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Nucléaire iranien : la date butoir étendue au 7 juillet

Obama prévient qu'il refuserait un "mauvais accord".

Les grandes puissances et l'Iran, engagés à Vienne dans des négociations d'une extrême complexité, se sont laissés jusqu'au 7 juillet pour trouver un compromis historique sur le nucléaire iranien. AFP / POOL / CARLOS BARRIA.

Les grandes puissances et l'Iran, engagés à Vienne dans des négociations d'une extrême complexité, se sont laissés jusqu'au 7 juillet pour trouver un compromis historique sur le nucléaire iranien, mais le président américain Obama a prévenu qu'il refuserait un "mauvais accord".

"J'espère que (les négociateurs) aboutiront à un accord, mais mes instructions sont extrêmement claires (...) j'ai dit depuis le début que je quitterais la table des négociations s'il s'agissait d'un mauvais accord", a déclaré Barack Obama mardi soir, remettant la pression sur des discussions qui bloquent toujours sur des points cruciaux. Un temps espéré pour le 30 juin, ce compromis historique encore introuvable bien qu'à "portée de main", selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, fait l'objet d'un marathon diplomatique depuis plus de vingt mois.

D'un commun accord, l'Iran et les grandes puissances ont décidé mardi "de donner plus de temps aux négociations" en prolongeant jusqu'au 7 juillet les mesures agréées lors d'un accord intérimaire conclu en novembre 2013 et servant de cadre aux négociations, a indiqué mardi une porte-parole américaine à Vienne. Cet accord intérimaire, baptisé "Plan d'action conjoint" et déjà renouvelé deux fois, permet une suspension partielle des sanctions internationales contre l'Iran, en échange du gel d'une partie de son programme nucléaire. La nouvelle prolongation "ne signifie pas nécessairement que les négociations se prolongeront jusqu'au 7 juillet, ni qu'elles s'achèveront le 7", a précisé la porte-parole, Marie Harf.
Un peu auparavant, l'Union européenne avait aussi annoncé qu'elle prolongeait d'une semaine le gel de certaines de ses sanctions contre l'Iran afin de "donner plus de temps aux négociations".

 

(Pour mémoire : Nucléaire iranien : "Des décisions très difficiles vont devoir être prises" )

 

Reprise du ballet diplomatique viennois
La communauté internationale veut s'assurer que le programme nucléaire iranien, révélé au début des années 2000, est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie. Mais, après plus de vingt moins de tractations entre Téhéran et les pays du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne), les négociateurs butent toujours sur des points cruciaux.

"Une grande partie des points ont été réglés, mais une partie demeure (irrésolue). Certains peuvent être réglés au cours des prochains jours s'il n'y pas de demandes excessives et si on reste dans le cadre" des accords intérimaires précédemment conclus, a déclaré le président iranien Hassan Rohani, selon l'agence Isna. Les bilatérales et entretiens croisés ont repris mardi suivant une orchestration désormais coutumière. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, revenu mardi à Vienne après avoir consulté pendant 24 heures à Téhéran, s'est longuement entretenu avec son homologue américain John Kerry. Il a également rencontré Yukiya Amano, le chef de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), appelée à jouer un rôle crucial de vérification en cas d'accord.
M. Zarif a aussi vu son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier et devait s'entretenir avec Sergueï Lavrov, arrivé mardi dans la capitale autrichienne.

 

(Lire aussi : Entre l'Iran et la France, des relations "d'amour/haine")

 

Toujours les mêmes points de blocage
"Les discussions avancent lentement", a reconnu mardi une source iranienne. L'inspection des sites suspects iraniens par l'AIEA constitue un des points cruciaux de la négociation. L'agence a certes déjà accès aux sites nucléaires iraniens déclarés, mais voudrait avoir la possibilité d'élargir son périmètre d'inspections, y compris à des sites militaires. Une demande à laquelle le Guide suprême iranien Ali Khamenei, décisionnaire ultime sur le dossier nucléaire, s'est catégoriquement opposé à plusieurs reprises.

D'autres questions clés restent à régler, comme la durée d'un accord. La communauté internationale veut brider le programme nucléaire iranien pendant au moins dix ans, mais l'ayatollah Khamenei s'est élevé la semaine dernière contre une limitation trop longue dans le temps des capacités iraniennes. La levée des sanctions constitue aussi un noeud de première importance, Téhéran souhaitant des mesures immédiates, quand le P5+1 veut une levée progressive et sous condition de ces sanctions.

Un accord définitif aurait des répercussions internationales importantes, ouvrant la voie à un rapprochement déjà entamé entre les Etats-Unis et l'Iran, et marquerait le retour de la République islamique chiite sur les scènes régionale et internationale. Au grand dam d'Israël et des régimes sunnites de la région. Un accord serait "une énorme erreur", a lancé mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, estimant que ce serait "un danger pour Israël, pour l'Italie, pour l'Europe, pour les Etats-Unis, pour le monde".

 

 

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