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À La Une - Liban

Le Conseil des ministres fait chou blanc

Aoun brandit la menace d'"une escalade, en cas de nécessité".

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, au Grand sérail à l'issue du Conseil des ministres qui s'est tenu jeudi. Photo Ani

Le Conseil des ministres, présidé jeudi au Grand sérail par le chef du gouvernement Tammam Salam, n'a réussi à prendre aucune décision concernant les dossiers à son ordre du jour.
"De longs débats ont eu lieu, mais le Conseil s'est terminé sans avoir abouti à une décision", a souligné le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, dans un communiqué lu à l'issue de la réunion.

Les dossiers des déchets, des nominations sécuritaires, des prêts et autres crédits internationaux prévus pour le Liban étaient à l'ordre du jour.
"M. Salam a déploré le fait que nous vivons malheureusement toujours dans une spirale de blocage (...), notamment au niveau de la crise des déchets, des salaires des fonctionnaires et des bons du Trésor", a déclaré le ministre de l'Information. Et d'ajouter, citant le chef du gouvernement : "La crise des déchets est un dossier national par excellence, toutes les parties concernées sont appelées à s'en saisir. Cette question à laquelle on a attribué un caractère confessionnel, restera en suspens tant que la situation du pays n'aura pas changé. Nous sommes appelés à dépasser nos différends et prendre les décisions nécessaires concernant les dossiers urgents et vitaux". Depuis le 17 juillet dernier, date de la fermeture de la décharge de Naamé, au sud de Beyrouth, les ordures s'entassent dans les rues de plusieurs villes du pays.

Concernant la question des nominations sécuritaires, M. Jreige a expliqué qu'"une partie a exprimé ses réserves, alors qu'une autre a justifié la prorogation des mandats des responsables sécuritaires". Une prorogation d'un an des mandats du commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, du chef d'état-major de la troupe, le général Walid Salman, ainsi que celui du secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad Kheir, a été décidée par le ministre de la Défense Samir Mokbel la semaine dernière, au grand dam du Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun.

Toutefois, "les réunions du gouvernement n'ont pas été suspendues, a précisé M. Jreige, mais la date du prochain Conseil des ministres sera fixée ultérieurement par le chef du cabinet". Selon une information rapportée par la chaîne LBCI, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, a annoncé son intention de "boycotter les futures réunions gouvernementales vu que le cabinet n'arrive à prendre aucune décision".

Avant le début de la séance, le ministre de la Justice Achraf Rifi a relevé, sur le ton de l'ironie que "le général (Michel) Aoun poursuivra son combat don quichottien contre le général Kahwagi jusqu'à le hisser à la présidence de la République". Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a également pris la défense du commandant en chef de l'armée, affirmant que "s'ils maintiennent leur campagne contre Kahwagi, son mandat sera prorogé une troisième fois", rapporte la chaîne LBCI.

 

(Lire aussi : Modération iranienne contre moumana’a aouniste)

 

"Nous aurons recours à l'escalade, si nécessaire"
En fin de matinée, M. Aoun a pour sa part affirmé que sa formation pourrait recourir à l'escalade, si la situation le requiert. "S'il est nécessaire, nous aurons recours à l'escalade, mais nous appelons toujours au dialogue", a affirmé le leader chrétien lors d'une discussion avec des journalistes à son domicile à Rabieh. "Nous n'accepterons pas que nos droits chrétiens et nationaux soient piétinés", a-t-il ajouté.

Mercredi, les partisans de M. Aoun avaient manifesté place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, afin de "restituer les droits des chrétiens et des Libanais". Il n'est néanmoins toujours pas clair si le chef du CPL appellera ses partisans à manifester une nouvelle fois jeudi, en réaction aux développements lors du Conseil des ministres.

Peu de temps après la fin de la réunion gouvernementale, c'est le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil qui a réagi au cours d'une conférence de presse au Palais Bustros. Le ministre aouniste a répété que sa formation exige un consensus gouvernemental pour la prise de toute décision. "Nous n’acceptons pas que d’aucuns s’accaparent des prérogatives du président de la République, que nous représentons en partie, à l’ombre de la vacance à la magistrature suprême", a souligné M. Bassil. Le Liban est sans chef de l'Etat depuis le 25 mai 2014. "Ce Conseil des ministres a probablement été l’un des plus utiles. Un vrai débat sur la participation a eu lieu, notamment celle des chrétiens et de leurs demandes nationales et il ne peut y avoir de décision en Conseil des ministres sans consensus", a-t-il insisté.

 

(Lire aussi : Zarif assure à Beyrouth le service après-vente de l'accord avec Téhéran)

 

Réagissant à la question des nominations sécuritaires, le ministre a estimé que "le gouvernement réuni a eu tort en gardant le silence sur les agissements du ministre de la Défense. Nos demandes au niveau de ce dossier sont toujours les mêmes. C’est le gouvernement qui bloque son propre travail".

Il a également affirmé que "c’est une insulte que nous soyons uniquement deux ministres (du CPL) à représenter la majorité des chrétiens au sein du gouvernement". Et de poursuivre : "Se comporter de manière légère avec la mobilisation populaire d’hier est une insulte à notre encontre". "A quoi sert un gouvernement si ses décisions ne sont pas mises en application par les ministres ? Qu’a fait le gouvernement à l’égard de la situation à Ersal (dans la Békaa), ou au niveau du dossier des réfugiés syriens? s'est-il interrogé. Ce qui est dangereux, c’est notre sentiment d’injustice".

M. Bassil a enfin conclu sur une note alarmiste : "Nous disons aux Libanais, vous ne pouvez désormais compter sur personne à part vous-mêmes. Le Conseil des ministres d’aujourd’hui a mis en relief le degré de tension que subit le pays. Si une explosion a lieu au sein du gouvernent, une déflagration de plus grande ampleur aura lieu dans la rue".

 

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commentaires (3)

Des "Choux", déjà eux-mêmes périmés.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 10, le 14 août 2015

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Commentaires (3)

  • Des "Choux", déjà eux-mêmes périmés.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 10, le 14 août 2015

  • SAVEZ-VOUS PLANTER LES CHOUX... LES ORDURES ET LA MERDE... À LA MODE DE CHEZ NOUR ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 34, le 13 août 2015

  • Les chrétiens sont-ils devenus des pompiers pyromanes? Pris, eux aussi, dans l'attente de l'apocalypse qui les sauvera?

    Beauchard Jacques

    17 h 14, le 13 août 2015

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