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Économie - Développement

Prêts de la Banque mondiale : le Liban obtient une rallonge des délais de ratification

Après une demande en ce sens du Liban, la Banque mondiale a accepté hier de proroger de plusieurs mois les délais de ratification de deux prêts de financement de projets qui n'ont pu être votés avant la date d'échéance pour cause de paralysie politique. Archives Reuters

La Banque mondiale a consenti hier à proroger de plusieurs mois les délais de ratification de deux prêts de financement de projets qu'elle a accordés au Liban et qui n'ont pu être votés avant la date d'échéance, le Parlement n'ayant pas légiféré depuis octobre.
« Le ministère des Finances nous a envoyé deux courriers, vendredi et hier, sollicitant un report des délais de ratification de prêts qui n'ont pas été adoptés dans les temps prévus, en raison des blocages qui paralysent l'activité parlementaire, confirme à L'Orient-Le Jour le directeur de la Banque mondiale pour la zone Mena, Farid Belhaj. Après consultation du siège à Washington, nous avons décidé de nouveaux délais, en tenant compte du caractère exceptionnel de la situation que subit actuellement le pays, comme de l'intérêt public de ces projets. »


La première demande de prorogation portait sur un prêt de 5,2 millions de dollars destiné à financer un programme de rationalisation de la procédure budgétaire au sein du ministère des Finances. Le Parlement, qui devait le ratifier d'ici à ce soir, a désormais jusqu'au 31 octobre pour le faire. La seconde demande concernait le prêt accordé dans le cadre du financement du projet de barrage de Bisri. Les députés avaient jusqu'à hier pour voter ce prêt de 474 millions de dollars – le plus important octroyé par l'organisation internationale au Liban – après qu'il eut été adopté par le conseil d'administration de la Banque mondiale en septembre 2014 et signé par le gouvernement en janvier dernier. Afin de ne pas voir ce projet annulé, la Banque mondiale a fixé la nouvelle date d'échéance au 31 décembre prochain. Contacté par L'Orient-Le Jour, le ministère des Finances n'a pas fourni davantage d'informations sur ce sujet.
Les règles de l'institution prévoient qu'un pays peut déposer jusqu'à deux demandes consécutives d'extension des délais pour des cas de force majeure. « S'agissant de ces deux prêts, la prorogation accordée hier sera la première et la dernière : s'ils ne sont pas ratifiés dans ces nouveaux délais, ils seront annulés », préviens Farid Belhaj. Un troisième prêt de 6,4 millions de dollars finançant un projet de développement de l'écosystème de l'Internet mobile doit, lui, être ratifié en août par le Parlement et pourrait, à défaut, faire l'objet d'une demande similaire.


Les différents représentant des partenaires internationaux du Liban et de nombreux ministres ont appelé depuis plusieurs mois, sans succès, à l'organisation d'une session extraordinaire du Parlement pour ratifier les prêts arrivant à échéance, afin d'éviter une perte potentielle de plusieurs centaines de millions de dollars. « Il faut bien avoir conscience que ces blocages institutionnels et ces demandes répétées de reports calendaires nuisent à la crédibilité du pays. Notre réponse confirme la volonté de la communauté internationale d'aider le Liban à surmonter ses difficultés. C'est désormais au Liban de prouver qu'il peut s'aider lui-même... », conclut M. Belhaj.

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