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Liban - Exécutif

Au Grand Sérail, entière solidarité de Joumblatt et Samy Gemayel avec le Premier ministre

« Je ne comprends toujours pas pourquoi l'affaire des nominations a été soulevée prématurément », s'est interrogé hier le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel.

Le Premier ministre Tammam Salam recevant hier la délégation des Kataëb, emmenée par leur nouveau président, le député Samy Gemayel. Photo Dalati-Nohra

À la veille de la réunion du Conseil des ministres qui doit plancher une nouvelle fois sur son mécanisme de prise de décision, le Premier ministre Tammam Salam a reçu hier une délégation du parti Kataëb, emmenée par son nouveau chef, le député Samy Gemayel, et formée des ministres Sejaan Azzi, Ramzi Jreige et Alain Hakim, et une délégation du Parti socialiste progressiste, conduite par le député Walid Joumblatt.
« Nous avons transmis au Premier ministre notre appui à la continuité du cabinet, qui préserve ce qui reste de l'apparence de l'État », a ainsi déclaré Samy Gemayel à sa sortie du Grand Sérail. « Le Conseil des ministres est la seule institution capable actuellement d'apaiser les soucis des Libanais », a-t-il souligné.
Nous avons donc exprimé notre point de vue au Premier ministre ainsi que notre souhait d'empêcher la paralysie du gouvernement. S'il y a en effet une divergence sur une clause à l'ordre du jour, cette clause devra être écartée et les clauses suivantes examinées », a-t-il ajouté, appuyant ainsi l'actuel mécanisme convenu, en principe, par les ministres, mais contesté par les ministres aounistes, qui estiment que ce mécanisme a été bafoué par des abus présumés du Premier ministre. « S'agissant du dossier des nominations, je suis réellement surpris par tout le tapage qui est fait sur des contestations, des manifestations et des mobilisations, surtout dans les circonstances actuelles. Nous entamons la saison estivale avec des manifestations qui ne sont pas opportunes. C'est pourquoi il est souhaitable de continuer de nous conformer aux mécanismes de nomination, tels que convenus en Conseil des ministres et qui sont clairs », a ainsi poursuivi Samy Gemayel. Il s'est interrogé dans ce cadre sur l'anticipation du débat sur les nominations du prochain commandant en chef de l'armée, le départ à la retraite du général Jean Kahwagi, qui occupe ce poste actuellement, étant prévu à la mi-septembre. « Les nominations seront débattues à la table du Conseil des ministres une à deux semaines avant cette échéance. Je ne comprends pas pourquoi cette affaire a été soulevée prématurément, comme s'il y avait une punition à infliger au général Kahwagi ou une volonté de rapprocher son départ à la retraite », s'est demandé Samy Gemayel. « Pourquoi tout ce tapage ? Je n'ai pu, jusqu'à ce jour, le savoir », a encore souligné le leader des Kataëb.

« L'opposition des Kataëb n'est pas obstructionniste »
M. Gemayel a néanmoins adopté une politique de la main tendue envers le Courant patriotique libre, revenant sur son entretien, la veille, avec le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. « J'ai informé le ministre Bassil que la parti Kataëb était disposé à débattre éventuellement des nominations, avec le Premier ministre, en temps voulu. Pourquoi provoquer ces tensions à deux semaines de l'échéance ? » s'est interrogé M. Gemayel.
Force est de souligner en outre que Samy Gemayel est revenu, en réponse à une question, au débat ministériel tendu sur les cahiers des charges relatifs à l'adjudication pour le ramassage des déchets ménagers, au cours duquel les Kataëb avaient joué le rôle des seuls contestataires. « En nous opposant aux cahiers des charges, nous avions essuyé de vives critiques et avions fini par accepter des compromis que nous n'aurions pas dû accepter. Preuve en est, les adjudications sont aujourd'hui bloquées à cause des failles dans les cahiers des charges, peu attirants pour les investisseurs », a-t-il affirmé. Il a ainsi différencié la position des Kataëb de celle des ministres aounistes. « Nous n'exprimons jamais une opposition au nom de notre intérêt propre, mais toujours au nom de l'intérêt des citoyens (...) et nous veillons aujourd'hui à un partenariat réel avec le Premier ministre et à la continuité du gouvernement », a conclu Samy Gemayel.

Joumblatt
En soirée, le Premier ministre a reçu le chef du Parti socialiste progressiste, le député Walid Joumblatt, accompagné des ministres Akram Chehayeb et Waël Bou Faour, et du député Ghazi Aridi. À l'issue de la réunion, Walid Joumblatt a déclaré qu'« au cours des seize mois écoulés, le Premier ministre a su gérer les affaires du pays en toute sagesse. Aujourd'hui, les échéances sont plus importantes et plus dangereuses. Nous avions réussi jusque-là à écarter les dossiers épineux », ce qui n'est plus le cas actuellement. « À l'inverse de la situation qui prévalait lors de la guerre civile libanaise, ce sont les pays de la région qui sont en feu et notre pays qui est stable. Je ne vois donc aucun prétexte qui justifierait la paralysie des réunions ministérielles, surtout qu'elles sont gérées avec la sagesse du Premier ministre. Il est des dossiers qu'il faut régler au plus vite afin de nous protéger de la fournaise régionale et de servir, en même temps, les intérêts des citoyens », a-t-il conclu.
La chef de la Délégation de l'Union européenne, l'ambassadrice Angelina Eichhorst, avait par ailleurs été reçue par le Premier ministre au Grand Sérail hier dans la matinée.

À la veille de la réunion du Conseil des ministres qui doit plancher une nouvelle fois sur son mécanisme de prise de décision, le Premier ministre Tammam Salam a reçu hier une délégation du parti Kataëb, emmenée par son nouveau chef, le député Samy Gemayel, et formée des ministres Sejaan Azzi, Ramzi Jreige et Alain Hakim, et une délégation du Parti socialiste progressiste, conduite...
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