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À La Une - Liban

Crise des déchets : les activistes exigent la démission de M. Machnouk

Les manifestants proposent le recyclage à la source.

Des activistes de la société civile manifestaient samedi à la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth. Photo Agence nationale d'information.

Des activistes de la société civile manifestaient samedi à la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth. Avec leur slogan "Vous Puez", ils protestaient contre l'incapacité du gouvernement à résoudre la crise des ordures ménagères qui sévit depuis plusieurs semaines. Ils ont notamment exigé la démission du ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk.

"Nous sommes à la place des martyrs, la place de tous les Libanais pour dire à tous les politiciens : vous êtes responsables de la crise des déchets et vous auriez pu éviter cette crise", a lancé Farah el-Chaer au nom du mouvement "Vous Puez". "Vous avez violé la loi, vous avez transformé la crise des déchets en une crise confessionnelle comme vous avez l'habitude de le faire".

"Nous sommes venus aujourd'hui ici pour vous dire non : non aux incinérateurs et leur impact négatif sur l'environnement et la santé, non au partage confessionnel, non à la corruption, a-t-elle déclaré. Nous sommes venus vous demander : pourquoi ne nous connaissons pas les détails des cahiers de charge? Pourquoi nous ne connaissons pas les solutions proposées par les différentes sociétés?"

 

(Reportage : À Zouk Mosbeh, une installation de recyclage éphémère pour donner l'exemple)

 

La commission chargée de l'appel d'offres à l'intention des compagnies privées pour la gestion des déchets ménagers s'est réunie hier au siège du Conseil du développement et de la reconstruction pour procéder à l'ouverture des plis des offres pour Beyrouth et ses deux banlieues. Cet appel d'offres est lié à la mise en application du Plan national de gestion des déchets, adopté par le gouvernement en janvier dernier. Ce plan divise le Liban en six régions (Beyrouth et banlieues, Mont-Liban nord, Mont-Liban sud, Nord et Akkar, Békaa et Hermel, et, enfin, Sud et Nabatiyé) devant être gérées par des compagnies privées (une même compagnie ne peut en principe être chargée de plus de deux régions). Deux précédents appels d'offres avaient permis de recueillir les dossiers de compagnies pour les cinq autres régions, seule Beyrouth n'avait pas encore bénéficié d'offres.

 

"Nous sommes ici aujourd'hui parce que le pouvoir libanais est représenté par un parlement illégal qui s'est auto-prorogé et un gouvernement paralysé et incapable. (...) Nous avons proposé des solutions mais le pouvoir exécutif ne nous a malheureusement pas entendu", a encore accusé Farah el-Chaer au nom des activistes.

"Pour toutes ces raisons nous sommes ici pour demander la démission du ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk", a ensuite dit la jeune femme avant que les activistes présents commencent à clamer : "Dehors, dehors, dehors, Machnouk sors dehors!". Les activistes ont ensuite exigé que la solution à la crise des déchets soit de recycler à la source ainsi que de "donner aux municipalités leurs droits, tels qu'énumérés par la loi,  et débloquer l'argent qui leur est dû pour qu'elles puissent recycler et collecter les déchets"."Nous sommes ici aujourd'hui parce que l’expérience a prouvé que l'absence d'un éboueur lors d'une journée a plus d'impact que l'absence d'un politicien durant des mois", a-t-elle encore martelé.

 


(Infos pratiques : Qui contacter pour recycler les déchets triés)

 

Les activistes on également demandé la démission du gouvernement en criant : "le peuple veut la chute du système". C'est Paul Abi Rached , président du Mouvement écologique libanais, qui a ensuite pris la parole. Il a indiqué qu'un plan sera annoncé dès samedi soir. Ce plan consiste à trier les déchets à la source, et que seuls les couches et les aliments soient transférés aux usines de triage de la Quarantaine et de Amroussié. "Nous pourrons ensuite assurer à chaque caza un centre de traitement pour les déchets organiques", a-t-il assuré. "Chacun de nous doit trier, si nous ne le faisons pas, cela signifiera que nous voulons les décharges", a-t-il encore dit affirmant que "si nous trions tous les jours nous gagnerons 20 millions de dollars". 

Pour finir, c'est le blogueur et activiste Imad Bazzi qui a pris la parole. "Nous allons continuer, nous n'allons pas nous arrêter ici", a-t-il assuré. "Le 14 et le 8 Mars ont jeté les déchets sur nous, a encore martelé le jeune homme. Nous voulons une politique écologique saine, nous voulons que chaque partie qui a provoqué la crise soit tenue pour responsable".

 

 

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