C'est au très chic restaurant Liza, en plein cœur d'Achrafieh, que le syndicat des agents et consultants immobiliers au Liban (Real) et l'Association des promoteurs immobiliers du Liban (Redal) ont tenu, hier, une conférence de presse suivie d'un déjeuner réunissant des représentants du secteur et des médias. Cet événement constituait la première étape d'une nouvelle campagne promotionnelle, organisée en partenariat avec le groupe Choueiri et intitulée Look forward – Lebanon is looking good. Son objectif ? Restaurer la confiance des investisseurs dans l'économie libanaise en général et le secteur immobilier en particulier. « À travers cette campagne, nous souhaitons redonner espoir aux étrangers et aux Libanais de la diaspora afin qu'ils continuent de croire dans le potentiel du secteur et plus généralement de l'économie libanaise malgré les difficultés actuelles », explique à L'Orient-Le Jour le président du Real Massaad Farès.
De fait, alors que l'immobilier constitue, avec le tourisme et les services financiers, l'un des moteurs traditionnels de la croissance libanaise, les signes de panne se multiplient depuis le début de la crise syrienne. En dépit de trois plans de relance successifs de la Banque centrale pour stimuler la demande à travers des prêts subventionnés, la reprise continue de se faire attendre. Selon le registre foncier, les ventes immobilières ont enregistré une baisse de 19,2 % en glissement annuel, à 17 816 unités, sur les quatre premiers mois de l'année 2015. Tandis qu'en valeur, la chute a été de 21 % sur la même période, à 2,2 milliards de dollars.
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Perte de confiance
Pour la plupart des professionnels du secteur, cette tendance résulte d'une perte de confiance des investisseurs étrangers du fait des troubles politico-sécuritaires. « Il est évident que la situation est difficile au Liban et certains problèmes structurels persistent. Mais les médias noircissent ce tableau et il n'y a pas assez de couverture médiatique des différents atouts du Liban ou de son secteur immobilier. Nous souhaitons donc les sensibiliser à la nécessité de contribuer à cette campagne en mettant en avant des nouvelles positives sur le Liban », tempère néanmoins Namir Cortas, président de la Redal, pour justifier cette opération séduction auprès des journalistes.
Ce lobbying auprès des médias n'est que la première étape de cette campagne. Ses initiateurs comptent également organiser, le 22 septembre prochain, un dîner de gala réunissant à la fois des intervenants libanais et Libanais expatriés pour exposer les atouts du Liban ainsi que ses opportunités. Ce dîner inaugurera la cinquième édition du Salon annuel du marché de l'immobilier Dream, également organisé par les initiateurs de la campagne avec l'organisateur d'événements Promofair (filiale du groupe Choueiri). Ils devraient ainsi profiter de l'occasion pour tenter d'associer l'ensemble des promoteurs immobiliers, investisseurs et banquiers autour de leur projet.
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Tournée internationale
« Nous comptons enfin entreprendre une tournée promotionnelle allant de l'Afrique à l'Europe, de l'Amérique à l'Australie – qui sera également organisée par Promofair – pour rencontrer de potentiels investisseurs de la diaspora », précise Namir Cortas. « Nous ne pouvons pas financer à nous seuls cette campagne et devons donc solliciter nos partenaires stratégiques tels que la Banque du Liban, les banques libanaises et l'Association des banques, la
Middle East Airlines, le Casino du Liban, ainsi que des entrepreneurs et des marchands de matériaux de construction », ajoute Massaad Farès, lors de la conférence de presse.
En attendant que cette campagne porte ses fruits, les acteurs du secteur continuent de croire en une reprise prochaine pour peu que la confiance soit au rendez-vous. « Lorsque la situation en Syrie s'apaisera, les prix de l'immobilier vont augmenter. Les investisseurs ont donc tout à gagner à acheter maintenant », plaide Rabih Merhej, directeur de l'agence immobilière Real Star International.
Pour mémoire
Le secteur immobilier tente de résister, malgré les nombreux aléas