Les combats entre le régime et les islamistes à Deir ez-Zor et la prise de la base d’Abou Douhour (notre photo) ont fait plus d’une centaine de morts dans les deux camps. Omar Haj Kadour/AFP
La Russie a défendu, hier, l'envoi de matériel militaire à la Syrie de Bachar el-Assad, dont l'armée est en grande difficulté à la fois face à el-Qaëda et à l'État islamique (EI) dans le nord-ouest et l'est du pays.
« Nous avons aidé, continuons d'aider et aiderons le gouvernement syrien pour fournir à son armée tout ce dont elle a besoin », a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Mais il ne s'agit pas de « mesures supplémentaires » par rapport aux accords existants entre les deux pays, a-t-il précisé. Selon le quotidien financier russe Kommersant, Moscou livre à Damas du matériel militaire, des armes légères, des lance-grenades, des véhicules blindés de transport de troupes et des poids lourds. Dans son édition d'hier, ce journal russe dit avoir obtenu ses informations auprès de sources proches du secteur de l'armement. Il explique que la Syrie a effectué des règlements auprès de la Russie pour acquérir des systèmes de défense aériens S-300, mais Moscou aurait ensuite décidé de ne pas livrer ces armements et de proposer les armes et équipements évoqués par Kommersant. Pour leur part, des responsables américains ont affirmé ces derniers jours avoir observé dans la province d'Idleb une dizaine de véhicules blindés de transport de troupes et des dizaines de soldats venus de Russie, le grand allié de Damas. Selon ces responsables américains, l'arrivée ces derniers jours de deux avions cargos géants et d'un avion de transport de passagers suggère la construction d'une « base aérienne avancée » à Lattaquié. Si la Russie reste évasive sur les modalités exactes de sa présence en Syrie, Moscou a fait part à plusieurs reprises de son souhait d'organiser une rencontre entre Vladimir Poutine et Barack Obama à New York. La Maison-Blanche dit n'avoir reçu aucune information sur un quelconque projet allant dans ce sens.
« Soldats exécutés »
Sur le terrain, dans l'Est, au moins 54 combattants ont été tués mercredi au cours d'intenses combats entre les forces du régime et le groupe État islamique qui s'approche de l'aéroport militaire de la ville de Deir ez-Zor (Est), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Il s'agit de l'une des attaques les plus violentes lancées par l'EI contre l'aéroport. Dix-huit soldats ont été tués ainsi que 36 membres de l'EI », a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
Le Front al-Nosra et d'autres groupes rebelles islamistes, qui se sont eux emparés fin mars de la capitale provinciale d'Idleb, ont pris mercredi dans cette même province l'aéroport d'Abou Douhour qu'ils assiégeaient depuis plus de deux ans. Les combattants ont mené deux attentats-suicide à la voiture piégée, dont l'un a été perpétré par un enfant, selon lui. Il y a eu au moins 56 morts hier et au moins 40 prisonniers et des dizaines de disparus , a affirmé, hier, M. Abdel Rahmane à l'AFP. « Certains soldats ont été exécutés. »
D'ailleurs, al-Nosra a publié sur Twitter des photos d'une quinzaine d'hommes présentés comme des soldats d'Abou Douhour « aux mains des moujahidin ». Ils apparaissent torse nu, un peu malingres, la barbe et les cheveux hirsutes.
(Source : AFP)
commentaires (1)
Et un coup dur de plus. Au fait nous n'entendons plus rien sur le Qalamoun et Zabadani. Ça chauffe et... Le Hezbollah n'obtient toujours rien sur le plan politique au Liban. Un nouveau choix stratégique Aouniste qui tombe a l'eau et bientôt Aoun devra se demander s'il peut encore compter sur la voix de sa propre femme! Au train ou il va je me demande si en tout bon sens il voterai pour soi même!?
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 07, le 11 septembre 2015