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Campus - Dans nos archives...

Lorsque la politisation à outrance perturbait le mouvement revendicatif estudiantin dans les années 70

Le 14 janvier 1972.

L'agitation estudiantine qui a marqué la première moitié de la décennie des années 70 était axée essentiellement sur un important mouvement revendicatif portant sur des doléances à caractère principalement pédagogique relatives à la création de facultés de sciences appliquées à l'Université libanaise, la démocratisation de l'enseignement ou au développement de l'enseignement technique (voir L'Orient-Le Jour des 21 et 14 août). Dans le but de compléter notre approche comparative entre le mouvement estudiantin de l'avant-guerre et la vie universitaire de la période qui a suivi la fin (officielle) du conflit interne libanais, nous rapportons dans les lignes qui suivent certaines informations parues dans nos éditions de janvier 1972, mettant en relief la double dimension partisane et régionale des différents courants qui se partageaient à l'époque la scène estudiantine.
Les campus universitaires sont indubitablement l'un des principaux espaces publics qui reflètent les débats d'idées et les courants de pensée qui caractérisent toute société un tantinet démocratique et ouverte au monde extérieur. La politique, dans le sens large du terme, ne saurait donc être absente de la vie estudiantine. L'échantillon d'informations que nous avons puisé de nos archives met dans ce cadre en relief les enjeux spécifiques qui marquaient la vie des campus dans les années 70 et qui, souvent, perturbaient dans une certaine mesure l'élan revendicatif qui portait principalement sur des doléances en rapport direct avec le nécessaire développement de l'enseignement supérieur dans le pays.
Cette rétrospective ponctuelle illustre notamment à quel point au début des années 70 – déjà – les développements politiques dans certains pays de la région avaient un lourd impact dans les universités libanaises. L'Université américaine de Beyrouth a ainsi été le théâtre pendant plusieurs jours, à la fin du mois de janvier, de graves échauffourées entre des étudiants de mouvance nassérienne et du PPS (l'actuel Parti syrien national social, PSNS), d'une part, et, d'autre part, des étudiants de gauche qui voulaient organiser sur le campus de l'AUB une marche pacifique et un meeting en signe de solidarité avec les étudiants égyptiens qui étaient à l'époque en conflit avec le régime du président Anouar Sadate. Les nassériens (qui soutenaient alors le pouvoir égyptien) et le PPS avaient tenté de torpiller le mouvement de solidarité avec les étudiants égyptiens, ce qui avait provoqué des bagarres rangées avec les étudiants de gauche, qui s'étaient étalées sur plusieurs jours et qui avaient fait de nombreux blessés.
Durant la même période, le campus de l'Université Saint-Joseph de la rue Huvelin avait également été le théâtre de violentes bagarres entre étudiants mais pour des considérations essentiellement partisanes en rapport avec une lutte d'influence pour le contrôle de l'Union des étudiants.

L'agitation estudiantine qui a marqué la première moitié de la décennie des années 70 était axée essentiellement sur un important mouvement revendicatif portant sur des doléances à caractère principalement pédagogique relatives à la création de facultés de sciences appliquées à l'Université libanaise, la démocratisation de l'enseignement ou au développement de l'enseignement...
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