Rechercher
Rechercher

À La Une - Proche-Orient

Israël installe des postes de contrôle à Jérusalem-Est

Une nouvelle tentative d'attaque au couteau a eu lieu contre un agent de sécurité israélien.

Israël a commencé mercredi à installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, parmi une série de mesures destinées à stopper une vague d'attentats. AFP / AHMAD GHARABLI

Israël a commencé mercredi à installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, parmi une série de mesures destinées à stopper une vague d'attentats qui a franchi un nouveau palier et dont la plupart des auteurs sont issus de cette partie palestinienne de la ville.

Le mort mardi de trois personnes dans deux attentats anti-israéliens, dont la première attaque à l'arme à feu dans un bus, a suscité l'alarme en Israël et réveillé le souvenir des attentats meurtriers de la deuxième Intifada, avivant une peur déjà largement répandue. Une nouvelle tentative d'attaque au couteau a eu lieu mercredi contre un agent de sécurité israélien près de la Vieille ville de Jérusalem. L'auteur a été abattu par la police, qui a laissé entendre qu'il était Palestinien. Un homme a également poignardé et blessé une femme près de la gare routière à Jérusalem-Ouest dans une attaque à l'arme blanche contre des Israéliens. Il a ensuite été "neutralisé" par des policiers, a indiqué la police israélienne. La police a décrit l'agresseur comme un "terroriste" arabe, ce qui fait généralement référence à un Palestinien dans le langage des forces de l'ordre israéliennes.

Devant cette flambée que rien ne semble arrêter, Israël a annoncé de nouvelles dispositions: Les règles de port d'armes vont être assouplies, les corps des auteurs d'attentats ne seront plus restitués à leur famille, 19 Palestiniens vont être déchus de leur titre de résidence à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, ont annoncé deux ministres.

Le gouvernement avait déjà annoncé dans la nuit la mobilisation de soldats au côté des policiers dans les villes israéliennes. En plus de démolir les maisons d'auteurs d'attentats - mesure déjà en vigueur - Israël va saisir leurs biens, a dit le gouvernement. Le gouvernement a aussi autorisé la police à "boucler ou à encercler les secteurs de friction ou de haine à Jérusalem", en fonction de la situation.

Dès mercredi matin, des policiers en armes contrôlaient une à une les voitures sortant de Jabel Mukaber, quartier de Jérusalem-Est d'où venaient les deux hommes qui ont semé la terreur dans un bus mardi et celui qui a précipité sa voiture sur un arrêt de bus. Les passagers sont devenus rares dans les bus de Jérusalem. "Je suis très inquiet", dit un homme à kippa d'une trentaine d'années sur la ligne 78, attaquée la veille. Il désigne sa poche où se trouve un spray anti-agression. Pourquoi alors prendre le bus ? "Je suis bien obligé, je n'ai pas de voiture".

 

(Lire aussi : Détachée de la population, l'Autorité palestinienne paraît aujourd'hui inutile)

 

'C'est habituel'
La mise en place de check-points est une mesure susceptible d'ajouter au ressentiment des Palestiniens dont elle complique la vie et les déplacements, par exemple ceux des enfants qui se rendent à l'école.
Deux hommes arrêtés et contrôlés au poste de Jabel Mukaber prennent l'affaire avec stoïcisme: "C'est habituel pour nous", dit l'un, sarcastique. La mesure prendra un caractère exceptionnel si elle s'étend. Les forces israéliennes ont disposé des blocs de béton pour filtrer le passage aux entrées d'un autre quartier agité, Essaouiya.

Les autorités israéliennes et palestiniennes ont été jusqu'alors impuissantes face à un mouvement de jeunes qui semble échapper à tout contrôle. Cette jeunesse palestinienne, née avec pour seul horizon le mur de séparation qui enferme la Cisjordanie, en butte aux vexations de l'occupation et de la colonisation, laisse exploser une hargne nourrie par les réseaux sociaux.

Depuis le 1er octobre et l'assassinat de deux colons juifs en Cisjordanie se sont succédé les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens et les attaques à l'arme blanche perpétrées par des Palestiniens.

 

(Reportage : « Je sors et je rentre comme je veux de l'école, mon institutrice n'a rien à dire »)

 

Réprobation jordanienne
Les violences ont fait sept morts côté israélien et une trentaine côté palestinien, dont plusieurs auteurs d'attentats. Il y a des dizaines de blessés d'un côté, des centaines de l'autre. La Jordanie, gardien de l'esplanade des Mosquées qui surplombe la Vieille ville de Jérusalem, a exprimé sa réprobation face à la décision israélienne d'installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, dénonçant des "mesures illégales".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit naviguer sur une voie étroite entre les appels à davantage de fermeté et l'impératif de ne pas enflammer encore plus les esprits. Les funérailles désormais quotidiennes alimentent la colère palestinienne. Des centaines de personnes ont suivi mercredi à Bethléem celles de Moataz Zawahra, 28 ans, tué la veille lors de heurts. "Nous ne sommes qu'au début du chemin. Tant que l'occupation existera, il y aura des martyrs, des prisonniers et des blessés", a dit sa mère Diya à l'AFP. Des dizaines de jeunes ont entrepris ensuite de lancer des pierres, des engins incendiaires et même des billes sur les soldats israéliens qui ont répliqué au gaz lacrymogène près du mur israélien qui coupe la Cisjordanie de Jérusalem.

La moitié des colonies juives de Cisjordanie ont décidé d'interdire aux Palestiniens l'entrée des zones d'habitation, mais non pas des zones d'activité économique, a dit le porte-parole de Yesha, la principale organisation de colons, Yigal Dilmoni. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius devait s'entretenir mercredi avec son homologue américain John Kerry avec la volonté d'enrayer l'escalade, a dit Paris.

 

Lire aussi
« L'intifada des couteaux » au cœur du conflit israélo-palestinien

Les jeunes Palestiniens lancent l’intifada 2.0 sur les réseaux sociaux

La révolte actuelle mènera-t-elle l’Autorité palestinienne à sa perte ?

 

Reportage
« La patrie n'appartient pas qu'aux garçons ! »

Israël a commencé mercredi à installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, parmi une série de mesures destinées à stopper une vague d'attentats qui a franchi un nouveau palier et dont la plupart des auteurs sont issus de cette partie palestinienne de la ville.
Le mort mardi de trois personnes dans deux attentats anti-israéliens, dont la première attaque à l'arme à feu...

commentaires (4)

A l(instar des postes de contrôle de ce héZébbb aux entrées des camps palestiniens du Liban.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 36, le 15 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • A l(instar des postes de contrôle de ce héZébbb aux entrées des camps palestiniens du Liban.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 36, le 15 octobre 2015

  • La difference est que originellement le palestinien est chez lui a Jerusalem et sur tout le territoire de Palestine usurpee . Et que le colon depuis 48 veut imposer son point de vue . Il ne faudra que jamais les colons aient la paix en pays usurpe .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 12, le 15 octobre 2015

  • DEPUIS TOUJOURS LES PALESTINIENS EUX-MEMES DONNENT DES EXCUSES ET JUSTIFIENT LES EXACTIONS ISRAELIENNES CONTRE EUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 12, le 15 octobre 2015

  • Cela devait arriver tot ou tard. Ce que les palestiniens ne comprennent toujours pas c est que tout action negative est confrontee par une reaction tout aussi negative. Qui s'y frotte s'y pique....

    IMB a SPO

    20 h 03, le 14 octobre 2015

Retour en haut