S&P plus pessimiste pour l’économie libanaise

L'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a abaissé sa perspective d'évolution de l'économie du Liban de « stable » à « négative », principalement en raison de « l'incertitude politique au Liban et des tensions observées dans la région (qui) vont continuer à peser sur la croissance économique à moyen terme » , selon un communiqué publié hier. Elle a en revanche maintenu sa notation souveraine à « B-/B », soit celle correspondant aux émetteurs présentant une faible garantie de remboursement à long terme.
L'agence estime notamment que « le bon fonctionnement du gouvernement libanais est mis à mal. Le Parlement, dont le mandat devait prendre fin en juin 2013, a voté pour une seconde fois la prorogation de son mandat à 2017. Il a également échoué à élire un président depuis mai 2014 et n'a pas adopté un budget depuis 2005 ».
Dans ces conditions, S&P considère que l'investissement, la consommation domestique, le tourisme, les services financiers, le commerce et les investissements étrangers resteront modérés. L'agence estime néanmoins que l'impact positif de la baisse des prix du pétrole sur le revenu et le troisième plan de relance de 1 milliard de dollars de la Banque du Liban devraient permettre de soutenir une faible croissance, estimée en moyenne à 3 % pour la période 2015-2018.
« Les finances publiques et la flexibilité budgétaire resteront contraintes par les dépenses structurelles, dont les transferts à EDL, ainsi que par les paiements d'intérêts élevés, qui représentent environ 40 % des revenus des administrations publiques. Nous ne prévoyons pas de grands progrès en matière de réformes structurelles pouvant conduire à un ajustement budgétaire durable », relève en outre le communiqué.
S&P prévient enfin qu'elle pourrait réviser à la baisse la note du pays « dans les 12 prochains mois si la croissance économique était plus faible que nos anticipations, ou si l'actuelle agitation politique devait s'amplifier et dégénérer en un conflit domestique ou en des risques importants pour la stabilité institutionnelle ».