Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Michel Samaha revient sur ses aveux, son procès renvoyé au 17 septembre

Le tribunal demande aux SR des FSI de lui remettre, dans un délai d'une semaine, les vidéos et autres enregistrements qu'ils détiennent.

L'ancien ministre libanais Michel Samaha. Photo d'archives/Ani

L'ancien ministre libanais Michel Samaha a affirmé jeudi, au premier jour de la réouverture de son procès devant la Cour de cassation militaire, qu'il revenait sur sa déposition devant les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le procès a finalement été renvoyé au 17 septembre. La Cour a dans ce cadre demandé à la Défense de M. Samaha de faire appel à trois témoins lors de la prochaine audience.

Michel Samaha avait été condamné le 13 mai à quatre ans et demi de prison après avoir été reconnu coupable d'avoir transporté des explosifs en vue de perpétrer des attentats au Liban en 2012. Comme l'année judiciaire est de neuf mois et qu'il avait été arrêté en août 2012, M. Samaha devrait donc être libéré à la fin de l'année. Ce verdict a suscité un tollé dans plusieurs milieux politiques libanais qui l'estiment trop clément. Le 2 juin, la Cour de cassation militaire a accepté la requête en annulation présentée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr.

Jeudi, Michel Samaha a affirmé "ne pas être d'accord sur la plupart de (sa) déposition lors de (son) interrogatoire préliminaire", rapporte l'Ani. "Je n'étais plus lucide à ce moment-là après avoir vu comment ils (les SR des FSI) avaient fait irruption chez moi et traité mon épouse", s'est justifié l'ancien ministre dans des propos rapportés par la chaîne LBCI.

Selon les informations de la chaîne, Michel Samaha a fait état jeudi de cris et de tentatives d'intimidation peu avant son premier interrogatoire. L'ancien ministre affirme avoir demandé à voir l'ancien chef des renseignements des FSI, le général Wissam el-Hassan. M. Samaha a ajouté, toujours selon la LBC, qu'après cette rencontre, "les choses s'étaient relativement calmées".

Par ailleurs, le tribunal a demandé jeudi aux SR des FSI de lui remettre, dans un délai d'une semaine, les vidéos et autres enregistrements qu'ils détiennent. Dans ces enregistrements, on voit clairement M. Samaha converser avec un informateur des services de sécurité libanais, Milad Kfoury, lui livrant les plus infimes détails de l'opération terroriste planifiée, notamment des attentats qui devaient être commis dans le nord du pays, visant des personnalités politiques et la population civile. M. Samaha a également révélé dans les vidéos les noms des commanditaires, à savoir le président syrien Bachar el-Assad et le général Ali Mamlouk, son conseiller en matière sécuritaire.

Le tribunal a également chargé l'armée libanaise de transcrire leur contenu.

Le 2 juin dernier également, la Cour de cassation militaire avait accepté la demande du juge Sakr Sakr qui sollicitait notamment la présentation de bandes vidéo et d'enregistrements qui n'avaient pas été visionnés et entendus lors du premier procès, en mai.

Selon l'acte d'accusation, M. Samaha, qui a été également conseiller du président syrien, avait planifié, avec le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk, des attentats au Liban et l'assassinat de personnalités politiques et religieuses libanaises hostiles à Damas.

Son procès avait été reporté à plusieurs reprises. Lors de la première audience, le 20 avril, l'accusé avait reconnu avoir transporté des explosifs dans sa voiture en août 2012 de Damas jusqu'au Liban, en assurant avoir cru que les attentats étaient destinés à protéger le Liban. M. Samaha a affirmé que l'idée était de mener des attentats à la frontière afin de provoquer sa fermeture et de stopper ainsi le passage de combattants libanais allant se battre auprès de la rébellion syrienne contre le régime de Damas. Il a indiqué avoir été poussé au crime par l'informateur Milad Kfoury.

 

Pour mémoire
Affaire Samaha : mobilisation civile et judiciaire pour contenir la frustration sunnite

Le cheikh Salem Raféï à « L'OLJ » : Rendez-nous justice ou laissez-nous vivre seuls

Appels indignés à une révision des prérogatives du tribunal militaire

L'ancien ministre libanais Michel Samaha a affirmé jeudi, au premier jour de la réouverture de son procès devant la Cour de cassation militaire, qu'il revenait sur sa déposition devant les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le procès a finalement été renvoyé au 17 septembre. La Cour a dans ce...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut