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Campus - Dans nos archives

Lorsque la droite, la gauche et le centre s’affrontaient à l’Université libanaise

Le 4 février 1972, rassemblement des étudiants à la place des Martyrs pour le développement de l’Université libanaise.

Une différence fondamentale marque le mouvement estudiantin de l'avant-guerre de celui apparu au lendemain du conflit qui a ravagé le pays pendant près de 15 ans. Au début des années 70, notamment, le mouvement estudiantin était marqué par un clivage droite / gauche (à forte connotation confessionnelle), avec l'émergence d'un courant centriste (le mouvement de l'Éveil-Front de la jeunesse libanaise, au sein de l'Université libanaise). L'essentiel du débat à l'époque portait sur les revendications estudiantines, axées principalement sur la « démocratisation de l'enseignement » et sur l'ouverture de facultés de sciences appliquées à l'UL (voir L'Orient-Le Jour du 14 août 2015). Ces revendications étaient au centre d'importantes manifestations estudiantines qui impliquaient l'ensemble des institutions d'enseignement, publiques et privées. À mesure que l'on se rapprochait du déclenchement de la guerre libanaise, la ligne de fracture communautaire au niveau du mouvement estudiantin se faisait de plus en plus forte et reflétait un conflit d'ordre national tournant autour de l'attitude à adopter à l'égard de la présence palestinienne armée au Liban.
Au terme des longues années de conflit armé sur la scène locale, le mouvement estudiantin s'est trouvé réduit à sa plus simple expression, le pays étant trop occupé à surmonter les séquelles de la guerre. Lorsque le mouvement estudiantin a refait quelque peu surface, notamment dans les années 90 et dans les universités privées, le clivage sur les campus a pris une tout autre tournure : les revendications purement estudiantines ne se posaient pratiquement plus, et jusqu'à la révolution du Cèdre, au printemps 2005, le débat – lorsqu'il était possible (occupation syrienne oblige ...) – était axé sur le dossier des rapports avec la Syrie et sur la question souverainiste. Après l'intifada de l'Indépendance de 2005, la ligne de fracture au sein du mouvement estudiantin a reflété – et reflète toujours – le conflit entre les deux courants du 14 et du 8 Mars, sans que les doléances estudiantines soient prises en considération.
Afin d'illustrer l'évolution de ce mouvement estudiantin entre l'avant-guerre et la période contemporaine post-conflit, nous reproduisons dans les lignes qui suivent des informations puisées des archives de L'OLJ sur les alliances et les enjeux qui avaient marqué les élections estudiantines de 1972 à l'Université libanaise. Ces élections opposaient à cette époque l'alliance des partis de gauche (Parti communiste, Organisation de l'action communiste libanaise de Mohsen Ibrahim et le PSP), le mouvement de l'Éveil-Front de la jeunesse libanaise (fortement implanté dans la base estudiantine chrétienne de l'UL) et l'Éveil-fraction Yammine, regroupant les trois partis chrétiens traditionnels (Kataëb, PNL et Bloc national). Une physionomie largement dépassée au stade actuel, du fait notamment de l'absence d'une composante politique chiite.

Une différence fondamentale marque le mouvement estudiantin de l'avant-guerre de celui apparu au lendemain du conflit qui a ravagé le pays pendant près de 15 ans. Au début des années 70, notamment, le mouvement estudiantin était marqué par un clivage droite / gauche (à forte connotation confessionnelle), avec l'émergence d'un courant centriste (le mouvement de l'Éveil-Front de la...
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