Cinq étudiants primés pour des œuvres autour du béton

Pour la quatrième année consécutive, l'ACTS, entreprise spécialisée en matériaux de construction et en génie géotechnique, représentant l'ACI au Moyen-Orient, a organisé un concours destiné aux étudiants en génie civil et en architecture. Cette année, les candidats étaient appelés à concevoir des œuvres d'art à base de béton.
« Cette compétition, sponsorisée par la Cimenterie nationale, avait pour objectif d'inculquer aux candidats des notions en rapport avec les caractéristiques et les utilisations de cette matière, et de les impliquer dans le domaine de travail de l'ACTS », précise Gina Korek, ingénieure des matériaux à l'ACTS et responsable de l'organisation du concours. Et de souligner : « Les cursus des universités manquent de cours concernant les particularités du béton, d'où l'importance de transmettre ces connaissances aux étudiants à travers ce concours. »
17 équipes en provenance de sept facultés ont présenté leurs travaux devant un jury composé des ingénieurs Adib el-Hachem, responsable de marketing et de vente à la Cimenterie nationale, Élie Gibraël, président-directeur général du groupe Erga, et Rodolphe Mattar, directeur du bureau d'études Rodolphe Mattar. Selon Gina Korek, les critères d'évaluation des projets étaient l'originalité, la créativité, la durabilité, la difficulté de conception, la technique utilisée et l'esprit d'équipe.
Les participants à la conférence annuelle de l'ACTS, à l'issue de laquelle les prix ont été décernés aux lauréats, avaient, eux aussi, le droit de voter pour leurs œuvres préférées.

Technique, art et patriotisme
Le premier prix, un voyage aux États-Unis en novembre pour participer à une conférence organisée par l'ACI, a été décerné à Sara el-Attar et Nisrine el-Attar, étudiantes à l'Université arabe de Beyrouth, section Debbieh, pour leur œuvre intitulée « La glorification du béton ». Sara, qui a obtenu son diplôme de génie civil le jour de l'annonce des résultats du concours, raconte : « Notre création reflète les particularités du béton. Cette matière fragile a besoin de soins, voilà pourquoi nous l'avons représentée sous la forme d'un bébé. La canette que tient le petit à la main symbolise les superplastifiants qui permettent de modifier les caractéristiques de cette matière. Et comme le béton a une grande résistance au feu, le petit enfant porte un casque de pompier. » Afin d'embellir leur maquette, les deux sœurs Attar se sont servies d'une nouvelle technique qui permet d'obtenir du ciment coloré. Pour Nisrine, l'architecte en devenir, la participation à ce concours « était un défi », mais c'est aujourd'hui qu'elle réalise combien cette participation a forgé sa personnalité et lui a permis d'acquérir de nouvelles compétences.
Mohammad Khaled, étudiant en génie civil à l'UL section Tripoli, a décroché le deuxième prix (une somme d'argent). La maquette de Mohammad, intitulée « Unis pour le Liban », est formée de deux parties distinctes représentant les différentes confessions du pays, qui s'unissent pour former le cèdre du Liban. Selon le jeune homme, cette maquette symbolise le vivre-ensemble. Étant originaire de la capitale du Nord, Mohammad a voulu montrer à travers son œuvre que « ma ville est un modèle de paix et de coexistence islamo-chrétienne ». Aujourd'hui, le jeune homme prévoit d'obtenir un financement de la part de la municipalité de Tripoli pour pouvoir mener à bout son projet et construire cette maquette à une échelle de 17 mètres afin de l'installer sur la place « Douar Abou Ali ».

Joindre l'utile à l'artistique
Alors que les lauréats des deux premiers prix se sont concentrés dans leurs travaux sur la dimension artistique, Teddy Abou Jawdeh et Ricardo Jarjoura, gagnants du 3e prix (une somme d'argent), ont voulu que leur sculpture, intitulée « La banque libanaise de l'énergie », soit également fonctionnelle. Teddy, étudiant en 5e année de génie civil à l'UL, section Roumieh, explique ce choix : « Notre sculpture est artistique, elle représente différents sites touristiques libanais, mais elle est également utile, et cela grâce à sa capacité de produire de l'énergie à travers les panneaux photovoltaïques qui lui sont soudés. Cela la rend capable de recharger les batteries de téléphones portables et celles d'autres appareils électriques. » Et d'ajouter : « Cette sculpture peut être aussi utilisée comme un parcmètre grâce à sa dimension artistique et à sa capacité de s'autorecharger. »
La participation à cette compétition a permis à Teddy de mettre en pratique les notions théoriques apprises à la fac. Son binôme, Ricardo, étudiant en 6e année d'architecture à l'Usek, estime que leur réussite est le fruit de « la coopération et du travail de groupe ». Et de poursuivre : « En tant qu'architecte, je me suis occupé du côté artistique, tandis que Teddy s'est chargé de la partie technique et structurelle. »
En plus des prix obtenus, les lauréats ont reçu des certificats de la part de l'ACI, l'une des références mondiales en matière de technologie du béton. « Ce privilège » les pousse à assurer à l'unanimité « que cette expérience nous ouvrira de nouveaux horizons, surtout au niveau des débouchés de travail, au Liban et ailleurs ». Mlle Korek tient à préciser que « l'ACTS ouvre ses portes aux stagiaires et aux jeunes demandeurs d'emploi, qu'ils soient géologues ou ingénieurs civils ». Et de conclure : « L'ACTS est toujours à la recherche de jeunes talents. »

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