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À La Une - Liban

Militaires otages : les familles mettent la pression sur N. Machnouk et Salam

"La responsabilité du blocage dans le dossier n'incombe pas à l'Etat libanais, mais aux ravisseurs", affirme Abbas Ibrahim.

Les familles des militaires libanais otages des jihadistes, lors de leur sit-in, vendredi, devant la résidence du Premier ministre Tammam Salam. Photo Ani

Au lendemain de la manifestation des collectifs civils dans le centre-ville de Beyrouth, et qui a dégénéré en émeutes, les familles des militaires otages, craignant que le dossier de leurs proches ne soit renvoyé aux calendes grecques, ont de nouveau eu recours à la rue. Elles ont organisé vendredi un sit-in devant le siège du ministère de l'Intérieur à Sanayeh puis se sont rassemblées devant la résidence du Premier ministre à Mousseitbé.

Devant le ministère de l'Intérieur, les proches se sont assis à même le sol, bloquant la circulation. "Nous devons faire bouger les choses, sinon il sera trop tard. Ces militaires représentent tous le Liban. Si le dossier n'est pas clos, il n'y aura aucune solution, ni au niveau de la crise des déchets, ni à d'autres niveaux", a souligné Hussein Youssef, porte-parole des familles, à la chaîne LBCI. "Cela fait presque 11 mois que nous n'avons plus de nouvelles de nos proches aux mains du groupe Etat islamique", a-t-il ajouté.

Vingt-cinq soldats et policiers sont toujours aux mains des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra depuis les affrontements sanglants à Ersal, dans la Békaa, en août 2014. Quatre ont déjà été assassinés en captivité, et seuls quelques-uns ont été relâchés. Mardi, les familles ont manifesté devant la résidence du président de la Chambre Nabih Berry, à Aïn el-Tineh.

Marie Khoury, dont le frère Georges est aux mains des jihadistes d'al-Nosra est désemparée. "Cela fait quatre mois que nous sommes sans nouvelles des négociations". Mais elle s'accroche à une lueur d'espoir. "Après avoir rencontré le chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea jeudi, ce dernier nous a affirmé que le Qatar, médiateur dans ce dossier, est très optimiste. Un deal sera conclu, mais il reste un seul obstacle de taille, nous a-t-il dit, sans préciser lequel". La mère d'un autre militaire s'est directement adressée au "calife" de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi : "L'islam permet-il à une femme musulmane comme moi de dormir dans les rues? Acceptez-vous cela?", lui a-t-elle lancé.

A 15h20, le conseiller du ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, le général Mounir Chaaban, est venu à la rencontre des familles. Il leur a donné rendez-vous, mardi à midi, avec M. Machnouk. Cela n'a pas suffi à apaiser la douleur des proches. Ils ont ainsi décidé de se rendre à Mousseitbé, où réside le Premier ministre Tammam Salam, afin de se faire entendre.

Une fois sur place, les familles ont pu s'approcher de l'entrée de la résidence du Premier ministre. "Nous sommes venus ici pour lui rappeler que les militaires sont ses fils également, et que chaque goutte de leur sang qui est versée relève de sa responsabilité et de celle de tous les ministres", a lancé Marie Khoury. "Nous avons demandé à voir tous les responsables, mais nous n'avons pas eu de réponse", a-t-elle ajouté. Avant de quitter les lieux, l'un des proches s'est interrogé : "quel avenir attend nos fils?".

Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a de son côté indiqué que "la responsabilité du blocage dans le dossier des militaires retenus en otage n'incombe pas à l'Etat libanais, mais aux ravisseurs qui ne sont toujours pas disposés à régler cette question". "L'Etat a accepté le principe de l'échange. N'épargnant aucun effort, il n'a jamais hésité à récupérer les militaires. Les pays, qui ont joué les médiateurs, continuent à agir pour clore ce dossier", explique-t-il dans un entretien accordé au quotidien koweïtien al-Raï, qui sera publié samedi. "Ce sont les ravisseurs qui font obstacle. Nous avons proposé des solutions mais nous attendons toujours des réponses du Front al-Nosra et du Qatar", précise-t-il.

 

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