La situation actuelle pue, dans les médias comme dans les rues. Le Liban empeste la corruption. Sa population est en pleine révolution. Soudain, la démocratie ressurgit des bennes, dans un pays qu'on croyait pourtant à la traîne en la matière.
Mais que s'est-il donc passé dans le pays du Cèdre ?
Comment le fait d'avoir négligé nos déchets pendant aussi longtemps a-t-il permis une prise de conscience aussi fulgurante ? Honnêtement, combien d'entre nous avaient-ils vraiment pensé au recyclage avant la crise ?
Oui, la crise. Personne n'y échappe. Les pays d'Afrique font le plus souvent face à des crises sanitaires et alimentaires, alors que ceux d'Europe ne se soucient plus que de crises politiques et économiques. Le Liban a eu droit à sa crise des déchets. Impressionnant.
Dans ce climat puant, on peut se demander qui sont les vrais déchets aujourd'hui. Ces hommes qui se disent politiques et qui profitent de n'importe quel « service public » pour s'en mettre plein les poches ? Ou ces forces de « l'ordre » qui tirent sur des manifestants pourtant pacifiques ? Ou bien nous, libanais, qui avons eu besoin de l'odeur des poubelles pour nous réveiller de cette démocratie illusoire en allant manifester ? Sommes-nous tous des déchets ?
Finalement, cette crise a permis de caricaturer l'un des plus grands défauts de notre peuple. Nous ne faisons la chose que lorsqu'elle devient nécessaire. Nous nous développons ainsi par nécessité, alors que les populations plus avancées le font par initiative. Peut-être qu'après ce sursaut, nous apprendrons à voir plus loin que le bout de notre nez. Il est encore temps de jeter nos anciennes pensées et d'agir avec une perspective d'avenir. Si nous changeons, l'esprit du désordre, ou comme nous le disons si bien de la « fawda », ne fera plus partie des stéréotypes du peuple libanais. Avec un peu d'effort, nous pouvons le faire. Même les plus grands déchets méritent d'être recyclés.
Moussa PRINCE
commentaires (2)
Non, pas tous ! Seulement la petite minorité Martienne en 8.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 30, le 01 septembre 2015