Tammam Salam, hier, en compagnie de David Hale. Photo Dalati et Nohra
L'ambassadeur des États-Unis, David Hale, s'est entretenu hier au Grand Sérail avec le Premier ministre Tammam Salam.
Dans un communiqué, le diplomate a précisé que l'entretien avait pour but de discuter de la prochaine visite de M. Salam à New York, où il prendra part à l'Assemblée générale des Nations unies et la réunion ministérielle du Groupe d'appui international pour le Liban, « une réunion qui confirme la constance de l'appui de la communauté internationale à la stabilité, la souveraineté et la sécurité du Liban », a souligné M. Hale.
En ce qui concerne l'appui des États-Unis, « notre soutien à l'armée est maintenu solidement », a poursuivi M. Hale, avant d'annoncer que son gouvernement « allouera une somme additionnelle de 59 millions de dollars US à l'armée libanaise, pour des équipements militaires de protection des frontières ».
En outre, l'ambassadeur US a fait état d'un « nouveau transfert de fonds de l'Arabie saoudite aux États-Unis pour l'achat d'équipements américains pour l'armée libanaise. Ces fonds, combinés aux donations américaines, aideront l'armée à développer sa capacité de frappe aérienne ». Précisant que « les détails exacts de ce plan seront fournis ultérieurement », l'ambassadeur a souligné que « ce transfert de fonds et ce projet prouvent l'efficacité et la force du partenariat entre le Liban, l'Arabie saoudite et les États-Unis, en faveur du renforcement des capacités de l'armée.
La présidentielle, puis des législatives
D'une manière générale, « que ce soit à travers l'appui politique, l'aide militaire ou l'aide humanitaire, les États-Unis se tiendront toujours aux côtés du Liban », a déclaré David Hale. « Ce sont nos actions qui constituent le véritable indice d'évaluation de notre engagement en faveur de la stabilité du Liban », a-t-il affirmé, avant d'énumérer les principales aides versées au Liban depuis dix ans.
« Ces actions incluent des investissements américains de plus de 1,3 milliard de dollars en aide pour la sécurité du Liban, au cours des dix dernières années », a ajouté M. Hale. « De plus, cette année, le Liban est le cinquième récipiendaire du financement militaire étranger des États-Unis, a-t-il souligné. Le Liban est également le cinquième bénéficiaire de l'entraînement bilatéral américain pour votre personnel militaire. Les États-Unis ont fourni près d'un milliard de dollars US en aide aux communautés d'accueil et aux réfugiés syriens depuis l'éclatement tragique du conflit en Syrie. Et notre aide au développement pour la dernière décennie doit dépasser le milliard de dollars, l'objectif étant d'aider au développement d'opportunités génératrices de revenus, comme l'éducation et les services. »
« Pour ce qui est de la stabilité, aucune aide étrangère ou aucune bonne volonté ne peut remplacer la stabilité émanant de la bonne gouvernance, a affirmé l'ambassadeur US. Et celle-ci ne peut naître que de l'intérieur. Je sais que les leaders libanais œuvrent pour la relance du gouvernement et la reprise du dialogue sur des sujets plus profonds. Ces efforts sont louables », a-t-il souligné. Il a réitéré, dans ce cadre, l'appel des États-Unis à « la réunion du Parlement pour élire un président de la République au plus vite et pour fixer la date des prochaines législatives ».
« Aucun appui aux protestations »
M. Hale a en outre soutenu le principe du mouvement civil de protestation, tout en veillant à démentir toute implication de Washington à ce niveau. « Les citoyens partout aspirent à un État qui protège leur liberté d'expression et de réunion, a-t-il déclaré. Les citoyens partout ont la responsabilité d'exercer leurs droits pacifiquement. La reddition de comptes s'impose lorsque l'un ou l'autre des droits et devoirs est transgressé. Nous soutenons ces droits universels et incitons au respect de ces responsabilités dans le monde. Les États-Unis soutiennent ces principes au Liban, ainsi que le droit de la société civile de faire entendre ses points de vue et ses frustrations, à l'instar du Premier ministre. Mais les États-Unis ne sont en aucun cas impliqués, ni directement ni indirectement, dans les manifestations civiles actuelles, et ils ne ferment pas les yeux sur la violence ou le sabotage des propriétés privées. »
Bnechii
Par ailleurs, David Hale s'est rendu hier au domicile du député Sleiman Frangié, à Bnechii, au Nord. L'entretien s'est déroulé en présence du ministre Raymond Araiji et du conseiller du diplomate, Fadi Hafez.