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Liban - Courant du Futur

Hariri : Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une confrontation sur une base confessionnelle

L'ancien PM accuse le Hezbollah de commettre un double crime contre la Syrie et le Liban.

Saad Hariri, prononçant son allocution par écran interposé, hier soir, au Biel. Photo Ibrahim Tawil

Le chef du courant du Futur (CdF), l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a affirmé hier que sa formation refuse de se laisser entraîner dans des confrontations sur des bases sectaires et confessionnelles.
« Nous assistons à des tentatives de transformer la question du dialogue politique en barricades communautaires. Mais nous ne sommes pas dans ces barricades. Nous n'entrerons dans aucune confrontation sur une base confessionnelle », a indiqué M. Hariri, dans une allocution par écran interposé lors de l'iftar annuel du courant du Futur au Biel.
Abordant le conflit actuel avec le Courant patriotique libre (CPL), M. Hariri a rappelé toutes les étapes du dialogue et de la collaboration entrepris avec ce dernier depuis début 2014. « Soudain, tous les droits se sont retrouvés spoliés et les questions remontant à trente ans ont été rouvertes. Nous ne sommes dans une confrontation confessionnelle avec personne. Et ceux qui veulent ouvrir cette confrontation trouveront qu'ils l'ont ouverte avec eux-mêmes », a-t-il lancé.
Concernant la présidence de la République, il a rappelé qu'au niveau du CdF, « nous n'avons fermé la porte à aucune solution et n'avons pas suivi les autres dans le jeu du veto contre quiconque ». « Nous avons tenté depuis le début d'obtenir un consensus national, qui est la base pour avoir un nouveau président, quels que soient les noms », a-t-il indiqué.
« Cette règle a fait long feu du fait que certains dirigeants s'octroient un droit exclusif à la présidence et nous avons entendu récemment que ce droit exclusif est limité à une seule personne. Malgré tout cela, nous allons redoubler d'efforts pour sortir de cette impasse », a-t-il dit, affirmant que « les portes ne sont fermées à aucune solution réaliste et qu'il n'y a de veto sur aucun nom, toujours dans le cadre d'un consensus national ».
« Les paris sur les changements en Syrie ne généreront pas un président de la République » ni le fait d'« attendre les résultats des négociations sur le nucléaire », a ajouté M. Hariri. « Nous n'avons tous d'autre choix que de nous conformer à la Constitution et de revenir au dialogue politique pour convenir d'un moyen pratique pour sortir de l'impasse présidentielle », a-t-il noté, appelant au calme et à la fin de la politique de mobilisation.

Le crime contre le Liban et la Syrie
Évoquant l'implication du Hezbollah en Syrie, Saad Hariri a estimé que « le régime syrien tient sur une fine planche couvrant du sang, du feu et de la destruction, usée de tous les côtés ». « Des centaines de jeunes Libanais dont les vies ont été sacrifiées n'ont pas atteint et ne seront pas en mesure d'atteindre les objectifs du Hezbollah et de le protéger. La blessure provoquée par cette implication va marquer profondément la conscience syrienne et détruire les relations fraternelles entre les deux peuples et les deux pays », a-t-il indiqué, accusant le Hezbollah de « commettre un crime contre le Liban » en « versant de l'huile sur le feu syrien ».
« Nous avons entendu il y a deux jours un appel à préserver la neutralité du Liban. Franchement, c'était un lapsus, parce que tout ce qui a été dit par la suite était une insistance à pousser le Liban dans tous les conflits, de la Syrie au Yémen en passant par l'Irak », a répondu Saad Hariri au dernier discours de Hassan Nasrallah.
« Ce que j'ai entendu il y a deux jours m'a confirmé que la « Tempête décisive » est toujours une épine dans la gorge du projet iranien de dominer la région ! La route vers la Palestine ne passe pas par Zabadani et Damas ! La route de Beyrouth à Téhéran passe par la Syrie et l'Irak, mais la route vers la Palestine, certainement pas ! », a-t-il ajouté, dénonçant « l'étrange théorie qui appelle à générer des entités sécuritaires et militaires, équivalentes aux armées et aux forces officielles dans la région, à l'image du » Hezbollah « au Liban, parallèlement à l'armée libanaise (...) ».
« Suivant la théorie, ces entités sont en mesure de faire face au terrorisme mieux que les armées régulières. Or (...) elles ôtent à la lutte contre le terrorisme sa dimension nationale, forcent les armées à la retraite ou les utilisent dans des missions prédéterminées, et remplacent les bannières du consensus national contre le terrorisme par des bannières de la discorde et de la guerre confessionnelle », a-t-il souligné, mettant en garde contre un tel danger, « une malédiction pour diviser les communautés et les nations et garder l'épée de la discorde suspendue au-dessus de l'unité islamique ».

Salam a bien fait...
Saad Hariri a ensuite nettement pris position contre les propositions de révision du système vers une répartition par tiers ou vers le fédéralisme. « Nous n'avons qu'un seul choix : faire preuve de solidarité pour la restauration du respect des institutions et protéger l'idée sur laquelle l'État a été édifié et consacré par le pacte national dans les années quarante, renouvelée dans le document d'entente nationale à Taëf », a-t-il indiqué.
Et d'ajouter : « Le Premier ministre Tammam Salam a bien fait en empêchant le dernier pilier du pouvoir exécutif de tomber dans le vide et la paralysie. Nous aspirons à ce que cela s'unisse aux efforts du président de la Chambre Nabih Berry pour activer le travail législatif dans le cadre d'un accord politique sur les priorités, à savoir l'élection d'un président qui tiendra les rênes du leadership et renouvellera l'espoir perdu dans le concept de l'État. »
« Le Hezbollah manifeste beaucoup d'enthousiasme à montrer que tout le problème est entre le CPL et le CdF, comme vous l'avez entendu il y a deux jours. Le Hezbollah prêche et dit que le CdF prend des décisions unilatérales en marginalisant les autres. Ce genre de discours est étrange, venant d'une formation qui s'est spécialisée dans les décisions unilatérales et la marginalisation de tous les autres et détenant le record de violation du consensus national, depuis la création de l'État libanais », a noté Saad Hariri.

Le chef du courant du Futur (CdF), l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a affirmé hier que sa formation refuse de se laisser entraîner dans des confrontations sur des bases sectaires et confessionnelles.« Nous assistons à des tentatives de transformer la question du dialogue politique en barricades communautaires. Mais nous ne sommes pas dans ces barricades. Nous n'entrerons dans aucune...
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