politique que celle tracée par l'Iran ? Le Hezbollah est-il réellement capable d'intégrer le système sécuritaire libanais ?
La troisième table ronde s'est penchée sur l'angle socio-économique de la sécurité nationale, avec la participation de MM. Mounir Yehia, Joseph Gemayel et Nancy Kanbar, et la quatrième sur son aspect diplomatique, avec les ambassadeurs Joy Tabet, William Habib et Jihad Mourtada. Enfin, la cinquième table ronde était axée sur l'approche médiatique de la sécurité nationale, avec les journalistes Salah Salam, Ghayath Yazbeck et Nasri el-Sayegh.
commentaires (3)
Gemayel ; ça va ! Mais les réponses, du véritable sabir charabia....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
02 h 56, le 20 octobre 2015