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Moyen Orient et Monde - Syrie

Bachar el-Assad a pratiquement perdu la province d'Idleb

L'EI publie des photos montrant les vestiges de Palmyre intacts.

Photo AFP

Les jihadistes du Front al-Nosra et leurs alliés islamistes se sont emparés hier soir d'Ariha, la dernière ville de la province syrienne d'Idleb qui était encore aux mains du régime, a affirmé une ONG. La ville a été prise après une vaste offensive de quelques heures lancée par « l'Armée de la conquête (Jaïch el-Fateh) », a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des dizaines de véhicules de l'armée ont été vus se retirer de la ville, selon la même source.
« Marche massive des lions sur un nouveau bastion des mécréants. Mon Dieu, libérez Ariha », avait affirmé durant la journée dans un tweet l'Armée de la conquête, une coalition réunissant des groupes islamistes et le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda.
Plusieurs milliers de soldats du régime étaient positionnés à Ariha, qui comptait 40 000 habitants avant le début de la guerre civile. Selon Rami Abdel Rahmane, des combattants chiites du Hezbollah et des militaires iraniens s'y trouvent également.
Il ne reste plus au régime dans cette province, proche de la Turquie, que deux villages chiites, quelques postes militaires et l'aéroport militaire d'Aboul Douhour. L'Armée de la conquête a remporté ces dernières semaines une série de victoires en prenant la capitale provinciale Idleb, Jisr al-Choughour et le camp militaire d'al-Mastouma.

 

(Lire aussi : Les dessous de l'intervention du chef d'al-Nosra sur al-Jazira)



Parallèlement, l'État islamique a mis en ligne hier une dizaine d'images prises dans le centre de la ville syrienne antique de Palmyre montrant qu'apparemment les vestiges classés au patrimoine mondial par l'Unesco n'ont pas subi de déprédations de la part des jihadistes. L'authenticité de ces clichés, postés sur des forums gérés par l'EI et présentés comme un reportage photographique baptisé « l'antique cité de Tadmor (Palmyre) », n'a pas pu être établie de manière indépendante. Les photos montrent l'entrée et l'intérieur de l'amphithéâtre de Palmyre sur lequel semble flotter un drapeau de l'État islamique. D'autres clichés montrent des colonnes et des arches de la ville antique. Des combattants, en contact avec des habitants de Palmyre, ont également indiqué qu'aucun dégât n'avait été commis sur ce site classé comme certaines organisations internationales le redoutaient lorsque les jihadistes en ont chassé l'armée syrienne.
L'EI s'est emparé de Palmyre le 21 mai, après un assaut sanglant qui a duré neuf jours. Mercredi, le groupe islamiste a exécuté une vingtaine d'hommes dans le théâtre antique, les accusant de collaborer avec le gouvernement syrien, a indiqué l'OSDH. L'ONG a ajouté que l'EI a déjà exécuté au moins 200 personnes et a fait environ 600 prisonniers dans la ville et aux alentours.

(Lire aussi : « Une zone d'exclusion aérienne signifierait presque la chute du régime de Bachar »)

 

L'Iran contre une « no fly zone »
Sur un autre plan, un haut responsable iranien a rejeté hier l'idée d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, souhaitée par la Turquie, qui serait selon lui « une erreur » et échouerait à ramener la sécurité dans la région.
Ankara a posé comme condition à une entrée dans la coalition militaire contre l'EI, menée par Washington, la création d'une zone d'exclusion aérienne et d'une zone-tampon à sa frontière avec la Syrie, ainsi que l'entraînement des rebelles syriens modérés afin de renverser le régime de Bachar el-Assad. « Les discussions sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne (sur la Syrie) sont la répétition d'erreurs passées et (une telle mesure) n'aidera pas à la sécurité et la stabilité régionales », a affirmé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Pour parvenir à une solution politique au conflit, les pays voisins de la Syrie devraient contrôler leurs frontières et bloquer le passage de troupes rebelles, a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par le site Internet de la télévision d'État. Le responsable s'exprimait à Koweït, en marge d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique.
Cette dernière, rassemblant 57 pays musulmans, a condamné hier les principaux groupes jihadistes combattant en Irak et en Syrie, lors d'une conférence qui a planché notamment sur la mise au point d'une stratégie pour lutter contre le « terrorisme et l'extrémisme ». « Nous condamnons les atroces exactions commises par toutes les organisations terroristes dont Daech (un acronyme arabe du groupe État islamique), el-Qaëda et (sa branche syrienne) le Front al-Nosra », ont indiqué les participants dans le communiqué concluant les deux jours de travaux.

 

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