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Moyen Orient et Monde - Changement climatique

L’Onu exhorte les États membres à mettre les bouchées doubles

Un projet d'accord est actuellement en cours d'élaboration avant le grand sommet de décembre à Paris.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en compagnie de l'acteur et activiste, Robert Redford, hier, au siège des Nations unies. Timothy A. Clary/AFP

Avant le prochain grand rendez-vous international sur les dérèglements climatiques, qui se tiendra à Paris fin 2015, les hauts responsables de l'Onu ont appelé hier, lors d'une réunion à l'Assemblée générale, à accélérer « le rythme et à être plus ambitieux alors que la conférence de décembre approche », comme l'a déclaré, dans son discours, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. « Nous sommes réunis pour faire le bilan de ce que nous avons promis, ce que nous avons réalisé et de ce que nous devons faire pour veiller à ce que les dirigeants du monde et leurs gouvernements adoptent un accord universel et ambitieux en décembre, à Paris », a-t-il souligné. Car « tous les pays peuvent et doivent faire partie de la solution ».
Ce projet d'accord est actuellement en cours d'élaboration par les États membres. Le secrétaire général de l'Onu a estimé que « la conclusion d'un accord à Paris sur le changement climatique ne sera pas le point final, mais il devra constituer un tournant dans la manière dont le monde répond collectivement à ce défi de notre époque ». Selon lui, les conditions sont réunies pour un accord, mais il déplore que les négociations en cours sur le climat soient « trop lents et avancent à la vitesse d'un escargot ».

Responsabilité collective
Ban Ki-moon a aussi exhorté les chefs d'État et de gouvernement à « donner des directives à leurs ministres et leurs négociateurs afin qu'ils engagent leur responsabilité personnelle sur le résultat à Paris. » Car « si nous échouons, nous condamnerons nos enfants et petits-enfants à un futur chaos climatique », a-t-il affirmé. « Si nous réussissons, nous pouvons mettre le monde sur la bonne voie vers une plus grande stabilité, une meilleure santé et des économies plus fortes, bénéfiques pour tous. »
Selon lui, un accord à Paris doit envoyer un signal fort sur la détermination du monde à construire un avenir bas en carbone. Il doit également être durable, souple et respecter le principe d'équité. Cet accord doit également « avoir des mécanismes clairs, mesurant, surveillant et relevant les progrès réalisés d'une manière transparente », a ajouté le secrétaire général. Il a enfin jugé indispensable un financement climatique crédible. À cet égard, il a exhorté les pays développés à fournir une trajectoire politiquement crédible pour la mobilisation de 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020, destinés à aider les pays en développement à réduire leurs émissions et renforcer leur résilience.

 

(Lire aussi : Ban Ki-Moon: une "action mondiale" sur le climat indispensable en 2015)

 

« Niveau d'ambition élevé »
De son côté, le président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa, a appelé les États membres à maintenir « un niveau d'ambition élevé et à traiter tous les aspects de manière équilibrée, qu'il s'agisse de l'adaptation, de l'atténuation et des moyens de mise en œuvre ». « Ensemble, nous devons faire tout notre possible pour arriver à un accord équilibré et contraignant en décembre, qui promeut le développement durable et préserve notre planète », a conclu M. Kutesa.

Fabius : Une menace planétaire
Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, et président de la COP21, Laurent Fabius, a, pour sa part, estimé qu'il est totalement fini le temps où la réalité du changement climatique et son origine humaine pouvaient être contestées. « Aujourd'hui, a-t-il souligné, il est clair que nous savons les effets dévastateurs pour la planète d'un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2°C ... Nous savons qu'avec le dérèglement du climat, la menace est désormais planétaire et aucune région, je dis bien aucune, n'échapperait aux conséquences de notre inaction. »
Le ministre français a relevé le côté positif des acquis de Lima et la volonté réelle des États en faveur d'un accord universel et ambitieux à Paris. Il a salué l'engagement de pays grands émetteurs de dioxyde de carbone en ce sens, la prise de conscience qui est nouvelle pour beaucoup d'entreprises, de collectivités locales et beaucoup de financiers qui doivent participer eux aussi à l'action pour avancer, y compris le soutien de la communauté scientifique et l'appui d'autorités spirituelles et morales, le leadership personnel d'un certain nombre de responsables éminents. « Ce qui permet d'espérer que 2015 marque trois succès mondiaux conjoints : à Addis Abeba pour le financement du développement, à New York pour les objectifs du développement et à Paris pour le climat, » a-t-il ajouté.
La tâche est d'une « extrême complexité ». Toutefois, le travail qui reste à accomplir, les obstacles à surmonter et les leçons du passé sont complexes. « Les principales décisions doivent être préparées soigneusement à l'avance, d'où la nécessité d'accélérer », a-t-il déclaré. Sachant tout cela, Laurent Fabius a une « conviction » que « l'accord de Paris est indispensable et il est possible à une condition : qu'il respecte ce qu'on appelle la justice ».

« La sécheresse, facteur de crise au Liban »
Dans son discours, le représentant du Liban auprès de l'Onu, Nawaf Salam, a relevé que son pays « dont les émissions de gaz sont négligeables au niveau mondial, souffre profondément de l'implication du réchauffement climatique planétaire ». « Aucun pays, développé ou en voie de développement, n'est à l'abri, a-t-il estimé. Le réchauffement de la planète a une implication irréversible sur les ressources en eau, aggravées par l'urbanisation et la croissance démographique. Dans notre partie du monde, la sécheresse a été identifiée comme l'un des facteurs qui ont conduit à la crise syrienne et exacerbé la violence en Cisjordanie et Gaza ainsi qu'au Liban. Ces défis ont été accentués par l'impact environnemental de la crise des réfugiés syriens, menant à une crise incrémentale de plus de 10 % de la demande en eau et une augmentation de 20 % dans les émissions de polluants de l'air, entre autres répercussions terribles. » Il a rappelé que le Liban s'est engagé volontairement à Copenhague à augmenter son énergie renouvelable de 12 % d'ici à 2020.

 

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