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À La Une - liban

Début houleux du Conseil des ministres, heurts entre forces de l'ordre et militants aounistes près du Sérail

Le début de la réunion du gouvernement a été marqué par une dispute entre Tammam Salam et Gebran Bassil.

Un Conseil des ministres houleux a débuté ce jeudi matin, déclenchant le mouvement de protestation des partisans du Courant patriotique libre. Photo Michel Sayegh

Comme prévu, un Conseil des ministres houleux a débuté ce jeudi matin, déclenchant le mouvement de protestation des partisans du Courant patriotique libre (CPL) lancé par leur leader, Michel Aoun, contre ce que ce dernier estime être une marginalisation des chrétiens libanais.

Le début de la réunion du gouvernement a été marqué par une dispute entre le chef du gouvernement Tammam Salam, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Les photographes présents ont pu filmer le début du débat entre les deux responsables avant d'être rapidement priés de sortir. Ces images rapportées par les médias locaux ont suffi pour que les aounistes, réunis au centre Myrna Chalouhi, à Sin el-Fil, dans la banlieue-est de Beyrouth, décident de former un convoi et de se diriger vers le Grand Sérail. Au même moment, les forces de l'ordre se sont déployées le long de la rue des Banques avant de bloquer toutes les rues qui mènent au Grand Sérail.

 

 

Photo Michel Sayegh

 

Cela n'a pas empêché des dizaines de partisans du CPL de tenter de se rapprocher du Sérail à pied, en empruntant plusieurs routes dont celle de l'Escwa et en criant des slogans en faveur de leur leader Michel Aoun et de son élection à la présidence de la République. Le mouvement a dérapé en accrochages entre les militaires rassemblés autour du Sérail et les militants aounistes.

Les médias de la formation aouniste ont de leur côté accusé les agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) d'avoir agressé les députés et les militants qui sont parvenus à se rapprocher du Grand Sérail.

 

Photo Michel Sayegh

 

L'armée libanaise a pour sa part publié un communiqué dans lequel elle a affirmé qu'elle "ne sera entraînée dans une confrontation avec aucun parti". "Face à l'aggravation des tiraillements politiques dans le pays (...), accompagnés de mouvements de contestation populaire, il importe au commandement de l'armée d'affirmer que l'institution militaire ne sera entraînée dans une confrontation avec aucun parti", peut-on lire dans le communiqué. "Le but de l'armée est de protéger les institutions constitutionnelles, les biens publics et privés et la sécurité des citoyens, tout en préservant la liberté d'expression de tous les Libanais dans le cadre du respect des lois", ajoute l'armée dans son communiqué.

Dans un autre communiqué publié quelques minutes plus tard, l'institution militaire a annoncé que "sept soldats ont été blessés quand des manifestants ont tenté de forcer le barrage installé par la troupe aux alentours du Grand Sérail".

 

"Nous ne voulons pas de confrontation avec l'armée, nous sommes là pour que les politiciens nous respectent à nouveau, car ils nous ont manqué de respect", a déclaré Anthony, un militant aouniste de 19 ans.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, Johnny Khoury, coordinateur du CPL, a refusé de donner des précisions sur la suite des événements.

Photo Michel Sayegh

 

A la mi-journée, Gaby Layoun, ancien ministre de la Culture, a rejoint les manifestants. Il a été suivi par le député aouniste Ibrahim Kanaan. "Nous nous exprimons de manière démocratique et civilisée et espérons le retour à la Constitution, sinon nous poursuivrons notre mouvement", a déclaré ce dernier à la presse. "Ni les manifestations sont permises, ni le référendum est permis, ni les élections législatives sont permises. Est-il uniquement permis de bafouer les droits?", a-t-il martelé.



Photo Suzanne Baaklini

En se rendant au Conseil des ministres, M. Bassil avait déclaré : "Aujourd'hui je manifeste pour l'application de la Constitution". Ce à quoi le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, aurait rétorqué : "Qu'il commence d'abord par la lire"! Dans une déclaration faite à la Voix du Liban 100,3, le député aouniste Ibrahim Kanaan a, de son côté, estimé que la séance du Conseil des ministres serait "tributaire de la performance du Premier ministre".

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a pour sa part déclaré aux portes du Sérail : "Nous sommes contre le blocage, le général Aoun a le droit de donner son avis via tous les moyens démocratiques, mais il n'est pas seul détenteur du rôle de protéger les droits des chrétiens". Le ministre d'État Nabil de Freige a de son côté estimé que le "CPL a le droit décider ce qu'il veut". Mais "nous sommes avec le consensus et contre le blocage", a-t-il ajouté.

Les partisans du CPL ont lancé dès mercredi soir leur mouvement de contestation, se rassemblant devant les sièges du parti dans plusieurs régions libanaises et formant convois sillonnant les rues. 

 

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Comme prévu, un Conseil des ministres houleux a débuté ce jeudi matin, déclenchant le mouvement de protestation des partisans du Courant patriotique libre (CPL) lancé par leur leader, Michel Aoun, contre ce que ce dernier estime être une marginalisation des chrétiens libanais.
Le début de la réunion du gouvernement a été marqué par une dispute entre le chef du gouvernement...

commentaires (5)

Elle est bonne celle lã! Et pourquoi Iznogoud-Aoun ne veut-il pas appliquer la constitution lorsqu'elle exige un quorum pour l'élection d'un président de la république? Craint-il tant de perdre l'élection ?

Dounia Mansour Abdelnour

15 h 41, le 09 juillet 2015

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Commentaires (5)

  • Elle est bonne celle lã! Et pourquoi Iznogoud-Aoun ne veut-il pas appliquer la constitution lorsqu'elle exige un quorum pour l'élection d'un président de la république? Craint-il tant de perdre l'élection ?

    Dounia Mansour Abdelnour

    15 h 41, le 09 juillet 2015

  • Trop de nombrilisme ! Trop d'enfantillages ! Trop d'irresponsabilité ! Dégoûtant ! Ecoeurant !

    Halim Abou Chacra

    14 h 48, le 09 juillet 2015

  • en premiere ligne il y a les FSI mais ont ete aider derriere par l'armee ce qui tout a fait legal et contitutionelle !! "M. Bassil avait déclaré : "Aujourd'hui je manifeste pour l'application de la Constitution". Ce à quoi le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, aurait rétorqué : "Qu'il commence d'abord par la lire"! hahahahaha MERCI Mr Harb !!

    Bery tus

    14 h 05, le 09 juillet 2015

  • Honte à celui qui souffle sur le feu en plein incendie....

    Beauchard Jacques

    13 h 33, le 09 juillet 2015

  • Ce n'est pas le rôle des soldats de l'armée ..de faire le service d'ordre en ville ...normalement c'est dans les attributions des Force de Sécurité Intérieure...

    M.V.

    13 h 01, le 09 juillet 2015

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