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Économie - Liban - Unrwa

Des donations sauvent les salaires de 1 600 enseignants palestiniens au Liban

Les États-Unis ont annoncé, le 19 août, le versement de 15 millions de dollars à l'agence de l'Onu en charge des réfugiés palestiniens pour permettre l'ouverture des écoles qu'elle gère dès le 7 septembre. Au total, la somme versée par neuf pays comble pratiquement 80 % du déficit annuel de 2015 de l'Unrwa le plus important de son histoire.

Le secteur de l’éducation représente 60 % des dépenses opérationnelles de l’Unrwa. Ali Hashisho/Reuters

Sur la sellette depuis plusieurs mois, les 1 600 professeurs palestiniens enseignant à l'Unrwa au Liban toucheront bien leur salaire, avec la rentrée scolaire prévue le 7 septembre prochain. L'agence de l'Onu en charge des réfugiés palestiniens menaçait de reporter l'ouverture de ses 700 écoles, dont 68 au Liban, faute de fonds pour pouvoir payer les enseignants. Mais les 78,9 millions de dollars versés à la dernière minute par neuf pays donateurs ont permis de combler une partie seulement du trou de 101 millions de dollars, et le déficit de l'agence reste un problème structurel.

L'éducation au centre de la crise budgétaire
Pour équilibrer son budget, l'Unrwa n'avait d'autre recours que de donner un congé sans solde aux enseignants, puisque le secteur de l'éducation représente 60 % de ses dépenses opérationnelles. Le report de la rentrée d'un mois, voire de quatre mois, aurait représenté non seulement un danger pour les enfants, mais aussi un problème pour les familles de ces enseignants palestiniens, qui font partie de l'économie fermée des camps.
« L'accès à l'emploi pour les Palestiniens est extrêmement limité par le gouvernement libanais », rappelle Matthias Schmale, directeur de l'Unrwa au Liban, qui craignait que ces personnes se tournent vers l'économie parallèle et le marché noir pour subvenir à leurs besoins.

 

(Pour mémoire : 12,1 millions de Palestiniens à travers le monde, un tiers dans les Territoires occupés)

 

Un sauvetage de dernière minute
Un pool de donateurs s'est mobilisé en quelques jours pour sortir de ce scénario catastrophe, a déclaré, le 20 août, Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'Unrwa. La République slovaque est la première à réagir fin juillet en apportant une modeste somme de 50 000 dollars, mais l'Arabie saoudite est le premier pays à avoir mis sur la table un gros montant de 35 millions de dollars le 12 août, dont seulement 19 millions sont dédiés à couvrir le déficit structurel. « Le reste de la donation saoudienne est investi dans les programmes d'urgence comme la reconstruction de Gaza », indique Matthias Schmale. Les autres pays donateurs sont les États-Unis (15 millions de dollars), le Koweït (15 millions), les Émirats arabes unis (15 millions), la Suisse (5,15 millions), le Royaume-Uni (4,69 millions), la Norvège (2,44 millions) et la Suède (1,7 million). Pour l'instant, Matthias Schmale n'a pas de précision quant à la somme globale allouée au Liban.
Ces montants représentent près de 80 % des besoins de l'agence pour fonctionner cette année. Pierre Krähenbühl attend d'autres contributions, notamment de l'Union européenne, l'un des plus grands donateurs de l'Unrwa, avec 1,7 milliard de dollars pourvus depuis 2000, soit 34 % du fond global en 2014.

Un déficit historique
« Notre déficit est plus important que d'habitude car nous avons épuisé toutes nos réserves, nous devons payer les charges précédemment différées – augmentées des intérêts – et les donateurs refusent désormais de nous faire des avances », explique Matthias Schmale. Le budget global de l'Unrwa s'établit en effet à 680 millions de dollars, alors que sa quinzaine de donateurs annuels ne lui en apportent que 360 millions. « Nous avons donc du mal à payer les salaires, sachant que l'Unrwa compte 30 000 personnes employées dont 4 000 au Liban », dit Zizette Darkazally, responsable de la communication. « Nous avons gelé l'emploi, mettant fin à 85 % des contrats de consultants internationaux et encourageant les départs volontaires anticipés », ajoute-t-elle.
« Le Liban est le pays le plus cher parmi les cinq pays où nous opérons », indique Matthias Schmale qui cite en particulier les coûts salariaux et les loyers. Or, alors que son budget est de 90 millions de dollars par an au pays du Cèdre pour 455 000 réfugiés palestiniens enregistrés, l'Unrwa doit aussi en prendre en charge 42 000 venant de Syrie qui utilisent ses écoles et ses centres de santé.
« Les financements que nous avons reçus pour combler le déficit de 2015 ne résolvent pas le problème structurel de l'agence. Nous pourrions être contraints de couper définitivement certains services, comme certains centres de santé », s'inquiète Matthias Schmale. Il en appelle donc à d'autres contributeurs annuels : « Nous cherchons du côté des pays arabes et des Brics (Brésil, Russie, Chine et Afrique du Sud) », précise le directeur de l'Unrwa, qui se dit très préoccupé pour l'année prochaine.

 

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