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Économie

Les marchés financiers, touchés mais pas coulés

Les marchés financiers ont été fortement secoués hier par les craintes générées par une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro à l'issue du référendum prévu dimanche, mais n'abandonnaient pas tout espoir, limitant ainsi les dégâts.
Passé le plongeon spectaculaire des places européennes à l'ouverture, ces dernières sont revenues à plus de mesure, retrouvant peu ou prou le niveau où elles étaient 10 jours plus tôt, avant de se laisser griser par l'espoir d'un accord.
Wall Street n'a pas échappé à la tragédie grecque, mais sans panique non plus, le Dow Jones perdant 1,95 % et le Nasdaq 2,40 %. En clôture, les Bourses européennes étaient toutes nettement dans le rouge mais réduisaient leurs pertes, la Bourse de Francfort perdant 3,56 %, Paris 3,74 %, Londres 1,97 %, Madrid 4,56 % et Milan plus de 5 %. L'euro s'offrait une petite progression à 1,1248 dollar peu avant minuit (heure de Beyrouth), après être passé sous les 1,10 dollar dans les échanges asiatiques, contre 1,1160 dollar en fin de semaine dernière à New York.
Le marché de la dette était agité, mais sans excès. Le taux d'emprunt à 10 ans de la Grèce, dont la dette est peu échangée, s'est envolé à 15,078 % (contre 10,845 % vendredi en clôture). Quelques heures plus tard, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a abaissé d'un cran la note de la Grèce à « CCC- », estimant que la décision d'Athènes de recourir à un référendum était un mauvais signal pour la « stabilité économique » du pays.
Les dettes des pays du sud de la zone euro souffraient également. À 19h00 (heure de Beyrouth), le taux à 10 ans de l'Espagne progressait à 2,347 % contre 2,110 % vendredi à la clôture sur le marché (secondaire) où s'échange la dette déjà émise. Celui de l'Italie a grimpé à 2,391 % (contre 2,150 %), du Portugal à 3,083 % (contre 2,718 %).
Pour Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas, « à partir du moment où la situation de crise se renforce en Grèce, le risque augmente », ce qui se traduit par un fort recul des indices boursiers et la hausse des taux des pays les plus fragiles de la zone euro. Mais pour autant, « on n'est pas dans un mouvement de panique, loin de là », souligne-t-il.
Les marchés voulaient croire jusqu'à présent à une issue positive, comme l'a montré la progression des indices la semaine dernière. « Les marchés pensaient qu'un accord était possible (...) donc ils réagissent », a commenté hier le ministre français des Finances, Michel Sapin.
Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis, explique la réaction mesurée du marché par le fait que « de premiers sondages ont l'air de dire que le « oui (au référendum du 5 juin) pourrait l'emporter, ce qui est le plus rassurant pour tout le monde ».
Les espoirs d'un accord de dernière minute n'ont en outre pas entièrement disparu notamment parce que la Banque centrale européenne (BCE) a donné un répit à la Grèce en maintenant intact le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques (prêts ELA). La zone euro a notamment mis en place de nombreux pare-feux et assaini les banques depuis la crise de la dette de 2010-2012, sans compter les outils à disposition de la BCE et notamment le programme de rachats d'actifs qui est en cours.
« Le Grexit a commencé mais, la BCE aidant, il ne sera pas contagieux au reste de la zone euro », estime Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.
Plus tôt dans la journée, les marchés asiatiques ont également accusé le coup. Tokyo a clôturé sur une perte de 2,88 %, Hong Kong 2,61 %, Sydney a cédé 2,23 %, Séoul 1,42 % et Taipei 2,39 %.

Les marchés financiers ont été fortement secoués hier par les craintes générées par une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro à l'issue du référendum prévu dimanche, mais n'abandonnaient pas tout espoir, limitant ainsi les dégâts.Passé le plongeon spectaculaire des places européennes à l'ouverture, ces dernières sont revenues à plus de mesure, retrouvant peu ou prou le...
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