Rechercher
Rechercher

À La Une - Islam

Le Canada veut combattre l'attrait du jihadisme parmi sa jeunesse

"Ce que je trouve inquiétant c'est que ce sont des jeunes de la deuxième génération de l'immigration qui se radicalisent", souligne une ministre québécoise.

 

In extremis, 10 jeunes ont été interceptés mi-mai à l'aéroport de Montréal en partance pour la Turquie, pont de passage privilégié pour rallier les combattants du groupe État islamique (EI) au nord de la Syrie. Photo d'archives Reuters.

Arsenal législatif ou appel à la vigilance des parents, le Canada cherche par tous les moyens à couper court aux velléités de jeunes radicalisés, souvent mineurs, de vouloir rejoindre les rangs jihadistes en Syrie.

In extremis, 10 jeunes ont été interceptés ce week-end à l'aéroport de Montréal en partance pour la Turquie, pont de passage privilégié pour rallier les combattants du groupe État islamique (EI) au nord de la Syrie.
Les plus jeunes ont 15 ans, leurs camarades 18 ans maximum. Après leur interrogatoire, ces jeunes ont tous été relâchés, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui leur a retiré leur passeport.

Mercredi, les enquêteurs restaient discrets quant aux conditions de ce coup de filet, laissant filtrer que l'alerte donnée par un des parents avait permis d'éviter au tout dernier moment l'envol de ces adolescents pour le jihad. La police a réaffirmé l'importance pour les familles de prêter attention aux fréquentations, aux activités de leurs enfants sur les réseaux sociaux ou sur internet. L'enquête se poursuit et aucune accusation n'a été déposée contre ces jeunes, a indiqué la police qui a "rencontré (...) les familles et les proches des jeunes" au cours des dernières heures.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault, avouait mercredi son incompréhension face à ces jeunes cherchant à rejoindre le jihad. "C'est difficile de concevoir qu'un jeune qui a grandi (au Canada), qui va à l'école, qui est bien intégré, veut aller faire la guerre", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse. "Ce que je trouve inquiétant c'est que ce sont des jeunes de la deuxième génération" de l'immigration qui se radicalisent, a ajouté Mme Thériault en voulant "mieux comprendre" ce phénomène complexe car il existe "différents types de radicalisation".

 

( Pour mémoire : Le Canada ébranlé par le départ de jeunes pour le jihad )

 

Des familles "désemparées"
La GRC a demandé aux Canadiens "de rester vigilants et de signaler toute information sur le terrorisme ou sur des activités suspectes". "C'est un moment très difficile pour les familles des personnes arrêtées", des familles le plus souvent "complètement désemparées et dans une totale incompréhension" face à leur enfant, a rappelé la police qui appuie une équipe de travailleurs sociaux afin de prêter assistance à ces familles.

Outre la prévention et la vigilance, le Canada use aussi de la répression et a voté tout début mai une loi antiterroriste pour donner à ses services de renseignement des pouvoirs élargis pour pister les menaces sur internet. Décidée après deux attaques islamistes à l'automne, où deux militaires avaient perdu la vie au Québec et au Parlement d'Ottawa, cette loi offre à ces services de renseignement une gamme d'outils pour empêcher les départs d'apprentis jihadistes vers des zones de combat -en bloquant notamment l'achat de billets d'avion sur internet-, et pour prévenir des attaques de jeunes radicalisés sur le sol canadien.

C'est ce volet répressif et de surveillance que le ministre fédéral de la Sécurité publique Steven Blaney a mis en avant dès l'annonce mardi de l'arrestation des 10 jeunes montréalais. "Le mouvement jihadiste international a déclaré la guerre au Canada", a dit M. Blaney en justifiant la présence des forces armées canadiennes au sein de la coalition internationale menée par les États-Unis pour "affaiblir et vaincre" le groupe EI en Irak et en Syrie.

Ce sont des dizaines de jeunes Canadiens qui ont rejoint les rangs jihadistes. Près d'une centaine, avançait la GRC à l'automne, juste après l'attaque au Parlement. Depuis, d'autres jeunes sont partis, comme ces quatre garçons et deux filles en janvier, dont l'un d'eux s'est récemment manifesté sur les réseaux sociaux.
L'avocat d'un des jeunes privés de départ ce week-end a estimé, sur la chaîne publique Radio-Canada, que son client était la "victime" des recruteurs jihadistes promettant sur internet "une vie meilleure" à des adolescents en manque de repères.

 

Lire aussi
Cibler des églises : une stratégie du jihad global

"10 000 Européens" pourraient faire le jihad en Syrie et en Irak d'ici fin 2015, affirme Valls

Pour mémoire
Une municipalité québécoise refuse une mosquée par "peur de l'islam"

Attaques au Canada : le manuel du jihadiste individuel appliqué à la lettre

Arsenal législatif ou appel à la vigilance des parents, le Canada cherche par tous les moyens à couper court aux velléités de jeunes radicalisés, souvent mineurs, de vouloir rejoindre les rangs jihadistes en Syrie.
In extremis, 10 jeunes ont été interceptés ce week-end à l'aéroport de Montréal en partance pour la Turquie, pont de passage privilégié pour rallier les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut