Le Hezbollah a renouvelé hier, par la voix de ses députés, son soutien au Courant patriotique libre dans ses revendications et à la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, à la présidence de la République.
« Nous voulons un vrai président pour le Liban, capable de défendre l'équilibre, le partenariat et la formule libanaise », a ainsi indiqué le député Nawaf Moussaoui au cours d'un meeting à Mlita (Nabatiyé), en présence notamment du député du CPL Ziad Assouad. « En deux mots, voire même en un seul, il s'agit du général Aoun, sur base du fait qu'il est un président maronite fort », a souligné M. Moussaoui, au terme d'un réquisitoire contre « l'unilatéralisme et le despotisme qui sont au pouvoir depuis l'an 2005 ».
« Un partenaire essentiel »
« Le CPL a surpris tous ceux qui avaient parié sur sa faiblesse, à travers cette manifestation populaire massive, qui a confirmé la représentativité réelle du général Michel Aoun dans la rue chrétienne », a affirmé de son côté le député Hassan Fadlallah, au cours d'une cérémonie funèbre à Houla (Liban-Sud), en allusion au rassemblement aouniste à la place des Martyrs, vendredi dernier.
« Cette grande manifestation est un message clair que ce courant possède de l'influence, de l'efficacité et de la popularité, ce qui l'autorise à être le partenaire chrétien essentiel au niveau étatique. C'est sur cette base qu'il réclame le partenariat, ainsi que le fait d'être président de la République, représentant réel de la communauté à laquelle il appartient », a poursuivi M. Fadlallah.
« Cette manifestation a également montré que la popularité des options du CPL et du général Aoun est très importante. Tous ceux qui ont mené des campagnes contre lui, surtout depuis 2006, lors de son entente avec le Hezbollah, lorsqu'il a pris sa position historique aux côtés de la résistance face à l'ennemi israélien, faisaient de la propagande. Les gens sont descendus dans la rue et ont dit au général Aoun : "Nous sommes avec vos options, notamment l'entente avec la résistance et ses positions, que ce soit face à l'ennemi israélien ou takfiriste" », a-t-il ajouté.
« L'échec de l'État »
Le député Ali Fayad est resté pour sa part moins explicite, estimant que « ce dont a besoin le peuple, c'est de se soumettre à la volonté populaire, et de considérer que cette dernière est une donne incontournable ». M. Fayad, qui s'exprimait au cours d'une cérémonie à Aïnata (Liban-Sud), a prôné l'adoption de la proportionnelle comme loi électorale pour les législatives, appelant « à prendre en considération la tendance la plus populaire au sein de la composante chrétienne pour l'élection présidentielle ».
M. Fayad a en outre dressé un réquisitoire contre l'État, qui « a échoué dans sa mission de protéger les citoyens et de libérer le territoire pendant plusieurs années, jusqu'à ce que vienne l'équation armée-peuple-résistance, qui a réalisé ce qu'elle a réalisé comme résultats impressionnants ».
« Cet État a également échoué à assurer des offres d'emploi, une vie digne et les services de santé qu'il faut, tout comme il n'a pas assuré l'équité entre droits et opportunités entre les citoyens (...) », a poursuivi M. Fayad.
« Il y a beaucoup de raisons qui expliquent l'apathie de l'État et l'incapacité des institutions. Mais la plus grande tare est le confessionnalisme du système politique. Il s'agit de l'origine, et tout le reste n'est que conséquences. Le confessionnalisme politique est ce qui a alimenté le système et l'a protégé, produisant un partage du gâteau aux dépens des compétences, ouvrant la voie aux ingérences étrangères et liant la stabilité à l'étranger sur fond de suivisme et torpillant les lois et la Constitution », a-t-il ajouté.
« Ne pas jeter les accusations à l'aveuglette »
Ali Fayad s'est prononcé, partant, en faveur du mouvement de ras-le-bol dans la rue : « Le niveau d'apathie et de corruption de l'État a atteint un pic jamais vu, ce qui explique le bouillonnement, la souffrance et la colère de la rue. La lutte contre la corruption est une cause nationale autour de laquelle doivent se retrouver les gens nobles, indépendamment de leurs conflits idéologiques ou politiques. Il s'agit d'une bataille qui est liée à la volonté de réformes politiques. Il s'agit d'une longue bataille où il faut accumuler les réalisations. »
Mais le député du Hezbollah a cependant ajouté un bémol à son soutien, refusant que son parti soit aussi sur le banc des accusés : « Le pilier principal doit cependant être la disposition du peuple à rejeter la corruption et dévoiler au grand jour les corrupteurs/corrompus, au lieu de lancer des accusations et de faire assumer les responsabilités à l'aveuglette, à la fois contre le responsable et la victime, contre le criminel et l'honnête homme, ce qui risque de diluer les responsabilités et de masquer les véritables criminels. »
Il est de son droit de vouloir pour Président Aoun ou tout autre Aoun qu'il désire, mais il doit aussi se conformer a la constitution qui est de se présenter au parlement et essayer de convaincre les députés de l’élire. De même il se doit de respecter le désir de ses compatriotes s'il veulent voir élire un autre. Si pour lui Aoun est le candidat idéal, il ne l'est pas pour la majorite du peuple Libanais qui, de plus et ne lui en déplaise, veulent le voir enfin désarmé pour pouvoir espérer bâtir un pays comme il se doit! Chercher a éviter la possibilité d'une défaite cuisante en faveur de leurs détracteurs, n'est pas un acte de bravoure, mais le signe distincte des lâches qui ont peur de la confrontation car ils ont tellement a cacher qu'ils n'osent se remettre a la volonté du peuple et a la justice! Si le Hezbollah n'a donc peur de rien et de personne, s'il est aussi fort qu'il le prétend, s'il est si sur de gagner cette élections (Il a perdu deux législatives déjà) qu'il réponde au défi des FL et qu'il se présente pour l’élection d'un President fort, un vrai, et non pas un "looser" qui était deux ans durant au pouvoir et n'a même pas su gérer les portefeuilles qu'il détenait. A-t-il su au moins gérer son propre parti en voie de désintégration?
14 h 49, le 08 septembre 2015