Le chef du parti Kataëb, hier, au cours de sa conférence de presse. Photo Dalati et Nohra
Pour le leader du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, le prochain président de la République « ne doit appartenir ni au 14 ni au 8 Mars, mais doit faire preuve de compétence et d'une certaine capacité à gérer les crises ».
S'exprimant hier dans le cadre d'une conférence de presse organisée au siège du parti, à Saïfi, M. Gemayel a déclaré que « les réunions en aparté et l'ancienne mentalité des chambres noires ne sont plus efficaces aujourd'hui. Plus aucune décision ne peut être prise désormais en dehors du Conseil des ministres ». Il a ainsi appelé l'ensemble de la classe politique à « assumer ses responsabilités en élisant un président compétent, consensuel et non affilié à un axe ».
Et le député du Metn d'ajouter : « Si le gouvernement voulait faire preuve de sérieux dans la gestion de la crise, il se serait en permanence réuni d'office afin de tenter de trouver une solution à la pile de problèmes dont souffre le pays et qui nécessitent un suivi quotidien, et il en est de même pour les séances de dialogue. »
Samy Gemayel a également estimé que « toute solution doit émaner de la Constitution et c'est sur quoi nous sommes parvenus à nous entendre lors des séances de dialogue. Ainsi, nous avons exclu toute élection au suffrage universel et d'autres propositions encore » qui ne sont pas en harmonie avec la Constitution.
Et de relever qu'il avait obtenu « la tenue des séances successives du dialogue national et d'un Conseil des ministres ».
Abordant par ailleurs le dossier de la présidentielle, le chef du parti Kataëb a affirmé qu'à l'aune des dissensions internes actuelles, le président ne peut « ni être du 8 Mars et affilié à l'Iran ni du camp du 14 Mars et proche de l'Arabie saoudite ». « Il faut transcender les intérêts personnels et choisir un président consensuel, capable d'unir les Libanais, quelqu'un de compétent qui puisse gérer les différents dossiers et les crises sociales et économiques pressantes, mais aussi qu'il sache diriger un gouvernement de technocrates », a-t-il noté.
Il a ensuite fait part de sa déception concernant l'adoucissement du mouvement de protestation, appelant les activistes en charge du mouvement à ne pas baisser les bras « et continuer à faire pression car ce mouvement populaire est décisif pour la suite du dialogue national ». « Nous continuerons à aider de notre mieux ce gouvernement, mais lorsque nous aurons le sentiment que cela n'avance en rien, nous rejoindrons alors les manifestations à notre manière », a-t-il ajouté.
Revenant sur le dossier des nominations au niveau des hauts gradés de l'armée, Samy Gemayel a déclaré que l'ancienne méthode des pourparlers en aparté et des chambres noires ne porte plus ses fruits et que toute décision qui doit être prise doit recevoir l'aval de « huit ministres qui nous représentent, nous, ainsi que la Rencontre consultative (du président Michel Sleiman), en plus de Boutros Harb et de Michel Pharaon ».
Le chef du parti Kataëb a conclu sa conférence de presse en affirmant que « le plan du ministre Akram Chehayeb » pour la gestion de la crise des déchets ménagers « n'est pas parfait, mais a néanmoins pris en compte la proposition du parti Kataëb en ce qui concerne la décentralisation de la gestion des déchets ». Et d'ajouter sur ce plan : « La pluie arrive, et, lorsqu'elle tombera, elle emportera sur son passage les ordures, l'État, le gouvernement et sa légitimité (...). Le Premier ministre doit donc prendre une décision courageuse concernant ce dossier et faire appliquer le plan. »