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À La Une - Liban

L'enquête avec Ahmad el-Assir se poursuit, Abbas Ibrahim promet des avancées rapides

Les tests ADN ont confirmé l'identité du cheikh salafiste arrêté samedi à l'AIB.

Le directeur général de la Sûreté Générale (SG), le général Abbas Ibrahim, au bureau des SR de la SG, le 17 août 2015. Photo Ani

Deux jours après l'arrestation du cheikh salafiste Ahmad el-Assir à l'aéroport international de Beyrouth alors qu'il tentait de fuir le Liban pour le Nigeria, les services de sécurité poursuivaient lundi leur enquête pour tenter de reconstituer les étapes de la cavale du prédicateur sunnite. Ce dernier devrait également livrer aux enquêteurs un trésor d'informations sur ses complices et partisans, dont plusieurs seraient impliqués dans les explosions qui ont visé des lieux chiites il y a deux ans.

Parallèlement, afin de démentir le flot de rumeurs entourant l'interpellation du cheikh salafiste, recherché depuis l'été 2013, le directeur de la Sûreté Générale (SG), le général Abbas Ibrahim, s'est exprimé sur l'affaire ce lundi.

L'enquête de la SG avec Ahmad el-Assir devrait prendre fin demain, mardi. Cheikh al-Assir sera ensuite déféré au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, qui décidera s'il le défèrera aux services de renseignement (SR) de l'armée ou devant la cour militaire permanente, a indiqué lundi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Parallèlement, le procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, a confirmé l'identité d'Ahmad el-Assir en indiquant que les prélèvements ADN effectués sur Ahmad el-Assir correspondaient à ceux effectués sur ses deux parents.

La justice libanaise avait requis l'année dernière la peine de mort contre Ahmad el-Assir et 53 autres personnes pour les affrontements sanglants contre l'armée libanaise qui avaient tué 18 soldats et 11 hommes armés à l'été 2013, à Abra. Les audiences, qui avaient débuté il y a quelques mois et qui devaient en principe se poursuivre dès mardi prochain, pourraient être suspendues à cause de l'arrestation de cheikh el-Assir, à qui la justice devra accorder la priorité. Ce dernier est accusé d'avoir constitué une organisation terroriste et incité à des violences contre l'armée. La liste des accusés pourrait cependant s'allonger, au fur et à mesure des aveux faits par le prévenu.


(Pour mémoire : Ahmed el-Assir, émir de l'EI au Liban ?)



Depuis dimanche, la SG a resserré l'étau sur les partisans d'el-Assir, et plus particulièrement sur les personnes qui l'ont aidé au cours de sa cavale. Lundi matin, un de ces partisans a été arrêté dans un magasin d'électronique à Saïda, au Liban-Sud, à la suite d'une perquisition effectuée par les SR de la SG.

La veille, sur la base d'informations livrées par le jihadiste au cours de son interrogatoire, la Sûreté recherchait activement un dénommé Abdelrahman al-Chami, dont on dit qu'il a abrité le prédicateur islamiste chez lui durant un certain temps. Ce dernier s'est toutefois évaporé après l'annonce de l'arrestation d'el-Assir, les hommes de la Sûreté n'ayant pas réussi à le retrouver lorsqu'ils ont perquisitionné son domicile à Jadra puis son garage, à l'entrée de Saïda.

Samedi, un autre partisan du cheikh islamiste, le Palestinien Ahmad Abdel Magid, a été arrêtée par la Sûreté à l'est de Saïda.  Les forces de l'ordre – qui tentent d'agir au plus vite avant que les partisans du prédicateur sunnite ne s'enfuient – ont effectué d'autres perquisitions dans la localité de Sayroub, à l'est de la ville.

Dans le cadre de l'enquête, trois personnes ont été arrêtés, selon des informations révélées lundi par la chaîne locale LBCI, dont un dénommé Houssam al-Rifaï.


(Voir : Trois questions à cheikh Ahmad el-Assir)


Première déclaration d'Abbas Ibrahim
Dans un entretien accordé lundi au quotidien libanais al-Joumhouria, le directeur général de la SG a indiqué que "le terroriste Ahmad el-Assir avait récemment quitté le camp palestinien d'Aïn el-Héloué et s'était caché dans un autre endroit avant de se rendre à l'aéroport de Beyrouth". "A son arrivée au point de contrôle de la SG, situé à l'intérieur de l'aéroport, son passeport palestinien falsifié a soulevé des doutes", a expliqué le responsable. "C'est après avoir recoupé des informations en sa possession que la SG, qui suivait les mouvements d'Ahmad el-Assir depuis quelques temps, que le détenteur du faux passeport a été confondu", explique Abbas Ibrahim.

Le directeur de la SG s'est ensuite efforcé de démentir les multiples informations qui ont circulé après l'annonce de l'arrestation d'Ahmad el-Assir. Il a précisé que le cheikh n'a pas été identifié grâce à l'empreinte digitale de ses yeux car "la SG n'est toujours pas équipée de cet outil de reconnaissance biométrique". Il a également démenti l'intervention de services de renseignement étrangers et celle de groupes palestiniens dans ce coup de filet.
Par ailleurs, la chaîne LBCI a indiqué qu'Ahmad el-Assir n'avait pas subi d'opération de chirurgie esthétique.

En outre, le général Abbas Ibrahim a promis de "nouvelles avancées dans les prochaines heures" qui seront révélées "en temps voulu afin de protéger le cours de l'enquête", affirmant que l'arrestation d'Ahmad el-Assir ne constitue qu'une "première étape" dans la lutte contre le terrorisme.
"Il s'agit d'une avancée cruciale dans la lutte contre le terrorisme et l'atteinte à l'Etat et aux citoyens", affirme-t-il. L'arrestation d'al-Assir est "une preuve que la justice ne meurt pas, que le sang des militaires et des citoyens n'est pas soumis aux humeurs des uns et des autres. Lorsque l'Etat décide, il fait", poursuit-il.

Lundi matin, le directeur de la SG a effectué une tournée auprès des services qui ont contribué au coup de filet. Il s'est d'abord rendu au siège du bureau des SR de la Sûreté où il a été informé des derniers détails de l'interrogatoire du détenu mené par le bureau. Il s'est ensuite rendu à l'aéroport de Beyrouth où il a rencontré les officiers et les membres de la SG, pour les féliciter et les exhorter à poursuivre leur mission.

Par ailleurs, les réactions politiques continuent d'affluer. Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a salué lundi les efforts de la SG. "Il faut que justice soit rendue pour rendre hommage aux martyrs qui ont sacrifié leur vie pour préserver le Liban et sa stabilité", a-t-il affirmé dans sa déclaration hebdomadaire à l'organe du PSP al-Anba'.
De son côté, le député Marwan Hamadé a également félicité lundi la SG, réclamant néanmoins que la sécurité ne soit pas sélective.

 


Pour mémoire
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