Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Yémen

Houthi accuse le gouvernement en exil de vouloir saboter les pourparlers de Genève

L’envoyé spécial de l’Onu sur le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, à Genève. Photo AFP/Fabrice Coffrini

Le chef des rebelles au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a accusé hier le gouvernement en exil de tenter de saboter les pourparlers de paix de Genève, où l'Onu tentait de convaincre ses émissaires de se joindre aux négociations. Les pourparlers ont pour but de parvenir à un arrêt des combats qui ont fait depuis mai plus de 2 600 morts, selon l'Onu.
Dans un discours télévisé, Abdel Malek al-Houthi a accusé le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi de « chercher à entraver toute (...) tentative sérieuse de régler la situation politique du pays ». Ce discours est intervenu alors qu'une délégation des rebelles et de leurs alliés était en réunion dans un grand hôtel de Genève avec l'émissaire spécial de l'Onu sur le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui tentait de lever les obstacles à leur participation aux négociations.
L'émissaire, qui s'est déjà entretenu lundi avec les représentants du gouvernement en exil, a indiqué à l'issue de la réunion que le fait de réunir à Genève les deux délégations rivales était déjà en lui-même « un exploit ».

« Le diable est dans les détails »
Les positions des deux parties sont tellement éloignées que les Nations unies ont prévu des consultations séparées avec chaque délégation dans un premier temps. Mais des obstacles entravent encore la participation des rebelles. L'émissaire leur a ainsi demandé de réduire la taille de leur délégation à dix membres – sept délégués et trois conseillers – alors qu'ils sont venus à 22 de Sanaa. « Mais le diable est dans les détails », a concédé l'émissaire. Derrière ce détail figure une question de principe pour les rebelles. Ils exigent en effet que le dialogue concerne les parties politiques yéménites dans leur ensemble, affirmant que leur délégation en représente plusieurs et non les deux camps en guerre.
Interrogé par l'AFP, le chef de la délégation des rebelles, Hamza al-Houthi, a assuré que « les négociations se poursuivront aujourd'hui » avec l'Onu tout en réservant sa réponse sur la taille de la délégation.
À Riyad, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a affirmé que la délégation du gouvernement en exil n'acceptera de discuter avec les rebelles que de l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu. Cette résolution somme les rebelles de se retirer de la capitale et des régions qu'ils occupent depuis juillet 2014. Mais le chef de la délégation des rebelles s'est voulu évasif sur cette question : la trêve est « un sujet sur la table » et la question du retrait « dépendra des négociations », a-t-il dit.
Face à l'intransigeance des deux parties, les consultations de Genève devraient « au mieux parvenir à une trêve de deux semaines, conditionnée au retrait des rebelles houthis de certaines villes et au gel des frappes aériennes », a estimé un diplomate occidental suivant les pourparlers. La situation dans le pays « profite seulement à el-Qaëda et au groupe État islamique », a ajouté ce diplomate.

Situation « catastrophique »
Sur le plan humanitaire, le CICR a qualifié hier la situation de « catastrophique » dans ce pays pauvre de la péninsule Arabique. « Les combats s'intensifient. Des dizaines de personnes sont tuées chaque jour. Les hôpitaux ne sont plus en mesure de traiter l'afflux des blessés », a déclaré le chef des opérations pour le Moyen-Orient du CICR, Robert Mardini.
Selon un décompte de l'Unicef, 279 enfants ont été tués et 402 blessés au cours des dix dernières semaines, soit quatre fois plus que pendant toute l'année 2014. Plus de 9 millions d'enfants, sur une population de 26 millions d'habitants, ont besoin d'aide.

Le chef des rebelles au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a accusé hier le gouvernement en exil de tenter de saboter les pourparlers de paix de Genève, où l'Onu tentait de convaincre ses émissaires de se joindre aux négociations. Les pourparlers ont pour but de parvenir à un arrêt des combats qui ont fait depuis mai plus de 2 600 morts, selon l'Onu.Dans un discours télévisé, Abdel Malek...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut