M. Joumblatt, posant hier la première pierre, à Bayssour, du siège de la Fédération des municipalités du Gharb et du Chahhar (photo Ani).
Le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, a indiqué hier que, même si la gestion des déchets est confiée à une société au terme de l'appel d'offres, cette dernière aura besoin d'une période de 16 mois avant un retour à la normale.
« J'avais fait le projet de prendre ma retraite, mais cela n'a pas marché. J'ai commencé, et mon fils Taymour a progressivement pris la relève. Je voulais aller, comme je l'avais promis, me faire éboueur à New York. Me voilà devenu l'éboueur en chef au Liban », a ironisé M. Joumblatt, en allusion à la déclaration qu'il avait faite en 2004-2005 au cours d'un entretien à la LBCI – en signe de protestation, à l'époque, contre l'occupation syrienne du pays.
« J'apprends tous les jours. Pour mon anniversaire, avant-hier, j'ai eu droit à un gâteau appétissant, un compost d'une odeur un peu gênante, mais au goût particulièrement sucré. Je vous conseille de l'essayer », a-t-il ajouté sur le même ton badin, au cours de la cérémonie de pose de la première pierre du siège de la Fédération des municipalités du Gharb el-A'ala et du Chahhar, à Bayssour, en présence notamment des ministres Akram Chehayeb et Waël Bou Faour, et des députés Ghazi Aridi, Henri Hélou, Fady el-Habre et Fouad el-Saad.
« Suite aux désirs des partis nationaux, nationalistes, islamistes et universalistes, la décharge de Naamé a été fermée, et nous voilà noyés dans la mer de déchets, n'est-ce pas ? » a poursuivi Walid Joumblatt.
« À votre demande, Waël (Bou Faour) et Akram (Chehayeb) ont tenté jusqu'à la dernière minute » de trouver une solution, a-t-il dit, s'adressant aux présents.
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En réponse au président de la Fédération des municipalités du Gharb, Walid Aridi, qui s'en était pris, dans son allocution, au ministre de l'Environnement, l'accusant « d'avoir échoué dans la gestion du dossier des déchets », M. Joumblatt a indiqué : « La faute ne retombe pas sur Mohammad Machnouk, mais sur ceux qui n'ont pas cru que le dépotoir serait fermé en raison des souffrances d'une partie des habitants de cette région (...). »
« Même si nous chargeons l'une des sociétés du dossier, il nous faut au moins 16 mois, si la société remplit les conditions requises, pour Beyrouth et la Montagne. Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que Beyrouth gère ses propres déchets et que les déchets du Haut-Metn, de Aley et du Chouf soient traités comme ceux d'une seule région. Nous verrons si l'accord fonctionne, s'il existe encore... » a noté le chef du Parti socialiste progressiste. « ... À moins qu'il y ait un changement, après les jacqueries de Barja, de Ketermaya, de Sibline et, hier, de Majdelbaana. Mais je ne comprends pas quelles sont leurs revendications. Le soir, ceux qui violent aussi les sépultures ont également fait une jacquerie et ont bloqué les routes. Nous voulons savoir quelle est la solution, parce que cela concerne toutes les municipalités », a-t-il dit, en allusion aux mouvements de protestations de la Jamaa islamiya dans l'Iqlim.
« Nous devons nous réunir dans le Haut-Metn, à Aley, dans le Chouf et dans l'Iqlim pour savoir où nous allons entreposer nos déchets, parce que toute société a besoin d'une décharge au final. Ce n'est donc pas Mohammad Machnouk qu'il faut blâmer, mais ceux qui ont élaboré le cahier des charges, lequel est incomplet, puisqu'il ne détermine pas de décharge et ne mentionne pas la nécessité d'un incinérateur », a souligné Walid Joumblatt.
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Et d'ajouter : « J'oubliais aussi la jacquerie de Aïn Dara, dont la municipalité, druzes et chrétiens, a, dans sa majorité, participé au vol de gravats, et qui m'impute ce vol, en oubliant (Nicolas) Fattouche et les autres. »
Des allocutions ont été par ailleurs prononcées par le vice-président de la fédération, Michel Saad, le président de la municipalité de Keyfoun, Ahmad el-Hakam, et celui de la municipalité de Souk el-Gharb, Camille Nassar. Un déjeuner a ensuite été donné en l'honneur de M. Joumblatt au domicile du député Ghazi Aridi.
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13 h 17, le 10 août 2015