Hariri pourrait approuver les nominations sécuritaires, selon Machnouk

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé mardi que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, pourrait approuver les promotions des responsables sécuritaires et militaires si elles contribuaient à la stabilité du pays. « Le courant du Futur approuve tout ce qui contribue à assurer la stabilité », a fait savoir M. Machnouk. « Je peux assurer que Saad Hariri soutient toujours la stabilité du gouvernement et le dialogue, et si ces promotions contribuent à la stabilité, il sera en leur faveur sans aucun doute », a-t-il ajouté au terme de sa rencontre avec le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa.
Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a récemment proposé de promouvoir aux grades supérieurs plusieurs responsables militaires et sécuritaires. Cela permettrait à ceux d'entre eux, qui devaient partir à la retraite, d'accéder à des postes supérieurs. Le chef des commandos, le général Chamel Roukoz, gendre du général Michel Aoun, pourrait à cet égard espérer accéder à la tête de l'armée dans un tel cas de figure.
La convocation du cabinet dépend, selon des sources politiques, des résultats des contacts en cours entre le chef du législatif, Nabih Berry, Saad Hariri et M. Joumblatt pour régler le dossier des promotions sécuritaires, une demande-clé exprimée par le Courant patriotique libre.
D'autres sources au Grand Sérail ont affirmé au quotidien Daily Star que le Premier ministre Tammam Salam compte convoquer le cabinet après son retour jeudi de New York où il participe aux réunions de l'Assemblée générale de l'Onu, mais aucune date n'a été fixée pour cette session, ni son ordre du jour n'a été établi.
Dans son discours mercredi à l'Onu, M. Salam devrait souligner la nécessité de mettre fin au vide présidentiel qui dure depuis 16 mois et demander de l'aide internationale pour faire face à la présence de plus de 1,2 million de réfugiés syriens sur le territoire libanais. De New York, il a souligné la nécessité de convoquer le cabinet, qui ne s'est pas réuni depuis le 9 septembre pour aborder les questions urgentes dont la crise des déchets.
Les promotions sécuritaires sont considérées comme essentielles pour la relance du rôle du Parlement et celui du Conseil des ministres. Des sources du CPL ont néanmoins averti contre une éventuelle convocation du cabinet sans un accord préalable concernant les promotions sécuritaires, ce qui aurait de graves répercussions sur le sort du gouvernement et sur la situation politique du pays. Ces sources ont ajouté que la réunion du Conseil, dans ce cas, conduirait probablement à une escalade de la manifestation prévue par le CPL près du palais présidentiel à Baabda le 11 octobre.
Parmi ceux qui s'opposent farouchement aux promotions sécuritaires figurent le ministre de la Défense, Samir Mokbel, proche de l'ancien président Michel Sleiman, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, le courant du Futur et des ministres indépendants tels que le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, et le ministre du Tourisme, Michel Pharaon.
Le cabinet a été paralysé pendant des mois à cause du différend concernant le mécanisme de prise de décision en l'absence du président de la République et la question controversée des officiers militaires et sécuritaires.
Si un accord était conclu sur les promotions sécuritaires et militaires, il ferait revivre la vie législative et le général Aoun assistera à nouveau aux séances législatives, surtout après que le chef du législatif Nabih Berry eut accepté d'adjoindre à l'ordre du jour la réforme électorale et un projet de loi permettant aux étrangers d'origine libanaise de récupérer leur nationalité – deux exigences posées par le CPL et les Forces libanaises pour assister aux sessions parlementaires.