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À La Une - Transport

La guerre fait rage entre Uber et la mairie de New York

Le conseil municipal de la plus grande ville américaine pourrait voter dès la semaine prochaine une limitation à l'augmentation de ce qu'il appelle les "nouveaux véhicules à louer" (FHV).

Plus de 20.000 véhicules Uber opèrent déjà à New York, contre 13.587 taxis jaunes; 2.000 nouveaux permis FHV sont actuellement délivrés chaque mois et la flotte FHV, dont Uber ne représente qu'une partie, a augmenté depuis 2011 de 63%.AFP PHOTO / Files / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Pétitions, publicités télévisées, envois massifs d'emails, contre-attaque: la guerre fait rage entre la société de transports Uber et la ville de New York, qui essaie de limiter l'augmentation de ses véhicules, désormais largement plus nombreux que les célèbres taxis jaunes.

Le conseil municipal de la plus grande ville américaine pourrait voter dès la semaine prochaine une limitation à l'augmentation de ce qu'il appelle les "nouveaux véhicules à louer" (FHV), le temps d'une étude sur leur impact sur la circulation, et notamment les embouteillages. Le coup de frein serait sévère: augmentation limitée à 1% par an pour les entreprises de plus de 500 véhicules, de 5% pour celles ayant entre 20 et 499 véhicules.

"Ce qui est bon pour Uber n'est pas forcément bon pour New York", explique à l'AFP un porte-parole de la mairie, Wiley Norvell, chiffres à l'appui: plus de 20.000 véhicules Uber opèrent déjà à New York, contre 13.587 taxis jaunes; 2.000 nouveaux permis FHV sont actuellement délivrés chaque mois et la flotte FHV, dont Uber ne représente qu'une partie, a augmenté depuis 2011 de 63%.

Dans son argumentaire, la mairie évoque qualité de la vie, santé publique et les besoins des entreprises de prospérer, en soulignant que la vitesse moyenne de circulation à Manhattan a baissé de 9% entre 2010 et 2014, passant de 15 km/h à 13,6 km/h. Selon elle, les rues de la ville ne peuvent pas forcément supporter la "marée de nouveaux véhicules". Des discussions menées depuis des mois avec Uber pour trouver un terrain d'entente n'ont rien donné.

 

(Lire aussi : Lancement d'un front international contre Uber)

 

Clash idéologique

"Clash idéologique", assène la mairie. David Plouffe, ancien conseiller du président Obama, chargé désormais de la stratégie d'Uber, est spécialement venu à New York pour une série de réunions cette semaine. Le ton n'a fait que s'envenimer. Et ces derniers jours, Uber est parti en guerre, avec des publicités télévisées et une campagne d'emails et de pétitions, accusant le maire démocrate Bill de Blasio d'"être à la solde de ses gros donneurs, les taxis", qui avaient généreusement contribué à sa campagne électorale. "Je pense que c'est moins une question d'embouteillages que de contributions politiques", a confié David Plouffe, dans un contexte où le prix de la "médaille" individuelle pour opérer un taxi jaune à New York a baissé de 23% depuis 2013, quand elle dépassait un million de dollars.

Les publicités télévisées d'Uber mettent en scène des chauffeurs issus des minorités, affirmant que la proposition du maire "détruira 10.000 emplois", ou des familles du Queens ou du Bronx, des quartiers mal desservis par les taxis traditionnels. "Des services vitaux pour des milliers de New-Yorkais pourraient disparaître", affirme une de ces publicités.

Les utilisateurs de l'application Uber ont été sollicités par email pour signer une pétition dénonçant les intentions de la mairie. Et un onglet "de Blasio" a même été ajouté à l'application Uber à New York, pour montrer aux utilisateurs l'attente supplémentaire à prévoir si la législation limitant l'expansion des voitures à louer devait passer. Selon Uber, cette limite "ne réduira pas les embouteillages et arrêtera les progrès réalisés à travers l'innovation technologique de ces dernières années. La technologie Uber a aidé à étendre un service à ceux qui jusqu'à présent en manquaient", affirme la société californienne.

La mairie y est allée à son tour de sa mise au point. "Uber, une société de 40 milliards de dollars, dépense des millions dans une campagne politique trompeuse", a dénoncé ce week-end le premier adjoint au maire Tony Shorris. "Dans le même temps, il y a de sérieuses questions sur la façon dont Uber traite ses clients, ses employés". L'Allemagne, Londres et Paris sont confrontés au même problème, insiste la mairie.

La guerre contre la société de voitures privées promet de durer, alors qu'à San Francisco, Uber vient d'être condamné à une amende de 7,3 millions de dollars pour manquement à des obligations d'information. Aux Etats-Unis, elle est aussi en train de se politiser, à la faveur de la campagne présidentielle. Le républicain Jeb Bush s'est fait le défenseur d'un "service vital". Son adversaire démocrate Hillary Clinton préfère souligner que l'économie de partage pose question en matière de protection des salariés.

 

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