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Liban - Liban

Nominations sécuritaires : Le Groupe consultatif hostile à tout compromis

Au moins dix ministres ne soutiendront pas les promotions militaires, si jamais elles sont soumises au vote en Conseil des ministres.

Michel Sleiman a présidé hier la cinquième réunion du Rassemblement pour la République et accueilli chez lui les membres du Groupe consultatif. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre, Tammam Salam, devrait regagner Beyrouth tôt ce matin après avoir pris part à New York à la 70e Assemblée générale de l'Onu. Ce retour marque en principe la reprise de l'activité politique, puisqu'un Conseil des ministres devrait normalement être convoqué vers le début de la semaine prochaine par M. Salam et que la conférence de dialogue de Aïn el-Tiné doit aussi reprendre la semaine prochaine.
Si la reprise des assises de Aïn el-Tiné est acquise, rien n'est cependant moins sûr pour la réunion du gouvernement qui reste tributaire du degré d'avancement des tractations menées afin de dégager un compromis autour des nominations sécuritaires. Or jusque-là, le bilan de celles-ci reste négatif. Hier, le Groupe consultatif, qui rassemble au sein du gouvernement les ministres des Kataëb, de l'ancien président Michel Sleiman et des chrétiens indépendants (soit 8 ministres au total), a annoncé son opposition aux dernières propositions de compromis à ce sujet. Parallèlement, les ministres des Affaires sociales, Rachid Derbas, et de la Justice, Achraf Rifi, sont également hostiles à l'arrangement concocté par le chef du PSP, Walid Joumblatt, ce qui porte à 10 le nombre de ministres opposés aux acrobaties proposées pour pouvoir donner au chef des commandos de l'armée, également gendre de l'ancien chef du CPL, Michel Aoun, le général Chamel Roukoz – qui doit prendre sa retraite ce mois-ci – la possibilité d'accéder à la tête de l'armée.
Si l'ancien chef de l'État, Michel Sleiman, qui préside le Groupe consultatif, a exprimé de manière nuancée ses réserves au sujet de l'issue de secours proposée, le ministre de la Défense, Samir Mokbel, a annoncé sans ambages que les ministres concernés, soit les 8, ne voteront pas en faveur des promotions militaires si jamais celles-ci sont soumises au vote en Conseil des ministres. De toute façon, la convocation d'un Conseil des ministres reste tributaire des résultats de l'entretien que le chef du gouvernement doit avoir dans les prochains jours avec le président de la Chambre, Nabih Berry.


Le Groupe consultatif s'est réuni à la résidence de Michel Sleiman à Yarzé, en présence de l'ancien chef de l'État Amine Gemayel. M. Mokbel, qui a donné lecture du communiqué final, a mis en garde contre « tout compromis qui sera élaboré au détriment de la structure de l'armée et de la hiérarchie militaire » et jugé « capital de tenir la troupe à l'écart des politiques de complaisance et des partages d'influences ».
M. Sleiman, qui a plus tard présidé une réunion de sa formation, le Rassemblement pour la République, à l'hôtel Lancaster-Tamara, s'est indigné de ce que l'armée est devenue « une sorte de fromage qu'on découpe en parts, suivant les appétits politiques ». « Comment peut-on encore assister en spectateurs aux tentatives d'introduire les luttes partisanes et confessionnelles au sein de l'armée » ? s'est interrogé l'ancien président qui a par ailleurs exprimé son mécontentement parce que « la responsabilité des parties locales qui bloquent la présidentielle reste occultée alors que la vacance à la tête de l'État dure depuis près d'un an et demi ». Il a mis en garde contre tout compromis portant sur l'ordre du jour de la conférence de dialogue et notamment l'action du gouvernement et du Parlement, répondant ainsi indirectement au général Michel Aoun, qui avait annoncé mardi qu'il n'y aura pas de nouveau directeur général des FSI, s'il n'y a pas un nouveau commandant en chef de l'armée et qu'en tout état de cause, le CPL refuse toute modification des règles de fonctionnement du Conseil des ministres.


M. Sleiman est revenu à la charge au sujet de la présidentielle, réaffirmant que l'élection d'un nouveau chef de l'État représente « la seule voie pouvant déboucher sur un règlement des crises qui s'accumulent ». « Elle sera suivie de la formation d'un nouveau gouvernement qui prendra en considération les revendications populaires puis des législatives qui seront organisées dès qu'une nouvelle loi électorale sera votée. À ce moment-là, le nouveau Parlement pourra renouveler sa confiance au président élu ou au contraire, réduire son mandat pour une fois, à titre exceptionnel », a-t-il expliqué.

 

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Le Premier ministre, Tammam Salam, devrait regagner Beyrouth tôt ce matin après avoir pris part à New York à la 70e Assemblée générale de l'Onu. Ce retour marque en principe la reprise de l'activité politique, puisqu'un Conseil des ministres devrait normalement être convoqué vers le début de la semaine prochaine par M. Salam et que la conférence de dialogue de Aïn el-Tiné...

commentaires (3)

LE PAYS EST DEVENU UN THEATRE...OU LA TRAGEDIE LA PLUS TRAGIQUE SE JOUE A SON DETRIMENT... PAR SES PROPRES ENFANTS !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 08, le 02 octobre 2015

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Commentaires (3)

  • LE PAYS EST DEVENU UN THEATRE...OU LA TRAGEDIE LA PLUS TRAGIQUE SE JOUE A SON DETRIMENT... PAR SES PROPRES ENFANTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 08, le 02 octobre 2015

  • JOUMBLATT C'EST UN PRÉSIDENT ET UN PREMIER MINISTRE EN MÊME TEMPS. IL NOMME ROUKOZ À LA TÊTE DE L'ARMÉE COMME IL A NOMMÉ LE HEZBOLLAH AU GOUVERNEMENT. TAYMOUR SAIT FAIRE AUTANT ? BIENVENU TAYMOUR.

    Gebran Eid

    12 h 43, le 02 octobre 2015

  • "Sleïméééne a réaffirmé que l'élection d'un nouveau chef de l'État sera suivie de la formation d'un nouveau gouvernement qui prendra en considération les revendications populaires puis des législatives qui seront organisées dès qu'une nouvelle loi électorale sera votée. À ce moment-là, le nouveau Parlement pourra renouveler sa confiance au président élu ou au contraire, réduire son mandat pour une fois, à titre exceptionnel." ! C'est quoi ce charabia d'une possibilité de réduction du mandat ? S'il est élu, cela veut dire qu'il devra rester sinon on avoue implicitement que ce parlement n'est pas légitime ! Faiblard, ce "genre" d'argumentation !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 24, le 02 octobre 2015

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