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Nos Lecteurs ont la Parole - Michel GOURD

L’Onu doit protéger les Mozabites d’un génocide en cours

Les autorités algériennes auront beau accuser les forces étrangères pour les massacres à Ghardaïa, les faits pointent vers une action du gouvernement de Bouteflika afin de régler le problème qu'il a avec les Mozabites.
Le rasoir d'Ockham est un principe de raisonnement simple. Il dit que les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables. Actuellement, le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika rejette la faute sur tout le monde sauf lui pour les massacres de dizaines de personnes qui ont eu lieu à Ghardaia, soit dans son pays et sous sa responsabilité. Cette défense vise à empêcher l'intervention de l'Onu demandée par des militants des droits de l'homme algériens. La vérité est que c'est le gouvernement lui-même qui est la cause première de ce massacre. Il entend d'ailleurs continuer avec son armée les dommages commencés à Ghardaïa par des islamistes extrémistes en prétextant les chasser.
Les clans qui entourent le pouvoir en Algérie se livrent actuellement à un génocide pour récupérer des terres appartenant aux Mozabites qui leur résistent depuis des décennies. Le massacre de la population qui vient de se produire peut donc être relié directement au pouvoir président qui a chargé le chef de la 4e région militaire de terminer le travail après la frappe initiale des islamistes extrémistes qui sont les exécuteurs des basses besognes de ce système depuis déjà plusieurs décennies. Ce que le gouvernement ne peut pas faire directement en raison des droits de l'homme, il y a toujours un islamiste extrémiste lié à l'Arabie saoudite qui le fera pour lui.
Le régime n'a pas intérêt à jouer les médiateurs entre les Chaambis et les Mozabites. Il cherche plutôt à monter l'une contre l'autre ces deux communautés distinctes sur les plans ethniques, linguistiques et religieux avec l'aide de quelques fanatiques pour mieux contrôler les Mozabites qui défendent leur territoire traditionnel. Les récents affrontements qui ont eu lieu à Ghardaïa sont donc directement liés à des intérêts pétroliers et gaziers qui veulent exploiter ces territoires. Les extrémistes qui incendient les commerces et les maisons des Mozabites continuent en fait un processus commencé il y a plusieurs décennies et qui est une véritable épuration ethnique d'un groupe social qui résiste au gouvernement algérien. Ces terroristes intégristes arabophones armés de kalachnikovs et de fusils de chasse qui attaquent des quartiers mozabites ne sont qu'un autre chapitre d'une longue histoire de monstruosité faite contre cette population civile en Algérie.
Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à se rappeler qu'en 2001, trois millions de Kabyles avaient marché sur Béjaia, Tizi-Ouzou et Bouira pour dénoncer à la face du monde les assassinats commis par les forces policières en Kabylie dans l'impunité totale. Cette manifestation avait été réprimée avec la plus grande fermeté par le gouvernement. Il n'est donc pas surprenant qu'aucun responsable civil ni militaire n'ait été limogé malgré les dizaines de décès dans les récentes exactions. Tout va en accord avec les plans.
L'arrestation de militants des droits de l'homme dans cette région montre d'ailleurs que le gouvernement ne veut pas d'ingérence internationale dans ce dossier. Quand la police fait irruption dans des mosquées comme celle du quartier Houache à Ghardaia pour arrêter des Mozabites pacifistes tel l'ancien militant du FFS Kameleddine Fekhar plutôt que de courir après les motards armés jusqu'aux dents, il est facile de voir que le gouvernement ne veut pas de témoins. Les meurtriers ne sont finalement que des outils qu'utilise le pouvoir pour prendre les ressources du territoire. Ils servent à détruire une communauté qui lutte pour sa survie et à lui voler ses terres. En bas du certificat de décès de chacune des victimes de ce conflit, on peut voir la signature du meurtrier .
Comme elle fait l'affaire du gouvernement, la situation tragique des Mozabites ne sera pas résolue par les clans au pouvoir. L'appel adressé à l'Onu par le Dr Kameleddine Fekhar qui a été arrêté par le gouvernement et est détenu dans un endroit secret doit être répondu le plus rapidement possible. La communauté internationale doit protéger la communauté mozabite d'un génocide en cours. Avec ces meurtres et le parti pris du pouvoir pour les assassins, ce n'est plus un problème algérien et la solution doit passer par une implication de l'Onu. Il y a actuellement en Algérie une communauté qui est massacrée sous les yeux du monde.

Les autorités algériennes auront beau accuser les forces étrangères pour les massacres à Ghardaïa, les faits pointent vers une action du gouvernement de Bouteflika afin de régler le problème qu'il a avec les Mozabites.Le rasoir d'Ockham est un principe de raisonnement simple. Il dit que les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables. Actuellement, le gouvernement...

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