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Nos Lecteurs ont la Parole - Nicole DACCACHE

Lettre ouverte au général Abbas Ibrahim

J'aimerais bien vous raconter mon général (si vous ne le savez pas déjà) comment se déroule une simple demande de permis de séjour pour le personnel étranger à la Sûreté générale de Baabda. Jeudi 20 août, à dix heures du matin, je me pointe devant les services de ladite Sûreté générale. En personne disciplinée, je prends un numéro et je commence à attendre patiemment mon tour debout dans une chaleur torride dans une pièce dépourvue d'air conditionné. Au bout de deux interminables heures d'attente, je m'enquiers du pourquoi de ce retard inacceptable. « On est en train d'installer un nouveau computer », m'a-t-on répondu le plus simplement du monde sans manifester aucune surprise ou exprimer le moindre mot d'excuse.
Mon calvaire a duré exactement 4 heures et c'est, semble-t-il, le sort de tout citoyen demandeur d'un permis de séjour. Constatant mon exaspération, un militaire m'invite à m'installer dans une pièce crasseuse qui sert de cuisine à l'intérieur d'une autre pièce non moins crasseuse bondée de gens exténués par la station debout et la chaleur insoutenable. À bout de patience, je décide de porter plainte auprès de l'officier en charge qui, pour toute solution, n'a pas trouvé mieux que de me demander de revenir le lendemain ! Devant mon « regard revolver », il a bien compris qu'il avait intérêt à terminer mes papiers sur-le-champ sachant que j'étais vraiment gênée de me voir offrir un traitement de faveur alors que de nombreuses personnes attendaient leur tour bien avant moi.
Exténuée et ne pouvant plus tenir sur mes jambes, je demande à l'officier en charge la permission d'attendre dans son bureau. Il accepte à contrecœur et s'offusque de me voir inviter mon employée philippine à s'asseoir à mes côtés, prétextant qu'offrir un siège à une Philippine dans le bureau d'un officier était un manque de respect à son grade. Je n'ai pas pu me retenir de penser que l'éducation de cet officier avait beaucoup à envier à celle de mon employée.
Voilà mon général. Je n'ai plus rien à ajouter. Je vous laisse tirer les conclusions, en espérant que lors de ma prochaine visite, dans trois semaines, pour retirer ce permis gagné à la sueur de mon front, vous aurez eu le temps de faire un petit tour dans vos services pour y mettre un peu d'ordre, une touche de propreté, réserver un accueil un peu plus respectueux au citoyen et aussi quelques strapontins pour les Philippines interdites de séjour assis dans les bureaux de vos gradés.

J'aimerais bien vous raconter mon général (si vous ne le savez pas déjà) comment se déroule une simple demande de permis de séjour pour le personnel étranger à la Sûreté générale de Baabda. Jeudi 20 août, à dix heures du matin, je me pointe devant les services de ladite Sûreté générale. En personne disciplinée, je prends un numéro et je commence à attendre...

commentaires (1)

C'est un exemple typique de la mentalité de rabaissement des citoyens libanais par les ronds-de-cuir / employés (en surnombre) à ne rien faire du secteur public. En anglais on les appelle par leur nom: civil servants. Et en réalité, ce sont NOS employés puisque c'est nous qui payons leur solde de fin de mois. Mais en plus, humilier un être humain en raison de sa race vous rabaisse, nous choque et nous fait honte monsieur Ibrahim.

Dounia Mansour Abdelnour

11 h 02, le 26 août 2015

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Commentaires (1)

  • C'est un exemple typique de la mentalité de rabaissement des citoyens libanais par les ronds-de-cuir / employés (en surnombre) à ne rien faire du secteur public. En anglais on les appelle par leur nom: civil servants. Et en réalité, ce sont NOS employés puisque c'est nous qui payons leur solde de fin de mois. Mais en plus, humilier un être humain en raison de sa race vous rabaisse, nous choque et nous fait honte monsieur Ibrahim.

    Dounia Mansour Abdelnour

    11 h 02, le 26 août 2015

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