Aussi surprenant que cela puisse paraître, le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a décidé de se retirer... de la commission ministérielle chargée de la question des déchets ménagers, sans démissionner pour autant du cabinet. La pression de la rue y est certainement pour beaucoup : le collectif « Vous puez ! », qui a organisé une manifestation géante samedi dernier, a placé la démission de M. Machnouk parmi ses revendications essentielles, faute de quoi il aura recours à l'escalade (son ultimatum expire ce soir), sans en préciser les contours.
Un repli tactique ? Tarek Mallah, l'un des militants du collectif, affirme à l'agence al-Markaziya que « le ministre fuit ses responsabilités une nouvelle fois, nous aurions préféré qu'il démissionne parce qu'il a fait preuve d'incapacité à résoudre les dossiers dont il avait la charge ». Il affirme que « le gouvernement n'a pas déclaré jusque-là son intention de répondre à nos revendications, nous nous dirigeons probablement demain (aujourd'hui) vers l'escalade ».
Pour sa part, dans un communiqué publié hier, M. Machnouk souligne qu' « en raison des derniers développements, notamment le débat autour de la gestion des déchets, et parce que je suis convaincu qu'il est nécessaire de trouver une solution qui constitue une percée dans la dégradation de la situation depuis la fermeture de la décharge de Naamé, et depuis le non-aboutissement des appels d'offres, ainsi qu'en raison de l'incapacité des forces politiques à trouver des sites de décharges contrôlées, j'ai notifié le Premier ministre Tammam Salam de ma décision de me retirer de la commission ministérielle chargée du dossier des déchets solides, et du secrétariat général de cette commission ».
Et d'ajouter : « J'ai souhaité que le Premier ministre charge la personne qu'il trouvera adéquate pour suivre à ma place le dossier des déchets. Je mettrai toutes les capacités du ministère de l'Environnement à sa disposition. »
Cette personne, c'est le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, qui a été reçu par le Premier ministre hier. Un communiqué du bureau du Premier ministre a précisé à cet égard : « En raison de l'aggravation du problème des déchets, et afin d'adopter une approche nouvelle et efficace qui permette d'imposer des solutions rapides à cette grande crise nationale, le Premier ministre Tammam Salam a décidé ce qui suit : premièrement, charger le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb de présider une commission d'experts et de spécialistes, dont la mission sera d'examiner le dossier et de proposer des solutions immédiates à la crise, prenant en considération la tendance exprimée par le Conseil des ministres lors de sa dernière séance, en plus de toute autre idée utile.
Deuxièmement, il a été décidé que cette commission se réunira immédiatement et gardera ses réunions ouvertes, jusqu'à ce qu'elle puisse communiquer les résultats de son travail au Premier ministre le plus vite possible. »
Contacté par L'Orient-Le Jour, M. Chehayeb a refusé de commenter sa récente nomination à la tête de cette commission ni de dire qui sont ces « experts » cités dans le communiqué. Il a argué du fait que la discrétion est la meilleure condition pour travailler efficacement à l'heure actuelle. Toutefois, selon une source bien informée, plusieurs facteurs sont à la base du remplacement de Mohammad Machnouk par Akram Chehayeb : d'une part, Akram Chehayeb est un ancien ministre de l'Environnement, qui connaît bien le dossier en question. Il est de surcroît plus « politisé » que le ministre de l'Environnement, jouissant d'un soutien politique plus important, ce qui pourrait lui assurer un succès à ce niveau. Selon cette même source, personne ne sait vers quelle sorte de solution cette commission pourrait se diriger : une compagnie unique qui centralise la gestion des déchets, ou plusieurs compagnies, ou encore un rôle plus prononcé accordé aux municipalités...
Par ailleurs, il était très difficile de connaître hier l'identité des « experts » de cette commission chargée de trouver des solutions « rapides et efficaces ». Toujours selon des sources bien informées, il s'agirait de trouver trois sites pour des décharges contrôlées, dont l'un serait à Srar, dans le Akkar, une localité pressentie depuis longtemps. Srar compte déjà un dépotoir pour le caza, totalement sauvage et sans aucune installation.
Sur un autre plan, une réunion de la commission parlementaire de l'Environnement, sous la présidence du député Marwan Hamadé, qui devait se tenir demain mercredi, a été ajournée, sans qu'une nouvelle date ne soit fixée. M. Hamadé a expliqué à l'agence al-Markaziya que le ministre de l'Environnement devait assister à cette réunion, mais qu'il avait annoncé le matin même qu'il se retirait de la commission ministérielle chargée du dossier des déchets. De plus, a-t-il ajouté, certains députés boycottent actuellement toute activité au Parlement, plus précisément, selon lui, les députés du Courant patriotique libre (CPL). « Le député Nabil Nicolas m'a averti qu'il suspendait sa participation à la commission, en attendant les résultats de l'initiative du président (du Parlement, Nabih) Berry, a-t-il précisé. Voilà pourquoi j'ai préféré laisser l'opportunité à la commission ministérielle de proposer des solutions. »
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Sincèrement et honnêtement pour pouvoir mettre en œuvre les demandes des manif il faut d'abord que le peuple soit éduquer a un tel avènement ... Et NON LES LIBANAIS NE CNNAISSENT EN AUCUN CAS LEW ÉDUCATIONS CIVIQUES ET MORALES ... Plein d'exemple peuvent être enumerer la première celui DE TUER POUR UN DROIT PASSAGE !! Vous en voulez d'autres très chères lubanais il y en a plein par ex JETER LES ORDURES DE LA VOITURE PAR LES FENÊTRES, encore FAIRE LA LIGNE !!! Le plus déprimant c'est qu'ils veulent une solution sans pour autant aidée TRIER VOS ORDURES VOUS VOULEZ QUOI TOUT SUR UN PLATEAU D'ARGENT !! CE QUI ME FSIT RIRE C'EST QUE DS gens descendent car soi-disant qlq un a tuer une autre personne a cause d'un droit de passage MAIS L'ÉTAT ET LE GOV A QUOI A FSIRE DEDANS ?!?!?!? Désole mais vous me faites peur !!!
17 h 46, le 01 septembre 2015