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À La Une - pourparlers de genève

Yémen : l'Onu face à l'intransigeance des deux camps

"Le seul point positif est que les négociations se poursuivent et qu'aucune délégation n'a claqué la porte", affirme un diplomate occidental.

L'Onu, qui tente de parvenir à un arrêt des combats au Yémen, s'employait mercredi à Genève à persuader les représentants de la rébellion chiite de prendre part aux négociations avec les représentants du gouvernement en exil. AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI

L'Onu, qui tente de parvenir à un arrêt des combats au Yémen, s'employait mercredi à Genève à persuader les représentants de la rébellion chiite de prendre part aux négociations avec les représentants du gouvernement en exil, les deux parties affichant des positions apparemment inconciliables.

Jusqu'à présent, aucune percée n'a été enregistrée à Genève. "Le seul point positif est que les négociations se poursuivent et qu'aucune délégation n'a claqué la porte", a expliqué un diplomate occidental qui suit les pourparlers.

Faute d'accord politique, l'émissaire spécial de l'Onu Ismaïl Ould Cheikh cherche à négocier une trêve humanitaire de 15 jours, d'autant que le mois de jeûne musulman du Ramadan commence jeudi. Les combats ont fait depuis mai plus de 2.600 morts au Yémen selon l'Onu et la situation humanitaire est catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, où est installé le gouvernement en exil du président Abd Rabbo Mansour Hadi, mène depuis fin mars des frappes sur les positions des rebelles pro-iraniens d'Ansarullah et des militaires fidèles à leur puissant allié, l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Les frappes de la coalition arabe n'ont pas pu enrayer la progression du camp des rebelles houthis qui contrôlent la capitale Sanaa, la plus grande partie d'Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d'autres provinces. Sur le terrain, une "résistance populaire" - formée des unités militaires restées fidèles au président Hadi mais aussi de tribus, de membres de partis ou de simples civils - combat à Aden, Taëz et dans d'autres régions.

"Nous exigeons le retrait (des rebelles) de toutes les provinces pour conclure un cessez-le-feu ou une trêve, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité", a répété mercredi devant les journalistes le ministre des Affaires étrangères Riyad Yassine, qui préside la délégation du gouvernement en exil. La délégation gouvernementale s'est réunie mercredi matin avec le groupe des 16 diplomates des grandes puissances, de l'Union européenne et du Conseil de Coopération du Golfe qui suivent les négociations.


 (Lire aussi : Ban appelle à une trêve humanitaire au Yémen en lançant des négociations ardues)

 

"Un exploit"
Les positions des deux parties sont tellement éloignées que l'Onu ne prévoit pas dans un premier temps de les réunir mais de mener des consultations séparées, en effectuant la navette entre les deux camps. Mais elle a fixé un maximum de sept représentants, plus trois conseillers, pour chaque délégation. Les représentants du gouvernement s'y sont conformés mais la délégation des rebelles, qui compte 22 membres arrivés mardi à Genève, devait donner sa réponse mercredi à l'émissaire onusien. M. Ould Cheikh Ahmed a estimé que le simple fait de réunir dans la ville suisse --mais dans deux hôtels séparés-- les deux délégations rivales était déjà "un exploit".

Les rebelles houthis, issus d'une branche du chiisme, exigent en outre que le dialogue englobe les parties politiques yéménites dans leur ensemble, affirmant que leur délégation en représente plusieurs, et non les deux camps en guerre. Le chef de leur délégation, M. Hamza al-Houthi, a expliqué à l'AFP qu'ils considéraient le gouvernement comme illégitime car "démissionnaire" et exigeait un nouveau dialogue entre les parties politiques.

En février, les nouveaux maîtres de Sanaa avait annoncé la dissolution du Parlement et installé un Conseil présidentiel, poussant le président à fuir la capitale. Au Yémen, leur chef Abdel Malek al-Houthi avait accusé dans un discours télévisé mardi soir le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi de "chercher à entraver toute (...) tentative sérieuse de régler la situation politique du pays".

Les Etats-Unis, qui soutiennent l'Arabie saoudite mais ont pris langue avec les rebelles, ont réaffirmé mardi qu'une solution politique au Yémen était "le seul moyen de régler la crise". Le porte-parole du département d'Etat Jeffrey Rathke a plaidé auprès de l'AFP pour "un rétablissement rapide du processus de transition politique yéménite".

 

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