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Liban - Présidentielle

Le 21 octobre, date de la trentième séance électorale

Les joutes verbales ont repris à la Chambre.

Les députés Antoine Zahra, Samy Gemayel et Marwan Hamadé arrivent, hilares au Parlement suivis de Jean Oghassabian, Elie Keyrouz et Mohammed Kabbani (Nasser Traboulsi).

Avec 42 députés présents hier au Parlement dont 37 seulement dans l'hémicycle, pour la 29e réunion électorale, il n'a pas fallu plus de quelques minutes au secrétaire général de la Chambre pour annoncer le report de la séance. Prochain rendez-vous le 21 octobre pour une trentième réunion, ratée d'avance.
Sauf que celle d'hier s'est distinguée des autres par la reprise des conférences de presse et des joutes oratoires. Se sont ainsi succédé à la tribune les députés Boutros Harb, par ailleurs ministre des Télécommunications, Fouad Siniora, Georges Adwan et Ahmad Fatfat dont les propos au sujet de la politique suivie par le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, ont entraîné une contre-attaque du député aouniste, Hikmat Dib.
« Nous avons l'impression en venant ici que nous jouons un rôle sur les planches, sans rapport aucun avec la réalité, ce qui est en soi une insulte à l'autorité législative et une insulte pour nous parce que nous tolérons cette mascarade qui expose le Liban et son système démocratique au danger », a martelé d'emblée M. Harb, qui s'est élevé contre le blocage de la présidentielle et qui a critiqué « ceux qui pensent que la conférence de dialogue qui se tient pour le moment leur fournit un prétexte supplémentaire pour retarder l'élection présidentielle, en attendant de meilleures conditions régionales et internationales ». M. Harb a assuré qu'il compte soulever ce point à la prochaine séance de dialogue et exiger que le dossier de la présidentielle soit soumis en priorité au débat.
La conférence de presse que M. Ahmad Fatfat a tenue par la suite était en fait une réponse au général Michel Aoun, qui avait durci sa position mardi et rejeté tout compromis au niveau du dossier des nominations sécuritaires. M. Fatfat a estimé que « l'emportement » du général Aoun est « une réaction aux commentaires faits le jour même par le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, durant la réunion de la commission parlementaire des Travaux publics, au sujet d'infractions graves qui ont coûté à l'État 135 millions d'euros et qui ont été repérés dans les contrats pour la maintenance des centrales électriques ». « Le ministre des Finances a tenu des propos plus graves encore lorsqu'il avait affirmé que si nous traversions une période normale, certaines personnes auraient été jetées en prison. C'est ce qui a irrité le général Aoun (...) qui a le droit de rejeter les compromis, il est vrai, mais qui doit comprendre, lui et son public, que ce pays est fondé sur la coexistence et sur la démocratie consensuelle. Les compromis sont en définitive un moyen pour respecter les droits de tous et sont la base du fonctionnement de ce pays », a déclaré Ahmad Fatfat, en insistant sur le fait que « ceux qui rejettent cette logique ne peuvent pas s'imposer un droit de veto en Conseil des ministres, bloquer la présidentielle et paralyser le Parlement et le Conseil des ministres en même temps ». « Sommes-nous aujourd'hui dans un pays démocratique qui croit en la coexistence et le consensus ou dans une dictature ? Telle est la question que nous adressons au général Aoun », a poursuivi le député en fustigeant la façon avec laquelle l'ancien chef du CPL avait géré le pays du temps où il était Premier ministre et en l'accusant, en des termes très durs, de miser sur l'évolution de la situation dans la région pour accéder à la tête de la République. Selon lui, il serait inutile d'espérer une solution quelconque des nombreux problèmes qui se posent si un président de la République n'est pas élu d'abord.

L'importance du dialogue
La réponse du CPL n'a pas tardé et c'est du Parlement qu'elle a fusé. Le député Hikmat Dib, dont le bloc boycotte l'élection présidentielle, a tenu dans son bureau une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé avoir été « piqué au vif par les rumeurs et les mensonges (de son collègue) au point de faire le déplacement jusqu'à la place de l'Étoile pour mettre les points sur les i ». Il a reproché à M. Fatfat d'« exploiter l'échéance présidentielle afin de lancer des mensonges », avant d'indiquer que le ministre des Finances « n'avait pas accusé le ministre de l'Énergie de l'époque, Gebran Bassil, d'avoir dilapidé les 135 millions d'euros mais avait au contraire démenti ces informations ». Il a invité les médias à suivre cette affaire jusqu'au bout, rappelant qu'il y a deux semaines, des accusations sur un détournement de 700 millions de dollars avaient été avancées avant que son bloc, a-t-il poursuivi, ne montre qu'elles sont infondées.
Par la suite, MM. Fouad Siniora et Georges Adwan ont tenu une conférence de presse conjointe. Tout en soulignant l'importance du dialogue, le chef du bloc parlementaire du Futur a lui aussi défendu les compromis proposés en vue d'un déblocage, mais en soulignant qu'ils doivent être conformes à la Constitution.
« Il n'y a pas d'alternative au dialogue, a-t-il déclaré. Il n' y a pas eu d'avancées dans le dialogue avec le Hezbollah mais nous continuerons à dialoguer ensemble et maintiendrons un minimum de communication ». « Nous avons la conviction qu'en politique il y aura sûrement des compromis mais il est important que ces compromis respectent la Constitution ».
M. Siniora a fait état de « différents points de vue » exprimés au sein du courant du Futur au sujet des nominations militaires proposées. « Mais au final, la décision qui sera prise sera unie », a-t-il dit, en insistant de nouveau sur le fait que « la paralysie du pays est due à l'incapacité de pourvoir à la vacance présidentielle ». « Les Libanais doivent faire face à de nombreuses crises en plus de celles qui ont lieu dans la région et qui ont un impact sur le pays, mais nous ne devons nous concentrer sur aucun dossier avant celui de la présidentielle », a affirmé M. Siniora.
À son tour, M. Adwan a indiqué avoir examiné avec le chef du bloc parlementaire du Futur du dossier des nominations sécuritaires « pour dissiper les malentendus apparus la semaine dernière ». « La Constitution et la loi sont la base lorsque nous traitons un sujet, a-t-il déclaré. Est-ce que quelqu'un pense qu'en ne respectant pas la loi et la Constitution nous pourrons réactiver les institutions ? Nous serons, de cette manière, en train de détruire ce qui reste des institutions. »

Avec 42 députés présents hier au Parlement dont 37 seulement dans l'hémicycle, pour la 29e réunion électorale, il n'a pas fallu plus de quelques minutes au secrétaire général de la Chambre pour annoncer le report de la séance. Prochain rendez-vous le 21 octobre pour une trentième réunion, ratée d'avance.Sauf que celle d'hier s'est distinguée des autres par la reprise des...

commentaires (2)

OU - LA POLICHINNERIE...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 24, le 01 octobre 2015

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Commentaires (2)

  • OU - LA POLICHINNERIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 01 octobre 2015

  • BANDITS, en sus de CLOWNS !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 18, le 01 octobre 2015

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