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Liban - Développement

La friké s’envole pour d’autres palais

Une nouvelle technologie de production de la recette locale a été présentée hier à Gemmayzé.

Présentation des nouveaux grains de friké, torréfiés en machine.

Plat montagnard libanais, également populaire dans tout le Moyen-Orient, la friké fait partie du patrimoine culinaire de la région depuis des siècles. Cuisinée dans des plats salés ou sucrés, dans des soupes, des salades ou des plats de viande, il s'agit à la base d'une céréale obtenue en grillant du blé vert au cours d'un long processus de séchage et de torréfaction.

Elle s'apprête aujourd'hui à conquérir de nouveaux territoires, à l'initiative de Lebanon Industry Value Chain Development (LIVCD) qui est une branche de l'Agence gouvernementale américaine d'aide au développement (USAid). Le portefeuille lourd de 41,7 millions de dollars des deux ONG, étalés sur 5 ans, est destiné à promouvoir les initiatives de développement agroalimentaire dans la région. Leurs activités, soit dit en passant, portent sur la promotion du tourisme rural, de l'huile d'olive, des raisins, des cerises, des avocats, des pommes, du miel et des aliments transformés.

Une étude du marché a mis en lumière l'existence d'une demande locale et régionale assez importante de friké, ainsi qu'un potentiel, pour le grain de blé torréfié, de percer sur les marchés américain et européens. En effet, les producteurs libanais comptent bien surfer sur la mode des céréales anciennes et miser sur la carte saine de la friké. Céréale cousine du quinoa très tendance, elle contient plus de protéines et deux fois plus de fibres, et s'impose avec un faible indice glycémique, d'après les recherches du département des sciences des aliments et de la nutrition de l'Université du Minnesota, aux États-Unis. Cependant, des limites sanitaires dans la production traditionnelle, notamment dans l'étape du séchage, faisaient barrage à l'exportation. Cet obstacle est désormais abattu.

Des ingénieurs libanais ont donc mis au point une nouvelle technique pour obtenir le grain torréfié de blé dur, jeune et vert, présentée hier dans un magasin d'alimentation à Gemmayzé. Ils ont d'abord choisi une variété à gros grains et grand rendement, développée par le Centre international pour la recherche en agriculture dans les régions arides (Icarda), membre d'un consortium international de « recherche pour un futur sans faim ». Deux machines, un torréfacteur et un déshydrateur, ont été construites par une start-up libanaise d'ingénierie multisecteurs. Ce nouveau processus est non seulement bien plus rapide que la méthode traditionnelle manuelle qui s'étend sur plusieurs jours après la récolte, mais aussi plus rentable, selon ses créateurs. « Le séchage à l'aide de la nouvelle machine se fait à haute température sur une durée prolongée, ce qui permet de stériliser le produit avant commercialisation », nous explique Nasser Lama, directeur technique d'Agribusiness.
La productivité est en hausse, les coûts de production en baisse, et, cerise sur le gâteau : la machine peut aussi traiter du boulgour !

Autrefois cantonnées à l'emballage de la friké acheté en gros à un prix fort, les femmes qui opèrent à la coopérative de Haris, dans le sud du Liban, ont pu bénéficier de ces machines testées dans leur village. Elles sont devenues des entrepreneuses qui se préparent à acquérir davantage de terres dans les mois à venir pour accroître leur production. Ce projet favorise ainsi la croissance inclusive à travers l'autonomisation des femmes, qui voient leurs revenus et leurs possibilités augmenter en conséquence.

 

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