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Culture - Festival de Baalbeck

Richard Bona, griot des temps modernes

Auteur, compositeur et bassiste aux doigts magiques, le Camerounais Richard Bona, devenu désormais une référence du jazz à l'échelle mondiale, ne cesse d'explorer la planète. Il atterrit ce dimanche au cœur de la Békaa dans un concert magique, où les rythmes bleus se colorent de « soul ».

Richad Bona, la magie dans ses doigts.

Issu d'une famille musicienne (grand-père griot et percussionniste, maman chanteuse), le petit Bona se voit offrir son premier instrument de musique à l'âge de quatre ans. Un an plus tard, il joue dans l'église de son village natal avec sa mère et ses quatre sœurs, avant d'être sollicité pour les baptêmes, mariages et autres cérémonies. Ingénieux bricoleur, il concevra plus tard sa guitare à douze cordes avec des câbles de freins de vélos.
En 1980, Richard Bona rencontre un Français expatrié qui tient un club de jazz et qui lui propose de créer un orchestre. De jazz, naturellement... Lui qui n'avait jamais entendu parler de cette musique passe ses jours et ses nuits à l'étudier. Et un jour, c'est enfin la révélation. En écoutant Jaco Pastorius, bassiste de Weather Report, il « embrasse » ce nouvel instrument, la basse, qui sera son compagnon de route.

Jazz, salsa et même country...
Il a 22 ans quand commence sa traversée de l'Europe, où il écumera les clubs de jazz. Mais l'aventure sur le Vieux Continent tourne court en 1992. L'artiste s'envole donc pour les États-Unis à la découverte d'horizons nouveaux.
De Paul Simon à Chaka Khan, de Queen Latifah à Harry Conick Jr, en passant par Tito Puente, George Benson, Herbie Hancock ou encore Bobby Mc Ferrin, Richard Bona travaille avec des musiciens de tous horizons, en quête de nouvelles sensations musicales, dans le jazz, la salsa et même la country ! S'étant affirmé dans la stratosphère jazz, l'artiste n'oublie pas cependant de revendiquer son rôle de griot. Cette caste, née en Afrique, s'est développée dans un contexte où l'écriture était inexistante. Le griot est spécialisé soit en histoire du pays et en généalogie, soit en art oratoire, soit encore en pratique musicale.
Interrogé par France 3, il se dira même griot moderne, de ceux qui vont à la rencontre des cultures, des expériences et des peuples divers tout en demeurant dépositaires de la tradition orale. Il poursuivra au cours de la même rencontre: «Je ne suis pas uniquement ambassadeur, mais je demeure un élève curieux du monde.» C'est cette curiosité et cet étonnement devant tout ce qui touche aux harmonies musicales qui le poussent à dénicher toujours de nouveaux talents émergents et à les pousser au-devant de la scène.

Ouvert au monde
En 1999 sort un premier album, Scenes of My Life, où le musicien se fait conteur. Dans un second opus, intitulé Révérence, il plongera plus profondément dans ses racines. Le 7 mai 2004, le bassiste reçoit, aux Victoires du jazz, le prix du meilleur artiste international. Une consécration avant de signer Munia the Tale en 2003, où il chante toujours sa révolte face à la cruauté du monde moderne. Son prochain album, Tiki, sera nommé aux Grammy Awards dans la catégorie meilleure musique world contemporaine.
Refusant de s'enfermer dans un style ou des codes donnés, Richard Bona reste ouvert au monde et allie dans ses projets, notamment dans The Ten Shades of Blues, des tonalités diversifiées et toutes les formes musicales qu'il a croisées lors de ses voyages.
Ce dimanche, la «soul» (l'âme...) de Baalbeck se joindra aux autres Parques pour continuer à veiller à la destinée musicale de ce grand artiste.

C.K.

Issu d'une famille musicienne (grand-père griot et percussionniste, maman chanteuse), le petit Bona se voit offrir son premier instrument de musique à l'âge de quatre ans. Un an plus tard, il joue dans l'église de son village natal avec sa mère et ses quatre sœurs, avant d'être sollicité pour les baptêmes, mariages et autres cérémonies. Ingénieux bricoleur, il concevra plus tard sa...

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