Rechercher
Rechercher

Économie - Énergie

Le photovoltaïque hybride, une solution contre le rationnement au Liban

Vedettes de la nouvelle édition du Beirut Energy Forum, les systèmes photovoltaïques hybrides sont au centre de plusieurs projets d'équipement des collectivités et entreprises libanaises.

Pour les professionnels du photovoltaïque, les systèmes hybrides, comme celui installé sur le toit de l’ABC d’Achrafieh, représentent une solution particulièrement adaptée au Liban. Photo DR

Souvent abordées comme des alternatives à la production d'électricité traditionnelle, les énergies renouvelables pourraient également jouer le rôle de supplétif d'un réseau public d'électricité libanais qui en aurait bien besoin. Il faut dire qu'à l'exception de quelques exemples isolés – comme la centrale photovoltaïque située à l'embouchure du fleuve de Beyrouth mise en service à la fin avril ou la conversion partielle de certains centres commerciaux à l'énergie solaire, comme l'ABC à Achrafieh –, tout ou presque reste encore à faire pour atteindre les 12 % d'énergie renouvelable visée par le plan global pour l'énergie lancé en juin 2010 par Gebran Bassil. « Cette part ne dépasse toujours pas les 1 % de la production totale d'électricité au Liban », confirme à L'Orient-Le Jour, Hassan Harajli, chef du projet Cedro, piloté par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
La perspective de voir le Liban atteindre ces objectifs d'ici à 2020 – la date butoir du plan initial – étant certainement compromise, certains professionnels du photovoltaïque, présents lors de l'inauguration de la sixième édition du Beirut Energy Forum (BEF), ont adapté leurs ambitions à cette réalité. Ils misent désormais dans l'équipement des sociétés ou des petites collectivités et basent leur stratégie sur l'utilisation de systèmes photovoltaïques hybrides.

Facturation nette
Ces dispositifs assurent la production et la gestion de l'électricité fournie par des capteurs solaires avec une autre source génératrice de courant. Cette dernière peut être individuelle – groupe électrogène, éolienne, système hydroélectrique – ou collective, ce type d'installation pouvant être directement alimenté par le réseau public d'électricité.
L'avantage pour l'utilisateur se situe au niveau de la réduction de sa facture énergétique, à travers notamment le processus de facturation nette. À travers ce service, qui n'est pas encore proposé par Électricité du Liban (EDL), le fournisseur d'électricité permet à ses abonnés de déduire de leur facture globale la part d'énergie produite par leurs générateurs particuliers. « Ce système est particulièrement adapté aux périodes de rationnement en électricité », développe Xavier Vallvé, directeur général de Trama TecnoAmbiental, une société de génie-conseil dans le domaine de la production décentralisée d'énergie basée en Espagne.
Mais bien qu'ils soient la plupart du temps équipés d'un système de batterie afin de stocker le surplus d'énergie fourni, les systèmes photovoltaïques hybrides se heurtent encore à des difficultés liées à l'optimisation des énergies utilisées. « Plus la part d'énergie solaire produite par le système hybride augmente, plus la rationalisation des dépenses d'énergie devient compliquée », poursuit M. Vallvé, soulignant que le problème est toutefois mineur pour les installations qui produisent moins de 22 % d'énergie solaire. « Au-dessus de ce seuil, la question du stockage du surplus devient centrale, surtout pour les installations reliées au réseau public, dans la mesure où la facturation nette ne peut pas absorber tous le surplus », ajoute-il.

(Lire aussi : Dix pour cent d'électricité photovoltaïque d'ici à 2020 ?)

 

120 unités décentralisées
Cedro fait partie des projets qui misent sur le photovoltaïque hybride. Lancé en 2007 et mis en œuvre par le Pnud, ce projet de 3,3 millions de dollars financé à 50 % par l'Union européenne (UE) dans le cadre de sa politique de voisinage en Méditerranée ambitionne à terme la construction de près de 120 unités décentralisées de production électrique de moins de 100 kilowatts crête – l'unité de mesure représentant la puissance maximale d'une installation – en misant notamment sur ce procédé. Ouvert aux investisseurs privés, ce projet est entré dans sa phase 4 en 2014 et a déjà permis d'équiper plusieurs écoles comme à Chebaa ou à Deir el-Qamar.
Le Pnud est également présent sur un projet de création d'unités décentralisées de production d'énergie renouvelable. Lancé en 2014 pour une période de trois ans et doté d'un budget de plus de 1,5 million de dollars, ce projet veut faciliter l'installation de près de 1,75 mégawatt (MW) réparti en plusieurs unités de production de petite taille basées sur les énergies renouvelables.

 

Pour mémoire
Chauffe-eau : le Liban carbure au solaire

Pourquoi le Liban est-il encore plongé dans l'obscurité ?

L’État investit dans un nouveau parc de panneaux solaires à Zahrani

À Taanayel, arcenciel fait le pari du solaire

Souvent abordées comme des alternatives à la production d'électricité traditionnelle, les énergies renouvelables pourraient également jouer le rôle de supplétif d'un réseau public d'électricité libanais qui en aurait bien besoin. Il faut dire qu'à l'exception de quelques exemples isolés – comme la centrale photovoltaïque située à l'embouchure du fleuve de Beyrouth mise en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut