Au cours d'une cérémonie en hommage à un cadre du Hezbollah tué dans le Qalamoun syrien, le cheikh Naïm Kassem a prononcé un discours dans lequel il a insisté sur la menace que représentent Daech et ses alliés. « Si el-Qaëda n'est pas pire qu'Israël, il lui est au moins identique en tout », a-t-il souligné. Il a aussi mis l'accent sur « les victoires historiques enregistrées par les moujahidine de la résistance islamique dans le jurd de Ersal et celui du Qalamoun, en collaboration avec l'armée syrienne. Cette victoire historique influencera les équations politiques dans la région », a-t-il ajouté. « Nous menons un nettoyage de tout ce qui pourrait garantir un avenir au terrorisme takfiriste, et les prochains jours le montreront », a-t-il déclaré.
Il s'est ensuite directement adressé au 14 Mars, accusant la coalition d'attendre les discours des responsables du Hezbollah « pour y répondre par des insultes et des attaques, jouant ainsi le jeu de la discorde confessionnelle ». « Aucune de nos prises de position ne leur plaît, a-t-il dit, même s'il s'agit du point de vue le plus noble du monde. Et ils s'empressent de dire que le noir est blanc ou que le blanc est noir... Nous y sommes désormais habitués. Même lorsque le secrétaire général du Hezbollah s'exprime, les médias rivalisent de réponses critiques le lendemain. Au point que nous n'entendons plus que leurs cris... Nous ne leur répondons pas et nous continuons à libérer le territoire. C'est là qu'il faut mesurer les résultats : ils sont dans les actes non dans les cris. Mais je tiens à leur dire qu'ils auront beau crier jusqu'à en perdre la voix, nous n'accepterons pas le terrorisme, l'occupation et l'hégémonie. »
Le numéro 2 du Hezbollah a encore affirmé : « Nous entendons aujourd'hui le 14 Mars affirmer qu'il est avec l'État et ses institutions. Mais en réalité, s'il fallait donner le prix Nobel de la paralysie des institutions, c'est à ce camp qu'il reviendrait. Ils ont paralysé toutes les institutions de l'État, à commencer par le Parlement lorsqu'ils ont boycotté les séances parlementaires, notamment lorsqu'il s'agissait de discuter de la nouvelle échelle des salaires qui est dans l'intérêt des citoyens. Le président Berry a dû d'ailleurs reporter la séance à cause de l'absence d'une composante essentielle du tissu national libanais. Il s'agissait du courant du Futur, et, avec lui, le 14 Mars. »
Le cheikh Kassem a précisé que les piliers du 14 Mars doivent comprendre que « nous sommes des partenaires à part entière et que nous n'accepterons pas qu'ils monopolisent le pays. Pendant la période où ils avaient le contrôle de l'État, ils ont échoué. La solution serait donc dans un partenariat réel. Nous leur tendons la main sur la base du rejet du monopole. Mais s'ils attendent des développements régionaux ou internationaux, ils se trompent car ceux-ci ne seront pas à leur avantage. Ils ont commencé par attendre la chute du régime syrien en trois mois et cela fait maintenant quatre ans et plus qu'ils attendent. S'ils misent sur notre fatigue, nous leur disons qu'ils perdent leur temps, car nous sommes aujourd'hui plus forts qu'avant. C'est pourquoi, ils feraient mieux d'accepter notre main tendue, sinon ils resteront à quai... ».
Kaouk : Le masque de modération est tombé
De son côté, le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Nabil Kaouk, s'est également adressé hier au 14 Mars, l'appelant à « cesser son discours d'incitation à la haine confessionnelle, qui constitue désormais une menace à la stabilité, la paix civile et l'unité nationale ».
S'exprimant au Sud lors d'une cérémonie d'hommage à un combattant du parti chiite tué en Syrie, il a estimé, en référence au massacre de druzes syriens à Idleb, que « le Front al-Nosra et l'État islamique sont tous deux takfiristes : que personne ne vienne dire que al-Nosra est différent, qu'il est modéré, ou que ses erreurs sont individuelles ». Il a déclaré dans ce cadre que « les slogans et les masques de modération du 14 Mars sont tombés, depuis que ce camp a décidé d'appuyer et d'aider les bandes de takfiristes dans le jurd de Ersal. Les forces du 14 Mars sont tout sauf modérées. Quelle est donc cette modération qui fait l'éloge du Front al-Nosra et de ses accomplissements en Syrie, alors qu'il détient et massacre nos militaires ? ».
C'est sur l'enjeu de protéger les chrétiens que l'ancien député, Mohammad Yaghi, responsable du Hezbollah dans la Békaa, a mis l'accent. « De l'aveu d'honorables leaders chrétiens, nous protégeons la présence chrétienne en Orient et nos villages chrétiens, et offrons nos martyrs en protection de l'ensemble de notre société libanaise, une et unie face au danger takfiriste », a-t-il déclaré, lors d'une cérémonie municipale à Baalbeck.
« Nous sommes au dernier round du combat entre le bien et le mal (...). Ceux qui estiment que nous nous rapprochons d'un partage régional sur la base d'un nouveau Sykes-Picot ont tort. Nous allons vers l'unité du pays », a-t-il conclu.
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LA LIBRE EXPRESSION
13 h 56, le 18 juin 2015