Alain Aoun : On cherche à « nous massacrer politiquement »

Alain Aoun, député de Baabda et candidat à la succession du général Michel Aoun à la tête du Courant patriotique libre, a justifié hier la posture de sa formation dans le bras de fer en cours au sein du gouvernement, affirmant l'existence d'une volonté de « massacrer politiquement » le CPL et estimant que les chrétiens mènent une « bataille existentielle ».
« Les chrétiens sont aujourd'hui confrontés à une bataille existentielle », a déclaré Alain Aoun à la chaîne LBCI. « Les revendications du CPL n'ont pas changé depuis 2005, les gens se sentent brimés. Le comportement du gouvernement avec une composante essentielle du pays est inadmissible », a-t-il lancé, accusant le cabinet de se comporter de manière « arbitraire » en fonction des dossiers abordés.
Évoquant les slogans affichés par certains manifestants mercredi, y compris d'importants cadres du CPL, assimilant notamment le courant du Futur à l'État islamique, M. Aoun a affirmé qu'ils n'ont été « ni préparés ni validés » par le CPL, mais qu'ils expriment la frustration de certaines personnes « à l'égard du comportement du courant du Futur ».
« Le problème, a-t-il dit, c'est que personne ne veut admettre la centralité des chrétiens, aucune nomination n'est faite avec leur aval, ils ne reconnaissent pas notre droit à choisir un commandant en chef de l'armée ni un président de la République, ils veulent le beurre et l'argent du beurre. »
Pour lui, « à cause de la prorogation du Parlement, nous sommes les dépositaires de la légitimité populaire et nous représentons la composante chrétienne ». « Que celui qui doute de notre popularité organise des élections législatives au plus vite. Ce sont les législatives qui déterminent l'ampleur de la popularité et non pas le nombre de manifestants sur le terrain », a-t-il dit.